Inde : intensifier la prière pour l'unité des chrétiens

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Le pape reçoit le catholicos de l’Eglise orthodoxe syro-malankare

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Si le pape François encourage à une « culture de la rencontre » pour construire l’unité des chrétiens, il appelle cependant à « intensifier la prière », car « seuls, cela est impossible » : « le Saint-Esprit, par sa grâce, sa lumière et sa chaleur, peut faire fondre notre froideur et conduire nos pas vers une fraternité toujours plus grande ».

Le pape François a reçu le catholicos Moran Baselios Marthoma Paulose II, catholicos de l’Orient et métropolite de l’Eglise orthodoxe syro-malankare, ce 5 septembre, au Vatican (cf. Zenit du 2 septembre 2013).

C’est dans la foi des apôtres, saint Pierre et saint Thomas, que les Eglises chrétienne peuvent se « rencontrer mutuellement », a-t-il souligné.

Allocution du pape François

Votre Sainteté,
Chers Frères en Christ,

C’est une joie pour moi de rencontrer Votre Sainteté et la délégation de l’Église orthodoxe malankare syrienne. A travers vous, je salue une église qui a été fondée sur le témoignage, jusqu’au martyre, que saint Thomas a donné à Notre Seigneur Jésus- Christ. La fraternité apostolique qui unit les premiers disciples dans leur service de l’Evangile fédère aujourd’hui également nos Églises, malgré les nombreuses divisions qui ont surgi dans le cours de l’histoire, parfois triste. Divisions que, grâce à Dieu, nous nous efforçons de surmonter en obéissance à la volonté et au désir du Seigneur (cf. Jn 17,21).

L’apôtre Thomas s’écria: « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jn 2,28) dans l’une des plus belles confessions de foi au Christ transmis par les Evangiles, une foi qui proclame la divinité du Christ, sa seigneurie dans nos vies, et sa victoire sur le péché et la mort par sa résurrection. Cet événement est si réel que saint Thomas est invité à toucher lui-même les vraies marques de Jésus crucifié et ressuscité (cf. Jn 20,27). C’est précisément dans cette foi que nous nous rencontrons mutuellement, c’est cette foi qui nous unit, même si nous ne pouvons pas encore partager la table eucharistique, et c’est cette foi qui nous pousse à poursuivre et à intensifier l’engagement œcuménique, la rencontre et le dialogue vers la pleine communion. Je salue Votre Sainteté et les membres de votre délégation avec une profonde affection, et je vous prie de transmettre mes salutations cordiales aux évêques, au clergé et aux fidèles de l’Église orthodoxe malankare syrienne. Je salue également les communautés que vous êtes en train de visiter en Europe.

Il y a trente ans, en juin 1983, le catholicos Moran Mar Baselios Marthoma Mathews a rendu visite à mon vénéré prédécesseur, le pape Jean- Paul II, et à l’Église de Rome. Ensemble, ils ont reconnu leur foi commune en Jésus-Christ. Ensuite, ils se sont retrouvés à Kottayam, dans la cathédrale de Mar Elias, en février 1986, lors de la visite pastorale du pape en Inde. A cette occasion, le pape Jean- Paul II a déclaré: « Avec vous, je souhaite que nos Eglises puissent bientôt trouver des moyens efficaces de régler les problèmes pastoraux urgents auxquels nous sommes confrontés et que nous puissions progresser ensemble dans l’amour fraternel et dans notre dialogue théologique, car c’est par ces moyens que la réconciliation entre les chrétiens et la réconciliation dans le monde pourra se produire. Je peux vous assurer que l’Église catholique, avec l’engagement qu’elle a pris lors du Concile Vatican II, est prête à participer pleinement à cette entreprise ».

A partir de ces rencontres, a commencé un chemin concret de dialogue avec l’institution d’une commission mixte, qui a amené à la naissance de la déclaration de 1990, le jour de la Pentecôte. La commission poursuit son travail important et nous a amenés à des mesures significatives sur des thèmes comme l’utilisation commune des bâtiments de culte et des cimetières, la concession mutuelle des ressources spirituelles et liturgiques, même dans des situations pastorales spécifiques, et la nécessité d’identifier de nouvelles formes de collaboration face aux défis sociaux et religieux croissants.

J’ai voulu rappeler quelques-unes des étapes de ces 30 ans de proximité croissante entre nous, parce que je crois que, sur le chemin œcuménique, il est important de regarder avec confiance vers les étapes qui ont été accomplies, de surmonter les préjugés et les attitudes fermées qui font partie d’une sorte de « culture de l’affrontement » et qui sont source de division, et de céder la place à une « culture de la rencontre », qui nous éduque à la compréhension mutuelle et à travailler vers l’unité. Cependant, seuls cela est impossible ; nos témoignages et notre pauvreté ralentissent le mouvement. Pour cette raison, il est important d’intensifier notre prière, car le Saint-Esprit, par sa grâce, sa lumière et sa chaleur, peut faire fondre notre froideur et conduire nos pas vers une fraternité toujours plus grande. Prière et engagement, afin de permettre aux relations d’amitié et de coopération de se développer à différents niveaux, dans le clergé, parmi les fidèles, et parmi les différentes Églises nées de la foi donnée par saint Thomas. Que l’Esprit Saint continue à nous éclairer et à nous guider vers la réconciliation et l’harmonie, pour surmonter toutes les causes de discorde et de rivalité qui ont marqué notre passé. Votre Sainteté, marchons ensemble sur ce chemin, en regardant avec confiance vers ce jour où, avec l’aide de Dieu, nous serons unis à l’autel du sacrifice du Christ, dans la plénitude de la communion eucharistique.

Prions les uns pour les autres, en invoquant la protection de saint Pierre et de saint Thomas sur tout le troupeau qui a été confié à notre sollicitude pastorale. Puissent ceux qui ont travaillé ensemble pour l’Evangile, intercéder pour nous et accompagner le voyage de nos Eglises.

Traduction de Zenit, Anne Kurian

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