Hongrie : VIIIème centenaire de la naissance de sainte Élisabeth

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Lettre de Benoît XVI au cardinal Erdö

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ROME, Lundi 9 juillet 2007 (ZENIT.org) – A l’occasion du VIIIème centenaire de la naissance de sainte Élisabeth de Hongrie, duchesse de Thuringe, le pape Benoît XVI espère une nouvelle énergie pour l’Europe chrétienne.

Benoît XVI a adressé une lettre, en date du 27 mai, au cardinal Peter Erdö, archevêque d’Esztergom-Budapest, primat de Hongrie, et président du Conseil des Conférences épiscopales européennes (CCEE), à l’occasion de cet anniversaire.

L’année consacrée à sainte Élisabeth, « ouverte à Rome le 17 novembre dernier, doit être pour les Hongrois et pour les Allemands, et tous les Européens, une occasion de redécouvrir le patrimoine chrétien hérité de nos ancêtres, afin de puiser dans ces racines la force féconde dont le nouveau millénaire a besoin », écrit le pape.

C’est pourquoi Benoît XVI espère que « la connaissance profonde de cette personnalité et de son œuvre aide à raviver les racines chrétiennes de la Hongrie et de l’Europe, à aider les responsables d’aujourd’hui à dialoguer harmonieusement entre Eglise et société, dans le respect, afin de bâtir un monde vraiment libre et solidaire ».

« Au long des siècles, d’innombrables personnes ont suivi son exemple voyant en elle un modèle de vertus vécues dans le mariage, la famille et le veuvage. Des politiciens se sont même inspirés à cette sainte pour œuvrer à la réconciliation des peuples », rappelle le pape.

Pour Benoît XVI, Élisabeth de Hongrie offre un « témoignage visible et significatif de la charité chrétienne » et un témoignage« d’épouse et de mère exemplaire », à l’école de saint François d’Assise.

Sainte Élisabeth (cf. http://missel.free.fr/Sanctoral/11/17.php), que l’on fête le 17 novembre, est née en 1207 peut-être à Presbourg (Bratislava). Elle était le troisième enfant du roi André II de Hongrie, descendant du saint roi Etienne, et de Gertrude, fille du duc Berthold IV de Méranie. Promise en mariage au fils du landgrave Hermann Ier de Thuringe (mort en 1217), Louis, qu’elle épousa en 1221. Elle quitta la Hongrie à quatre ans.

L’influence de son mari, qu’elle aima d’un grand amour, lui apporta un équilibre humain et spirituel durant les années heureuses de leur vie commune dont naquirent deux enfants : Hermann en 1222 et Sophie en 1224

Élisabeth rêvait de vivre en foyer l’idéal franciscain et Louis était apte à partager les aspirations de sa femme. Mais, le 24 juin 1227, Louis de Thuringe dut partir pour la cinquième croisade. Au bout de trois mois, il mourait sur un bateau, en rade d’Otrante, en s’écriant : « Voyez donc toutes ces colombes blanches ! Je vais partir avec elles vers mon Dieu ! »

Élisabeth l’avait pressenti, mais le choc fut terrible. Elle attendait son troisième enfant, Gertrude, née vingt-sept jours après la mort de son père. Élisabeth disait : « Désormais, j’ai tout perdu sur la terre. Ô cher ami de mon coeur, mon excellent et pieux époux, tu es mort et tu me laisses dans la misère. Comment vais-je vivre sans toi ? Pauvre veuve abandonnée, faible femme ! Que le Dieu d’amour, celui qui n’abandonne pas la veuve et l’orphelin, me console ! O Mon Dieu ! O mon Jésus, fortifiez-moi dans ma faiblesse ! »

Spoliée de ses biens, elle fut enfermée par son oncle, l’évêque de Bamberg, qui voulait la remarier, jusqu’au retour de la dépouille de son mari (1228) : « Mon Dieu, merci de me consoler miséricordieusement par ces restes mortuaires de mon mari. Si grand que soit mon amour envers Louis, vous savez, Seigneur, que je ne me repens nullement de notre commun sacrifice pour le secours de la Terre Sainte. Si je pouvais ramener à la vie mon cher époux, je donnerais le monde en échange. Pourtant, contre votre volonté sainte, je ne saurais racheter sa vie, ne serait-ce que pour un seul de mes cheveux ! Que la volonté du Seigneur soit faite ! »

Elle rompit alors avec sa famille, qui la prenait pour folle, et elle confia à d’autres le soin de ses enfants, tandis qu’elle revêtait l’habit du Tiers-Ordre franciscain, à Marburg sur le Lahn, pour se donner au service des pauvres et des malades les plus abandonnés, en qui elle reconnaissait le Christ : « Quelle joie pour moi de servir Notre-Seigneur en ses membres souffrants les plus éprouvés ! » Sa santé ne put résister à toutes ces austérités. Elle mourut le 16 novembre 1231, à minuit, âgée de vingt-quatre ans : « C’est l’heure où Jésus vient racheter le monde. il me rachètera aussi. Quelle faiblesse j’éprouve donc ! Pourtant, je ne ressens pas de douleur. O Marie, venez à mon secours ! Le moment arrive où Dieu m’appelle à l’éternelle noce. L’époux vient chercher son épouse … Silence ! Silence ! »

Grégoire IX canonisa Élisabeth en 1235 ; elle est, avec saint Louis, patronne du Tiers ordre franciscain et, en 1885, Léon XIII la proclama patronne des femmes et des jeunes filles allemandes.

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ZENIT Staff

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