Hommage à Geneviève de Gaulle Anthonioz: "Le secret de l’Espérance"

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« Messe d’hommage et d’espérance » à Notre de Dame de Paris

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CITE DU VATICAN, Vendredi 8 mars 2002 (ZENIT.org) – Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Présidente d´ATD Quart Monde pendant 34 ans, nous a quittés le 14 février 2002, 14 ans jour pour jour après Joseph Wrésinski.

Une « messe d’hommage et d’espérance » sera célébrée à Notre de Dame de Paris, le samedi 9 mars à 11 heures, indique aujourd´hui le site de la conférence des évêques de France (cef.fr).

Les enfants de Geneviève de Gaulle-Anthonioz souhaitent que cette cérémonie rassemble tous ceux qu’elle a aimés et donc en priorité ses camarades Anciennes Déportées et Internées de la Résistance (ADIR) et ses compagnons d’ATD Quart Monde.

Cef.fr propose également en hommage à cette femme exceptionnelle deux extraits de son livre « Le secret de l’Espérance » (Fayard- Editions Quart Monde, 2001), un témoignage qui est aussi comme un testament spirituel.

Voici l´hommage rendu à cette « résistante » qui a combattu la misère et croyait possible de la vaincre, suivi de quelques éléments biographiques empruntés à la même source.

***

Geneviève de Gaulle Anthonioz nous a quittés. Notre peine est immense.
Jusqu´à son dernier souffle, elle a résisté. Elle a résisté au nazisme, à l´horreur des camps de concentration ; cela a rempli sa vie et l´a conduite vers d´autres hommes dont les droits sont bafoués.
En 1958, elle rencontre les familles vivant dans le camp de Noisy-le-Grand et Joseph Wrésinski : en pleine démocratie, la dignité humaine continuait à être déniée pour cause de misère. Dès cette date, Geneviève de Gaulle Anthonioz poursuit sa résistance aux côtés des plus démunis et du mouvement ATD Quart Monde.
Avec sa ténacité, sa modestie, sa tendresse, elle a toujours été de tous leurs combats, particulièrement les plus difficiles. « C´est vrai qu´on n´était pas beaucoup respecté » nous dit une militante du Quart Monde aujourd´hui.
Geneviève nous quitte le 14 février 2002, 14 ans jour pour jour après Joseph Wrésinski.
Résistante jusqu´au bout, elle a mobilisé ses dernières forces pour communiquer à chacun son « Secret de l´espérance » : « J´ai résolu de ne jamais prendre mon parti de la misère. (…) Et si j´ai la tentation forte de détourner mon regard de ce que vivent les pauvres, c´est leur espérance qui me remet sur le chemin. (…) Impossible, dans cette histoire, d´écrire le mot « fin », puisque l´injustice demeure

***

Née en 1920, Geneviève de Gaulle Anthonioz est la nièce du Général de Gaulle.
Veuve de Bernard Anthonioz, ancien directeur de la création artistique au Ministère des Affaires Culturelles, fondateur du Centre National d’Art Contemporain.
Mère de 4 enfants.
Résistante dès 1940 dans le Réseau du Musée de l’Homme, Mouvement Défense de la France. Elle fut arrêtée en 1943, internée à Fresnes puis au camp de concentration de Ravensbrück.
Présidente de l’Association Nationale des Anciennes Déportées et Internées de la Résistance depuis 1956 et administrateur du Comité d’Aide Sociale de la Résistance depuis 1972.
Conseiller technique au cabinet de Monsieur André Malraux, Ministre Délégué à la Présidence du Conseil, en 1958.
Vice-Présidente des Compagnons de la Fraternité Edmond Michelet.
Elle a reçu la Croix de Guerre et la Médaille de la Résistance.
Quelques faits marquants de son engagement aux côtés des plus pauvres :
Elle découvre le camp des sans-logis de Noisy-le-Grand en 1958, y rencontre le Père Joseph Wrésinski et fait partie de la première association qui donnera naissance au Mouvement ATD Quart-Monde.
En 1964, elle devient Présidente pour la France de ce Mouvement et de 1972 à 1998 elle est reçue, à ce titre, par les différents Présidents de la république et par plusieurs Premiers Ministres.
Elle est également reçue par le pape Jean-Paul II, en 1982, avec une délégation de jeunes du Quart-Monde et en 1989, avec une délégation de 350 représentants des familles du Quart-Monde. Lors des Journées Mondiales de la Jeunesse, en août 1997, elle l’accueille sur le Parvis des droits de l’Homme du Trocadéro, à Paris, où est scellée une dalle à l’honneur des victimes de la misère.
En 1988, elle est nommée membre du Conseil Economique et Social au titre des personnalités qualifiées en remplacement de Joseph Wrésinski (décédé le 14 février 1988) et voit son mandat renouvelé en 1994. En tant que conseiller économique et social, elle présente au CES en juillet 1995 un rapport d’évaluation des politiques publiques de lutte contre la grande pauvreté et, en décembre 1996, un avis sur l’avant-projet de loi d’orientation relatif au renforcement de la cohésion sociale. C’est à ce titre qu’elle est entendue par les députés en séance plénière de l’Assemblée Nationale le 15 avril 1997.
Elle est promue en juillet 1997 au grade de Grand-Croix de la Légion d’Honneur. Elle est la première femme à recevoir cette distinction.
En octobre 1998 elle quitte la présidence du Mouvement ATD Quart-Monde France où elle est maintenant volontaire permanente.
Elle décède le 14 février 2002.

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ZENIT Staff

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