Guérir est une tâche confiée par Jésus à l’Eglise, déclare Benoît XVI

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Jeudi Saint : Homélie pour la messe chrismale à Saint-Pierre

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ROME, Jeudi 21 avril 2011 (ZENIT.org) – « Guérir est une tâche primordiale confiée par Jésus à l’Eglise », rappelle Benoît XVI à l’occasion de la messe « chrismale » au cours de la laquelle, le Jeudi Saint, il bénit les saintes huiles et le Saint-Chrême pour les sacrements, notamment pour l’onction des malades.

Benoît XVI a célébré la messe « chrismale » de ce Jeudi Saint, en la basilique Saint-Pierre, à 9 h 30 ce matin, entouré des cardinaux Angelo Sodano et Roger Etchegaray, de membres du collège cardinalice, de son presbyterium du diocèse de Rome, et des évêques et prêtres présents à Rome pour Pâques : la couronne blanche et or de leurs ornements liturgiques entourait l’autel de la confession.

Les saintes huiles, a rappelé le pape, sont au nombre de trois : l’huile pour « l’onction des catéchumènes » qui se préparent au baptême, celle pour « l’onction des malades » et le chrême « pour les grands Sacrements qui confèrent l’Esprit Saint : la Confirmation, l’Ordination sacerdotale et l’Ordination épiscopale ».

Le chrême, qui donne son nom à cette messe « chrismale » – du nom du « Christ » -, consiste en un mélange d’huile d’olive et de parfums végétaux.

Guérir, tâche primordiale

« Guérir est une tâche primordiale confiée par Jésus à l’Eglise, suivant l’exemple donné par lui-même alors qu’il parcourait les routes du pays en guérissant », a déclaré le pape à propos de l’onction des malades.

Il y voit une tâche faisant partie intégrante de l’évangélisation : « Certes, la tâche principale de l’Eglise est l’annonce du Royaume de Dieu. Mais justement cette annonce elle-même doit être un processus de guérison ».

« L’annonce du Royaume de Dieu, de la bonté infinie de Dieu, doit susciter avant tout ceci : guérir le cœur blessé des hommes. L’homme, de par sa propre essence, est un être en relation », insiste le pape.

Pourtant, si l’homme perd ou blesse sa relation à Dieu, cette mission est compromise : « Si la relation fondamentale, la relation avec Dieu, est perturbée, alors tout le reste aussi est perturbé. Si notre rapport à Dieu est perturbé, si l’orientation fondamentale de notre être est erronée, nous ne pouvons pas non plus vraiment guérir dans le corps et dans l’âme ».

Voilà donc, ce que le pape indique comme « la guérison première et fondamentale » : elle « advient dans la rencontre avec le Christ qui nous réconcilie avec Dieu et guérit notre cœur brisé ».

Témoigner de la bonté de Dieu

Le pape explique ainsi la bénédiction de l’huile pour le sacrement des malades, qui n’est pas le sacrement des « mourants », mais un sacrement de guérison, comme l’a rappelé Vatican II : « Mais en plus de cette tâche centrale, la guérison concrète de la maladie et de la souffrance fait aussi partie de la mission essentielle de l’Eglise. L’huile pour l’Onction des malades est l’expression sacramentelle visible de cette mission. Depuis les débuts, l’appel à guérir a mûri dans l’Eglise, ainsi que l’amour prévenant envers les personnes tourmentées dans le corps ou dans l’âme ».

Pour Benoît XVI, c’est une annonce du Christ, même sans le nommer, parce qu’ils témoignent de la « bonté de Dieu »: « Le monde est traversé par un sillon lumineux de personnes, qui tire son origine de l’amour de Jésus pour les souffrants et les malades. (…) L’huile pour l’Onction des malades est un signe de cette huile de la bonté du cœur, que ces personnes – avec leur compétence professionnelle – portent aux personnes qui souffrent. Sans parler du Christ, elles le manifestent ».

Evoquant l’huile des catéchumènes, le pape a invité les baptisés à « chercher la face » de Dieu sans cesse, comme les catéchumènes pendant leur préparation au baptême : « L’inquiétude envers Dieu, – le fait d’être en chemin vers lui pour mieux le connaître, pour mieux l’aimer -, ne doit pas s’éteindre en nous ».

Sans cesse en marche vers lui

« La connaissance de Dieu ne s’épuise jamais », a repris le pape avant de faire observer l’inquiétude qui habite le cœur des personnes et d’interroger sur cette inquiétude : «  Mais sommes-nous vraiment inquiets à son égard ? Ne nous sommes-nous pas résignés à son absence et ne cherchons-nous pas à nous suffire à nous-mêmes ? Ne permettons pas de telles réductions de notre être humain ! Restons continuellement en marche vers lui, ayant la nostalgie de lui, accueillant de manière toujours nouvelle connaissance et amour ! »

A propos de l’huile du baptême et du chrême, le pape souligne la mission universelle des baptisés en disant : « Le Baptême et la Confirmation constituent l’entrée dans ce peuple de Dieu, qui embrasse le monde entier ; l’onction du Baptême et de la Confirmation est une onction qui introduit dans ce ministère sacerdotal en faveur de l’humanité. Les chrétiens sont un peuple sacerdotal pour le monde. Les chrétiens devraient rendre visible au monde le Dieu vivant, en témoigner et conduire à Lui ».

Le pape affronte les infidélités de l’Occident à la foi reçue de deux millénaires : « Sommes-nous vraiment le sanctuaire de Dieu dans le monde et pour le monde ? Ouvrons-nous aux hommes l’accès à Dieu ou plutôt ne le cachons-nous pas ? Ne sommes-nous pas, nous – peuple de Dieu -, devenus en grande partie un peuple de l’incrédulité et de l’éloignement de Dieu ? N’est-il pas vrai que l’Occident, les Pays centraux du christianisme sont fatigués de leur foi et, ennuyés de leur propre histoire et culture, ne veulent plus connaître la foi en Jésus Christ ? »

Témoigner avec joie

Il prie : « Nous avons raison de crier vers Dieu en cette heure : Ne permets-pas que nous devenions un non-peuple ! Fais que nous te reconnaissions de nouveau ! En effet, tu nous as oints de ton amour, tu as posé ton Esprit Saint sur nous. Fais que la force de ton Esprit devienne à nouveau efficace en nous, pour que nous témoignions avec joie de ton message ! »

Les gestes et les paroles de cette bénédiction – entre la liturgie de la Parole et la liturgie eucharistique – sont éloquents : le pape a béni une à une les trois amphores d’argent renfermant les précieuses huiles, en rappelant le rôle de l’olivier et de l’huile dans l’Ancien et le Nouveau Testament.

Au terme de la célébration, les amphores ont été portées à Saint-Jean du Latran, cathédrale du pape, où les prêtres de Rome pourront venir y prélever l’huile et le chrême pour les sacrements qu’ils célèbreront pendant l’année.

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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