Inde/Kerala: Vigilance par rapport à certaines formes de "prière de guérison"

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Un sujet qui a nécessité l´intervention de la Doctrine de la Foi

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CITE DU VATICAN, Vendredi 1er février 2002 (ZENIT.org) – Dans l´Etat du Kerala, l´Etat le plus « catholique » de toute l´Inde, la hiérarchie catholique appelle une nouvelle fois à la vigilance face à certains groupes « charismatiques » dont la pratique et l’enseignement s’écartent de la doctrine de l’Eglise., indique la Revue des Missions étrangères de Paris, « Eglises d´Asie » (EDA), dans son édition de février (cf. eglasie.org).

On se souvient que la congrégation pour la Doctrine de la foi a publié en l´an 2000 un document intitulé « Instruction sur les prières pour obtenir de Dieu la guérison » (Instructio de orationibus ad obtinendam a Deo sanationem), du 14 septembre 2000, pour éclairer les fidèles sur une pratique authentiquement catholique de la prière de guérison (cf. ZF001123, et le texte intégral en français dans les « Archives », à la date du 23 novembre 2000).

Dans une lettre pastorale, le cardinal Varkey Vithayathil a appelé les fidèles de l’Eglise syro-malabar, dont il est le principal responsable, à être vigilants face à certains groupes « charismatiques » dont la pratique et l’enseignement s’écartent de la doctrine de l’Eglise, explique EDA. La lettre qui a été lue le 20 janvier dernier dans les églises des 24 diocèses de l’Eglise syro-malabar dont 13 sont au Kerala et 11 à l’extérieur, a reconnu le renouveau spirituel apporté à l’Eglise par le mouvement du « Renouveau charismatique », mais elle a mis en cause un certain nombre de prédicateurs et de responsables de groupes, les accusant de poursuivre indépendamment de l’Eglise certaines missions comme la guérison des malades, la pratique de l’exorcisme ou même la célébration de certains sacrements.

Le Conseil des évêques catholiques du Kerala avait déjà lancé une première mise en garde contre les dérives dogmatiques de certains groupes, en juin et octobre de l’année dernière, rappelle EDA. Deux groupes avaient été nommément interdits pour avoir adopté ou répandu des croyances et des doctrines erronées, concernant par exemple les rapports des vivants avec les âmes des morts. A la suite de cette interdiction, plusieurs évangélistes ou animateurs de groupes de retraites en divers diocèses avaient expliqué et justifié leurs positions dans des lettres adressées aux évêques du Kerala. L’un d’entre eux, Jose Anathanam, un catholique fondateur d’un groupe nommé la « Chambre Haute », baptisant les adeptes de son mouvement dans l’eau des rivières, avait diffusé une lettre de huit pages. Il y justifiait sa pratique du baptême des adultes tout en critiquant la coutume de l’Eglise de baptiser des enfants, incapables à cet âge de s’engager véritablement pour le Christ. La lettre affirmait également la conviction du dirigeant d’avoir reçu de Dieu le pouvoir de baptiser. Il faisait état également des nombreux fidèles dont la foi avait été « réveillée » grâce aux réunions de prières et de guérison organisées par son groupe.

Dans sa récente lettre, l’archevêque majeur de l’Eglise syro-malabar a répondu aux arguments des groupes dissidents. Il a souligné tout particulièrement qu’aucun mouvement de renouveau spirituel ne peut lancer des activités indépendamment de l’Eglise. Se relier à la Bible en solitaire, sans tenir compte de l’enseignement et de la tradition de l’Eglise est une déviance par rapport à la tradition catholique. « La Bible se développe dans l’Eglise qui est sa gardienne et son interprète. Si les évangélistes s’écartent de l’Eglise et prétendent qu’ils n’ont besoin que de la Bible sans référence à l’Eglise, alors ils constituent un mouvement de type protestant. » L’archevêque a rappelé que l’interprétation de la Bible ainsi que l’administration des sacrements ne pouvait avoir lieu qu’à l’intérieur de l’Eglise. Il a demandé que chaque groupe de « renouveau » se développe à l’intérieur du cadre des paroisses et sous la direction du curé.

L´évêque a rappelé que seuls les prêtres qui en ont reçu la mission de l’ordinaire du lieu sont habilités à pratiquer les exorcismes sur les possédés, toujours selon la même source. Il a également recommandé aux fidèles de ne pas négliger de s’adresser aux médecins ou aux psychiatres pour traiter et guérir les maladies physiques ou mentales.

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ZENIT Staff

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