Il y a un trésor gratuit qui vous attend, déclare le P. Cantalamessa

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Commentaire de l’évangile du dimanche 27 juillet

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ROME, Vendredi 25 juillet 2008 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le commentaire de l’Evangile du dimanche 27 juillet, proposé par le père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale.

Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 13, 44-52

Jésus disait à la foule ces paraboles : « Le Royaume des cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ.
Ou encore : Le Royaume des cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines.
Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète la perle.
Le Royaume des cieux est encore comparable à un filet qu’on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons. Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s’assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien.
Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges viendront séparer les méchants des justes
et les jetteront dans la fournaise : là il y aura des pleurs et des grincements de dents. Avez-vous compris tout cela ? – Oui », lui répondent-ils. Jésus ajouta : « C’est ainsi que tout scribe devenu disciple du Royaume des cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. »

© Copyright AELF – Paris – 1980 – 2006 Tous droits réservés

Le trésor caché et la perle précieuse

Que voulait dire Jésus avec les deux paraboles du trésor caché et de la perle précieuse ? Plus ou moins ceci. L’heure décisive de l’histoire a sonné. Le royaume de Dieu est apparu sur la terre ! Concrètement, il s’agit de lui, de sa venue sur la terre. Le trésor caché, la perle précieuse n’est autre que Jésus lui-même. C’est comme si Jésus, à travers ces paraboles, voulait dire : le salut est venu jusqu’à vous gratuitement, selon une initiative de Dieu. Prenez la décision, serrez-la de toutes vos forces, ne la laissez pas s’échapper. C’est un temps de décision.

Cela me rappelle ce qui se produisit le jour où se termina la deuxième guerre mondiale. Dans les villes, les partisans ou les alliés ouvrirent les entrepôts où l’armée allemande en déroute avait stocké ses provisions. La nouvelle se répandit jusque dans les campagnes comme une traînée de poudre et les gens arrivèrent en courant pour prendre tout ce qui leur semblait bon. Ils repartirent, qui avec des couvertures, qui avec des produits alimentaires. Je crois qu’avec ces deux paraboles, Jésus voulait créer un climat similaire, comme pour dire : « Courrez tant qu’il est encore temps ! Il y a un trésor gratuit qui vous attend, une perle précieuse. Ne laissez pas l’occasion s’échapper ». Mais dans le cas de Jésus, l’enjeu est infiniment plus sérieux. On joue le tout pour le tout. Le royaume est la seule chose qui puisse nous sauver du risque suprême de la vie qui est celui d’échouer dans ce qui est la raison même de notre existence en ce monde.

Nous vivons dans une société qui vit d’assurances. On s’assure contre tout. Dans certains pays, c’est devenu une sorte de manie. On s’assure même contre le risque de mauvais temps pendant les vacances. Parmi toutes ces assurances, la plus fréquente est l’assurance sur la vie. Mais réfléchissons un peu : à qui sert une telle assurance et contre quoi nous assure-t-elle ? Contre la mort ? Sûrement pas ! Elle assure qu’en cas de décès, quelqu’un reçoive une indemnisation. Le royaume des cieux est lui aussi une assurance sur la vie et contre la mort, mais une assurance réelle, qui profite non seulement à celui qui reste mais aussi à celui qui part, à celui qui meurt. « Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra », dit Jésus. On comprend aussi alors l’exigence radicale que suppose une « affaire » comme celle-là : tout vendre, tout donner. En d’autres termes, être prêts, si nécessaire, à n’importe quel sacrifice. Non pas pour payer le prix du trésor et de la perle, qui par définition « n’ont pas de prix », mais pour en être dignes.

Dans chacune de ces deux paraboles il y a, en réalité, deux acteurs : un acteur que l’on voit, qui va, vend, achète, et un acteur caché, sous-entendu. L’acteur sous-entendu est l’ancien propriétaire qui ne se rend pas compte qu’il y a un trésor dans son champ et le vend au premier venu ; c’est l’homme ou la femme qui possédait la perle précieuse sans avoir conscience de sa valeur, et qui la cède au premier acheteur de passage, peut-être en échange d’une collection de fausses pierres. Comment ne pas voir là un avertissement à nous, peuple du vieux continent européen, qui sommes en train de solder notre foi et notre héritage chrétien ?

Mais la parabole ne dit pas qu’un « homme vendit tout ce qu’il avait et se mit à la recherche d’un trésor caché ». Nous savons comment finissent les histoires qui commencent ainsi : on perd ce qu’on avait et on ne trouve aucun trésor. Des histoires de naïfs, de visionnaires. Non : un homme trouva un trésor et, pour cette raison, vendit tout ce qu’il possédait pour l’acheter. Il faut par conséquent avoir trouvé le trésor pour avoir la force et la joie de tout vendre. Il faut – même si la parabole ne le dit pas – avoir d’abord rencontré Jésus, l’avoir rencontré de manière personnelle, convaincue. L’avoir découvert comme un ami et un sauveur. Après, ce sera facile de tout vendre. On le fera « rempli de joie » comme l’agriculteur dont parle l’évangile.

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ZENIT Staff

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