ROME, Vendredi 11 mai 2007 (ZENIT.org) – Le respect de la personne doit comprendre aussi les immigrés en situation irrégulière, déclare Mgr Marchetto.
Les migrations sont au centre du colloque organisé par la Conférence épiscopale régionale d’Afrique occidentale francophone (CERAO). A la rencontre qui s’est tenue en côte d’Ivoire, à Abidjan, a participé Mgr Agostino Marchetto, secrétaire du Conseil pontifical pour la Pastorale des migrants et des personnes en déplacement.
Au plan pastoral, Mgr Marchetto a insisté sur le fait que pour l’Eglise « la personne, avec ses droits et ses devoirs, doit être respectée même si elle se trouve en situation irrégulière ». « Ce qui est en jeu, disait-il, c’est la charité chrétienne pour les autres ».
Il a donc recommandé « une bonne coordination entre l’Eglise d’arrivée et celle de départ » qui demeure « l’Eglise mère, qui ne peut pas abandonner à eux mêmes ses enfants qui partent et envers lesquels elle doit continuer à manifester sa sollicitude active et sa charité pastorale ».
C’est pourquoi Mgr Marchetto soulignait la nécessité « d’un échange régulier d’informations entre les Eglises, les rencontres bilatérales des évêques et les visites périodiques et réciproques des responsables des Eglises pour maintenir vivants les liens de la mémoire et la connaissance du patrimoine culturel et religieux des immigrés ».
« Lumières et ombres » du phénomène migratoire, lié à la misère et au sous-développement des peuples et des pays, dans le contexte de la mondialisation, ont été analysées par Mgr Agostino Marchetto, en se référant notamment à l’instruction de 2004 du dicastère dont il est secrétaire : « La charité du Christ pour les immigrés ».
Cette instruction recommande et propose « une vision globale du phénomène migratoire » ; en soulignant surtout « les aspects religieux et socioculturels, en encourageant l’engagement pour un ordre mondial, éthique, économique, et politique plus juste ».
Au cours des 20 dernières années, soulignait Mgr Marchetto, le pourcentage des personnes vivant avec moins de 1 dollar par jour est passé de 40 à 20 % : un résultat positif mais encore insuffisant. Actuellement, plus d’un milliard d’habitants de la planète vit dans des conditions de pauvreté extrême, la moitié avec moins de 2 dollars par jour.
« Il reste beaucoup à faire, soulignait Mgr Marchetto, pour distribuer de façon équitable les bénéfices de la mondialisation, et pour affronter de façon plus adéquate les défis de l’immigration, interne et internationale, volontaire ou forcée, qui est devenue un phénomène structurel ».
