Géographie et histoire de la liberté religieuse: les cadeaux du pape

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Un décret original sri-lankais et un atlas du 16e siècle

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Un fac-similé d’atlas du 16e siècle – représentant notamment Ceylan, ancien nom du Sri Lanka – et un décret du roi Keerthi Sri Rajasinghe de Kandy autorisant la diffusion du christianisme au Sri Lanka : ce sont les présents offerts par le pape François au premier jour de son voyage au Sri Lanka, le 13 janvier 2015.  Tout un symbole où se mêlent géographie et histopire d ela liberté religieuse pour les chrétiens.

Lors de sa visite au palais présidentiel à 17h (12h30 à Rome), le pape a offert au président de la République du Sri Lanka, Maithripala Sirisena, un atlas nautique daté de 1562 attribué à Bartolomé Oliva.

Le fac-similé, acheté par la Bibliothèque vaticane en 1657, était conservé au Vatican, avec les manuscrits de la section Urbinate, précise un communiqué du Saint-Siège. Produit en cinquante copies seulement, ses pages mesurent approximativement 33 cm sur 23.

Il est composé de quatorze cartes nautiques en couleur qui indiquent les toponymes, les hydronymes, les latitudes, etc, sur parchemin. Parmi ces pages qui montrent le monde connu par les Européens du XVIème siècle : l’Inde et l’île de Ceylan-Sri Lanka.

L’atlas est attribué à Bartolomé Oliva, qui a travaillé pendant les années 1538-1588 surtout à Messine, et qui appartenait à une famille de cartographes de Majorque. L’atlas se caractérise par une certaine sobriété et par la précision des données géographiques, rédigées avec une écriture humaniste ronde.

Sur la reliure brune de l’ouvrage, faite spécialement pour l’occasion, on peut voir le blason du pape François et la date de 2015 en latin.

Après son atterrissage à l’aéroport et sa rencontre avec la population le long du trajet jusqu’à Colombo, le pape a renoncé à sa rencontre avec les évêques du pays, à l’archevêché. C’est le cardinal Secrétaire d’État Pietro Parolin, qui a transmis son présent : un « Sannas », document gravé dans le cuivre, émanant du roi Keerthi Sri Rajasinghe de Kandy.

Le Décret signé en l’an 1694, année « Nandana » au mois d’avril, le mercredi de la pleine lune, stipule ceci :

« Le Seigneur divin, le Maître suprême du Sri Lanka, dans sa sublime magnanimité et bienveillance, a donné l’ordre suivant, en faveur du Père Juan Sylveira, de l’Ordre de saint Philippe Néri, en considération de sa loyauté envers la cour royale et de ses requêtes, déclarant qu’il n’est pas interdit à ceux qui, parmi la multitude des Cinghalais, désirent devenir chrétiens, et il permet à tous les pasteurs de ce même Ordre de prêcher à ceux qui sont nés au Sri Lanka et aux croyants de la noble doctrine du bouddhisme pour que certains se convertissent au christianisme ; de plus, lesdits ministres chrétiens sont autorisés, par la présente, à franchir les portes du Royaume et à passer par les cols des montagnes qui entourent ce Royaume lorsqu’ils se rendent sur leurs lieux de culte ; ils sont autorisés à construire des églises là où existent des fidèles chrétiens et à mettre en œuvre tout ce qui est nécessaire à la promotion de leur religion. »

Le document original fut donné par l’archevêque de Colombo, Mgr Christophe Bonjean OMI, au pape Léon XIII.

Avec une traduction de Constance Roques

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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