Il suffit de parcourir « un petit bout de chemin » avec l'autre

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Diffuser la foi « sur la route », par le card. Meisner

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Anne Kurian

ROME, samedi 13 octobre 2012 (ZENIT.org) – L’évangélisation se fait « sur la route » et il suffit de parcourir « un petit bout de chemin » avec l’autre, souligne le cardinal Meisner.

Le cardinal Joachim Meisner, archevêque de Cologne en Allemagne a pris la parole jeudi 11 octobre 2012, dans l’après-midi, au cours de la sixième congrégation générale du synode des évêques sur la nouvelle évangélisation.

Pour le cardinal, l’Église est « en chemin », elle « chemine le long des routes » et elle « pose des questions aux hommes ».

Il invite donc à ne pas fuir les questions, déplorant le fait que « la majeure partie des chrétiens est heureuse si personne ne lui pose de questions » : souvent, dénonce-t-il, « nous ne nous laissons pas impliquer dans les problèmes de quelqu’un d’autre parce que nous craignons de devoir les résoudre à sa place ».

Pourtant, rétorque le cardinal, il suffit de parcourir avec l’autre « un petit bout de chemin », qui peut avoir une « grande signification » : l’autre n’a peut-être besoin « que d’un peu d’écoute, que d’un peu de partage de ses propres pensées et d’un acte bénéfique de la part de quelqu’un qui se met à sa place et prend au sérieux ses questions ».

En outre, il n’est pas nécessaire de proclamer « une christologie complète et approuvée par l’Église », il suffit de « quelque chose de beaucoup plus important » : « une correspondance dans sa propre existence, même s’il n’y en a qu’une et qu’elle est toute petite ».

Pour illustrer son propos, le cardinal s’appuie sur l’épisode des Actes des Apôtres où Philippe aide un fonctionnaire de la reine d’Éthiopie à comprendre l’Ecriture (cf. Ac 8, 26-40). L’apôtre lui demande d’abord s’il comprend ce qu’il lit, fait-il observer.  

Ensuite, Philippe monte sur le « char de la vie » de l’Ethiopien, pour « partir et réfléchir à partir du lieu où se trouve l’autre ».

Dans les rencontres de la vie quotidienne du baptisé, « trois hommes sur cinq » sont comme le fonctionnaire éthiopien, c’est-à-dire qu’ils sont « sur le chemin du retour après avoir vécu un moment de socialisation religieuse dans leur vie présente », estime le cardinal.

Ces personnes portent « des informations sur le sens de leur vie, de leur passé, se limitant à les lire tristement, sans comprendre ce qu’elles ont à faire avec leur vie. Ils ont « un morceau du message biblique », mais ils n’ont « personne pour les guider, personne qui ne jette un pont entre la parole de la foi et leur vie quotidienne », insiste le cardinal.

Même si pour beaucoup « le fait de ne pas être du tout intéressé par les questions religieuses fait partie de la modernité », en réalité, « une grande partie des hommes est aux prises avec des questions et ne sait ou n’admet pas qu’il s’agit de questions religieuses ».

C’est pourquoi « la route de nos villes et de nos villages est le lieu de la diffusion de la foi », le lieu où le chrétien peut « porter l’Évangile dans le présent », conclut le cardinal.

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ZENIT Staff

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