Halte au gaspillage, le cri du Saint-Siège à l'ONU

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Mgr Chullikatt dénonce la faim dans le monde

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Le Saint-Siège dénonce « un gaspillage considérable dans l’ensemble du système de production et de distribution de nourriture », appelant à « modifier les structures sociales » pour « une plus grande solidarité envers les pauvres et les affamés ».

Mgr Francis A. Chullikatt, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU de New York, est intervenu lors de la première commission de la 68e Assemblée générale sur le thème « Développement de l’agriculture, sécurité alimentaire et nutrition », le 29 octobre 2013.

Halte au gaspillage

Plaidant pour « le droit fondamental à une nourriture suffisante », il a déploré que « dans le monde d’aujourd’hui, beaucoup de pays soient toujours confrontés à une crise alimentaire périodique » et cela n’est pas dû « au manque de nourriture pour nourrir chaque personne sur la planète » : la faim des uns est ressentie « au milieu de l’abondance » des autres.

En effet, le Saint-Siège a dénoncé « un gaspillage considérable dans l’ensemble du système de production et de distribution de nourriture » : « L’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que 1,3 milliard de tonne de nourriture est gaspillée chaque année ».

« Souvent, a-t-il ajouté, ce gaspillage est dû au fait que jeter la nourriture est plus rentable que de s’assurer que la nourriture va à ceux dans le besoin extrême ». Citant le pape François, Mgr Chullikatt a insisté : « Chaque fois que la nourriture est jetée, c’est comme si elle avait été volée sur la table des pauvres, de ceux qui ont faim ».

Même s’il faut « des améliorations dans la production alimentaire », il faut donc aussi « modifier les structures sociales » et « montrer une plus grande solidarité envers les pauvres et les affamés » car la faim n’est pas seulement « un problème technique attendant des solutions technologiques mais aussi « un problème humain qui appelle des solutions sur la base de notre humanité commune ».

Aider à devenir autonome

Pour assurer la sécurité alimentaire dans le monde, Mgr Chullikatt a préconisé le « principe de subsidiarité », c’est-à-dire « que les activités humaines soient menées au niveau le plus local et le plus immédiat possible ».

A travers ce principe, « les grandes entités ont la responsabilité de soutenir les plus petites, et ne prennent le relais lorsque ces petits groupes sont incapables de mener leurs activités de manière efficace ».

La subsidiarité, a estimé l’archevêque, soutiendra la sécurité alimentaire « parce que la sécurité alimentaire ne consiste pas seulement à donner de la nourriture aux gens, mais cela signifie les aider à devenir autonomes, de sorte qu’ils fournissent leur propre nourriture, que ce soit en la cultivant eux-mêmes ou par l’échange de la nourriture contre les biens et services qu’ils fournissent ».

Promouvoir l’inclusion

Le Saint-Siège a appelé à un accès à la nourriture « sans discrimination et universel » : « trop souvent, l’accès à la nourriture devient une arme pour contrôler les populations, plutôt qu’un outil pour construire des communautés pacifiques et prospères », a-t-il fait observer.

Pour Mgr Chullikatt, « la promotion de l’inclusion » pourra aider également à combattre la faim dans le monde : il s’agit « d’impliquer tout le monde » dans les divers processus de décision en refusant « les tentations du pouvoir, de la richesse ou de l’intérêt personnel ».

Sur la question du développement de l’agriculture par exemple, l’archevêque a encouragé à « travailler pour les politiques agricoles qui favorisent l’inclusion, le respect pour la dignité et pour les droits de ceux qui restent en marge de la société d’aujourd’hui, et le bien-être des générations actuelles et des générations futures ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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