Il ne faut pas confondre le « mariage » avec tout autre « pacte »

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Le point de vue du cardinal Herranz

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ROME, Jeudi 22 septembre 2005 (ZENIT.org) – Il ne faut pas confondre le « mariage » avec tout autre « pacte », fait observer le cardinal Herranz, dans un entretien publié dans le quotidien italien « La Repubblica ».

Espganol, le cardinal Julian Herranz, est un juriste, président du Conseil pontifical pour l’Interprétation des textes législatifs de l’Eglise catholique.

Il confiait à Orazio La Rocca: « Le mariage ne doit pas être confondu avec un “pacte” que pourraient conclure des couples de fait. La famille est un bien de la société que le législateur doit toujours défendre et soutenir. Mais une autre chose est le respect des droits des personnes pour lesquels les législateurs et les juristes, s’ils le veulent, ont un vaste champ d’action, en faisant travailler, mieux et davantage l’imagination aussi ».

La Repubblica : Eminence, vous craignez donc que les PACS annoncés par le leader de l’Union Romano Prodi, constituent un danger pour l’institution familiale traditionnelle?

Card. Herranz : Les dangers mis à part, je ne peux, dans ce domaine, que faire référence à ce qui, en matière de droits de la famille, a déjà été dit par le magistère de l’Eglise. Par exemple, sur la signification des unions de fait, d’un type ou d’un autre, Jean-Paul II a parlé de nombreuses fois, et aussi le pape actuel, Benoît XVI lors de certaines audiences. Je me souviens, par exemple, que Jean-Paul II a dit à plusieurs reprises qu’il est « grave de rendre équivalents au mariage, en les légalisant, d’autres formes de relations entre les personnes ». Et Benoît XVI, en juin dernier, a averti que « les couples de fait représentent des formes actuelles de dissolution du mariage ». Personnellement, je n’ai rien à ajouter à cela.

La Repubblica : Pourtant, la proposition de Prodi fait discuter laïcs et catholiques…

Card. Herranz : Je n’ajouterai rien à ce qu’a enseigné jusqu’ici le magistère de l’Eglise, parce que ce serait poser un jugement sur une situation politique contingente, d’une nation, l’Italie, qui n’est pas la mienne…

La Repubblica : Mais, pour ce qui est de droits des citoyens, comme le sont les membres des couples de fait, comment le législateur doit-il se comporter?

Card. Herranz : Si vous voulez, je vous réponds de façon générale, parce que ce que je dis, je ne le dis pas en référence à la situation italienne actuelle, ni au débat en cours sur les propositions faites par Prodi à propos d’une loi future sur les droits des couples de fait. Selon moi, le législateur doit toujours, dans son action, agir pour le bien commun. Il doit toujours faire très attention à ce que la loi qu’il propose aille toujours dans la direction du bien de la communauté qu’il gouverne. C’est très important, et il est bon que ceux qui font les lois ne le perdent jamais de vue. Je le répète, mon raisonnement a un caractère général, je ne me réfère pas seulement à l’Italie, mais à tout autre nation. Comment met-on en œuvre le bien commun? Au fond, c’est simple, en travaillant constamment en fonction de la solidité et de la clarté des institutions portantes de la société, parmi lesquelles une place prééminente revient toujours au mariage et à la famille, biens communs par excellence. C’est pourquoi toutes les lois qui favorisent la famille fondée sur le mariage sont bonnes. Les autres lois, qui, au contraire, cherchent à affaiblir le mariage et la famille ne sont pas si bonnes.

La Repubblica : Mais il reste le fait que l’Etat ne peut ignorer, en termes de droits, ces personnes qui, pour des raisons très variées, ne se marient pas, et décident de vivre ensemble. De nombreux couples de fait mettent au monde des enfants et donne vie à des cohabitations stables. Comment ignorer une telle réalité?

Card. Herranz : Une chose est de parler de mariage et de famille, une autre de parler des droits des personnes individuellement, des droits qui sont inaliénables. Personne ne veut le nier. Il s’agit d’être clairs et de ne pas créer de confusion même de caractère sémantique. Sur les droits personnels, législateurs et juristes ont un vaste champ d’étude et d’intervention, il suffit d’avoir davantage d’imagination, de créativité. Mais tout cela ne doit pas être pensé et fait au détriment du mariage et de la famille.

© La Repubblica 2005
[Traduit de l’italien par Zenit]

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ZENIT Staff

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