« Il ne pouvait pas, en tant qu’Allemand, ne pas venir à Auschwitz »

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Commentaire de deux rabbins italiens

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ROME, Lundi 29 mai 2006 (ZENIT.org) – « Il ne pouvait pas, en tant qu’Allemand, ne pas venir à Auschwitz », souligne Léon Paserman, président de la communauté juive de Rome, au micro de Radio Vatican, après la visite de Benoît XVI à Auschwitz, hier, dimanche 28 mai.

« C’est une reconnaissance de l’horreur de l’Holocauste, disait-il. Le pape lui-même a voulu souligner qu’il ne pouvait pas, en tant qu’Allemand, ne pas venir à Auschwitz ».

Il confie avoir été particulièrement frappé au moment où le pape « est entré par le portail principal, le visage tendu, les traits tirés, seul », et à distance, quelques mètres derrière, le petit groupe de ceux qui l’accompagnaient ».

Le président des rabbins d’Italie, Giuseppe Laras, a commenté pour sa part cette visite en disant: « C’est une visite qui veut être un avertissement à l’humanité et qui veut être une parole d’espérance et de réconfort pour tous ceux qui ont souffert. J’ai lu dans les paroles de Benoît XVI cette souffrance pour ce qui est arrivé, pour les responsabilités du nazisme et pour une certaine part, du peuple allemand aussi ».

A propos du silence de Dieu, thème important de la réflexion des philosophes et des théologiens juifs après la Shoah, le rabbin souligne: « Avant de s’interroger sur le silence de Dieu, il faut s’interroger sur le silence de l’homme: où était l’homme à Auschwitz ? Au fond, l’homme est une créature qui porte imprimée l’image de Dieu. C’est une créature dotée de liberté. Nous devons sûrement considérer que l’homme n’a pas exercé de façon digne le pouvoir de la liberté qui lui a été donnée par Dieu. Donc, avant de se poser une question théologique, il convient peut être de se poser une question éthique ou sociologique ».

Enfin, des « fruits » comme le centre de dialogue et de prière fondé en 1992, le rabbin dit espérer: « La conscience de ce qui est arrivé et l’engagement à affirmer « jamais plus ». Ce lieu de rencontre est un lieu où chacun de nous, à quelque foi qu’il appartienne, peut trouver la force et le stimulant pour regarder vers d’autres objectifs dignes de l’homme ».

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ZENIT Staff

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