Haïti trois mois plus tard : « La vie reprend mais à quel prix ! »

Print Friendly, PDF & Email

Récit d’une représentante de l’organisme Développement et Paix au Canada

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

ROME, Mercredi 28 avril 2010 (ZENIT.org) – Trois mois après le tremblement de terre qui a dévasté Haïti, « l’air est plus respirable, certaines rues sont nettoyées ; une vie trépidante a repris. Mais à quel prix ! » s’exclame Danielle Leblanc de l’organisme Développement et Paix de l’Eglise catholique au Canada, dans une lettre, à son retour au pays où l’organisation participe à l’aide d’urgence en lien avec Caritas Internationalis et Caritas Haïti.

« Pénétrer dans Port-au-Prince, quelques jours après le séisme, m’avait brisé le cœur », souligne-t-elle. Aujourd’hui, elle reconnaît que la situation s’améliore mais dit éprouver toujours « une grande tristesse » devant les centaines de camps de déplacés où, dit-elle, «  plusieurs ont maintenant des bâches ou des tentes où s’abriter, c’est vrai. Mais des milliers d’autres sont toujours sous des installations très sommaires, sans services. Et les pluies qui ont commencé ! ».

A la campagne, le malheur lui parait moins lourd mais, du côté de Gressier, tout près de l’épicentre, « on dirait qu’aucune maison n’est restée debout ».

Vers l’intérieur, poursuit-elle, les voies d’accès sont détruites : «  Plusieurs familles ont monté une petite case avec des bouts de tôle et de carton sur le terre-plein, en plein centre de la Route Nationale no. 2 et du ballet incessant des camions ».

Mais si la tristesse est le premier sentiment qu’elle éprouve, Danielle Leblanc se dit aussi frappée par la « générosité discrète et bouleversante » des paysans, dans les départements qui reçoivent les milliers de déplacés.

« Plusieurs hébergent plus de personnes qu’en compte leur propre famille et partagent avec eux leurs maigres ressources », décrit-elle. « Ils offrent parfois ainsi les derniers haricots qui devaient constituer leurs semences pour la saison qui commence ». 

Pour elle, il reste un « travail colossal » à accomplir en Haïti et ces gens, si durement éprouvés, font preuve « d’une grande dignité et d’un courage sans nom ».

Depuis 42 ans, Développement et Paix a soutenu, dans 70 pays, 15 200 initiatives locales dans des domaines comme l’agriculture, l’éducation, l’action communautaire, la consolidation de la paix et la défense des droits humains, ce qui représente une contribution de 531 millions de dollars. Sur ce montant, 130 millions de dollars ont été octroyés à des secours d’urgence.

À l’heure actuelle, le programme régulier 2006-2011 de Développement et Paix, élaboré de concert avec ses partenaires, englobe plus de 33 pays en Afrique, en Amérique latine, en Asie et au Moyen-Orient.

Développement et Paix participe aussi à des secours d’urgence et à des travaux de reconstruction en réponse aux crises humanitaires.

En Haïti, la concertation de l’organisme avec ses partenaires locaux se traduira par l’élaboration d’un plan qui permettra de les accompagner pendant plusieurs années alors qu’ils reconstruisent leurs maisons et comptent sur un avenir meilleur.

Isabelle Cousturié

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel