Handicap: les cent jours du Tour de France à pied et en joëlette

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Avec l’OCH, rendez-vous à tous à Paris pour la fête du 13 octobre

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L’Office chrétien des personnes handicapées (OCH), fondation reconnue d’utilité publique, a organisé un Tour de France à pied, à l’occasion de ses 50 ans. Philippe de Lachapelle, son directeur, fait observer que « Marcher, c’est se donner cette chance de rencontrer toute personne que nous croisons ». Il annonce un grand rassemblement à Paris le 13 octobre, comme couronnement du Tour de France (http://tour.och.fr/).

A cent jours du départ, comment se passe concrètement ce tour de France à pied ?

Philippe de Lachapelle –Depuis le 28 avril, des marcheurs se relaient jour après jour. Parmi eux, une personne handicapée au moins, qui est dans une joëlette, une sorte de fauteuil roulant tout terrain, monté sur une seule roue, encadré par deux personnes, un tireur, et un pousseur.

Ils sont partis de Bruxelles, le 28 avril, ils sont descendus par l’est de la France, Lille, Compiègne, Lyon, Marseille, ils viennent de passer Toulouse, et ils remontent par l’ouest, pour arriver le 13 octobre à Paris. Une boucle de 3000 km sans discontinuité. On part le matin du point d’arrivée de la veille.

Combien sont –ils à marcher ?

Le minimum, c’est 7 personnes. Mais ils sont souvent entre 20 et 30 personnes à marcher, selon le nombre d’inscrits. Le maximum qu’on ait été, c’est 70 personnes. Avec des personnes de tous handicaps, jeunes et vieux… Depuis le départ, ce sont déjà plus de 1500 personnes qui ont marché au moins une journée.

Pourquoi un tour de France à pied ?

Pour se rencontrer ! Le talent des personnes handicapées, dans leur vulnérabilité, c’est d’inviter à la rencontre. Nous vivons dans un monde où tout va vite, il faut être toujours plus performant, rentable. Cela nous épuise. C’est difficile de prendre le temps de la rencontre. On est de plus en plus seuls, comme l’indiquent de récentes enquêtes. Marcher ensemble, c’est prendre le temps d’aller au pas les uns des autres. Ce temps lent nous ouvre à la rencontre, celle de ceux qui marchent avec moi, celle de ceux que nous croisons. Et cette rencontre transforme et donne de la joie. Marcher ensemble ne sert à rien… mais ça change tout. C’est pour cela que notre slogan, c’est « changeons le monde un cœur à la fois ».

Comment vous est venue l’idée de ce tour de France ?

L’OCH a 50 ans, et nous voulions vraiment nous ouvrir à de nouvelles personnes. Pas seulement rassembler nos amis et les amis de nos amis dans un colloque ou une grande fête, mais nous ouvrir à ceux que nous ne connaissons pas. Marcher, c’est se donner cette chance de rencontrer toute personne que nous croisons. Vous savez, il n’y a pas de famille qui ne soit touchée d’une façon ou d’une autre par le handicap ou la maladie invalidante. Le passage de la joëlette donne l’occasion de parler de ce handicap ou cette maladie de notre proche, de partager nos souffrances, notre Espérance. Il y a de vraies amitiés qui se nouent. Cela manifeste ce talent que je vous disais des personnes handicapées pour créer des liens.

Est-ce une démarche spirituelle ?

Tout le monde peut venir marcher, quel que soit son âge, sa foi, sa culture… Parfois, des moments de prière sont proposés, ou bien le curé du village traversé invite à une célébration les marcheurs, chacun y allant très librement. Je suis très frappé qu’à plusieurs reprises, depuis son élection, notre Pape François nous invite sans cesse à sortir de nous-même, pour rejoindre les périphéries géographiques ou existentielles. Les périphéries géographiques : ce sont ces villages, ces villes, ces chemins et ces voies qui sont l’occasion de toutes ces rencontres si riches. Les périphéries existentielles, ce sont ces souffrances qui marquent nos vies ; ce sont ces soifs d’amour et de reconnaissance ; ce sont ces incompréhensions et ces exclusions mutuelles dont nous sommes tous capables. En marchant ensemble, pendant six mois, dans une chaine ininterrompue, nous manifestons cette humanité commune qui nous rassemble et qui fait de nous des frères. Cette fraternité que les plus fragiles parmi nous savent si bien susciter, et qui nous fait entrer dans la vraie Joie.

Que se passera-t-il le 13 octobre à Paris ?

Un grand rassemblement, où nous espérons être le plus nombreux possible. Tout le monde est invité à ce « festival du tour de France de l’OCH ». Nous marcherons ensemble dans les rues de Paris ; un spectacle fera mémoire de ce qui s’est vécu dans ce tour de France de l’OCH, les rencontres, l’amitié, la joie ; nous nous réjouirons de ces liens qui nous unissent. Nous témoignerons que cela vaut la peine de continuer à marcher ensemble, à sortir de nous-mêmes pour entrer en relation les uns avec les autres. C’est cela qui nous rend heureux ! Les plus fragiles d’entre nous le savent mieux que quiconque.

Comment faire si je veux marcher sur le tour de France ?

Allez sur le site http://tour.och.fr/ . Vous trouvez les informations sur les dates et l’itinéraire, et vous pouvez vous inscrire pour marcher. Vous trouverez aussi les informations pratique pour le 13 octobre.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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