Inde : Pour Noël, les chrétiens placent des lanternes sur le toit de leurs maisons

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CITE DU VATICAN, Vendredi 21 janvier 2005 (ZENIT.org) – En Inde, pour Noël, jour férié, les chrétiens placent des lanternes sur le toit de leurs maisons, indique « Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris (MEP), dans son édition de la mi-janvier (n. 411, cf. http://eglasie.mepasie.org).

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En Inde, Noël est une fête nationale. Ce jour-là, les écoles ferment, la plupart des activités publiques et privées sont suspendues et, depuis plusieurs semaines, les magasins et les restaurants ont exposé les symboles de Noël. « C’est une fête collective à laquelle participent différemment les gens de toutes les religions », témoigne à l’agence Misna le P. Rayappa, contacté à Hyderabad, capitale de l’Etat de l’Andhra Pradesh, dans le sud de l’Inde. « A travers nos écoles et nos institutions au service des citoyens, l’annonce de la naissance du Christ est transmise à tous », poursuit le religieux.

On estime que l’Inde compte 26 millions de chrétiens sur plus d’un milliard d’habitants. Dans les zones tropicales du sous-continent, les bananiers et les manguiers sont décorés avec des bougies, des rubans et des jouets ; dans le Kerala et d’autres Etats du sud du pays, d’où, selon la tradition, partit l’évangélisation de l’Inde grâce à l’apôtre Thomas venu de Palestine, les chrétiens mettent sur les toits de leurs habitations et sur les murs des lampes à huile, exactement comme cela est fait durant la festivité hindoue Diwali, qui évoque la victoire du bien sur le mal.

Dans les grandes villes, comme Bombay et Calcutta, les rues sont envahies par la foule et l’animation qui y règne autour du thème de Noël ressemble à celle des pays occidentaux. Nombreux sont les chrétiens toutefois à préférer fêter Noël dans la discrétion, en faisant des processions dans les cours des églises ou en limitant les décorations dans les maisons, pour éviter toute réaction négative de la part des groupes hindouistes extrémistes. Cela dit, affirme le P. Rayappa, rien n’empêche les hindous, les bouddhistes, les sikhs et les musulmans de participer aux offices religieux, notamment à la messe de minuit. « Tous profitent de l’occasion pour faire des prières spéciales. »

Mgr Prakash Mallavaparu, évêque de Vijayawada, dans l’Andra Pradesh, a déclaré que la fête de Noël dans son diocèse était cette année marquée par l’ouverture en direction des croyants des autres religions et des non-croyants. Le Centre pastoral du diocèse a organisé des rencontres avec d’autres communautés religieuses sur des thèmes tels que la signification de Noël ou la figure de Jésus Christ dans les diverses religions. L’évêque a déclaré à l’agence Fides : « L’Evangile de Jean nous rappelle que ce que nous avons vu et entendu, ce que nos mains ont touché, nous voulons le partager avec notre prochain. C’est ce qui nous a poussé à donner à Noël un caractère interreligieux. »

Dans l’Etat du Tamil Nadu, dans la ville de Chennai (Madras), les fêtes de Noël ont été marquées par la réouverture de la basilique de Saint-Thomas, l’une des plus anciennes du monde, construite sur la tombe de l’apôtre Thomas qui, selon la tradition, arriva en Inde vers l’an 40 de notre ère pour y apporter l’Evangile. La basilique a été rouverte le 12 décembre dernier, après des travaux de restauration de l’édifice de style gothique datant de la fin du XIXe siècle, qui a remplacé la très ancienne structure de la première petite église. La communauté catholique du lieu s’est mobilisée dans une atmosphère de grande joie pour la réouverture de la basilique, en organisant des veillées de prière, des initiatives de charité pour les pauvres et des fêtes à l’occasion de Noël. Le dimanche 26 décembre, l’atmosphère a changé du tout au tout avec la survenue du tsunami qui a ravagé les côtes de l’Etat et des Etats voisins.

Enfin, au Gujarat, la communauté chrétienne, très minoritaire (0,5 % de la population), a passé un Noël sous haute protection. Entre le 23 et le 26 décembre en effet, trois festivals hindous étaient organisés dans cet Etat et, par crainte d’affrontements intercommunautaires, les autorités avaient déployé d’importantes forces de l’ordre. Le souvenir de Noël 1998, marqué par les violences commises par des hindouistes extrémistes contre les communautés chrétiennes (1), reste vif mais, cette année, aucun incident n’a été rapporté, les festivités de Noël se déroulant dans le calme.
(1) Voir EDA 278, 279
© EDA

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ZENIT Staff

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