Funérailles du P. Santoro: Homélie du cardinal Camillo Ruini (1)

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« Au début, sa demande trouvé en moi une certaine résistance »

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ROME, Vendredi 10 février 2006 (ZENIT.org) – « Au début, sa demande de partir pour l’Anatolie m’a laissé perplexe, et a trouvé en moi une certaine résistance » , a confié le cardinal Ruini aux funérailles de don Andrea Santoro.

Voici la première partie de l’homélie du cardinal Camillo Ruini qui a présidé ce matin en la basilique Saint-Jean du Latran les obsèques de don Santoro en présence de milliers de fidèles, de centaines de prêtres, et d’autorités civiles, militaires et religieuses.

Homélie du cardinal Ruini (1)

Nous célébrons la messe en suffrage d’un prêtre romain, don Andrea Santoro. Un parmi beaucoup, parce que ce diocèse a environ 900 prêtres et chaque année certains d’entre eux retournent vers le Seigneur. Et pourtant cette basilique est extraordinairement comble, et nous savons tous pourquoi. Don Andrea avait 60 ans, il était originaire de Priverno, mais en tant que prêtre, il était totalement romain: né dans une famille profondément chrétienne, il s’était formé au petit séminaire de Rome, puis au grand séminaire. Il était devenu prêtre il y a 35 ans, le 18 octobre 1970. Il avait ensuite parcouru les étapes habituelles de la vie et du ministère d’un prêtre romain: vicaire paroissial à la paroisse des Saints Marcellin et Pierre, sur la Casilina, et à cella de la Transfiguration. Il avait ensuite été curé de la paroisse de Jésus de Nazareth, et finalement des Saints Fabien et Venace, jusqu’à l’année sainte 2000. Et pourtant, depuis de nombreuses années, don Andrea manifestait une étrange inquiétude qui pouvait sembler une instabilité de caractère. Il a en effet demandé à plusieurs reprises et avec une forte insistance, d’abord au cardinal Poletti et ensuite à moi, de pouvoir quitter Rome pour se consacrer à des expériences nouvelles et différentes, mais toujours centrées sur la recherche de la proximité du Christ et de la prière. Ainsi, en 1980, il a passé un temps à Jérusalem, et il a également passé une année sabbatique en 1993-1994, conduisant différents pèlerinages de l’Œuvre romaine des pèlerinages en Terre sainte et au Moyen Orient.

Mais sa route personnelle, son appel spécifique et définitif, don Andrea les a trouvés avec certitude seulement à un âge mûr, à travers les expériences des pèlerinages qu’il continuait à conduire au Moyen Orient et avec l’affectueuse insistance du vicaire apostolique de l’époque en Anatolie, la partie orientale de la Turquie, Mgr Ruggero Franceschini, qui le voulait avec lui, comme prêtre « fidei donum », don de la foi, envoyé par Rome pour rendre le Christ présent en ces terres où la foi chrétienne avait poussé au début des racines robustes et fécondes, arrivant de là bien vite à Rome. C’était justement l’état d’esprit avec lequel don Andrea a demandé d’aller en Anatolie: il entendait être une présence croyante et amie, favoriser un échange de dons, avant tout spirituels, entre l’Orient et Rome, entre chrétiens, juifs, et musulmans.

Au début, sa demande de partir pour l’Anatolie m’a laissé perplexe, et a trouvé en moi une certaine résistance: je rechignais à priver Rome d’un très bon curé et je craignais que don Andrea, un homme plein d’initiatives, ne supporte pas longtemps une situation qui ne permettait pas au contraire une grande marge d’action ni une richesse de relations.

Et don Andrea ignorait d’ailleurs complètement la langue turque. Mais c’était un homme qui demandait avec ténacité, lorsqu’il considérait devoir correspondre à un appel du Seigneur. Il est donc parti et je me souviens de l’insistance avec laquelle, alors et de nombreuses fois ensuite, il m’a demandé la confirmation qu’il ne partait pas de son propre chef et en son nom propre, mais au nom et par mandat de l’Eglise de Rome. Oui, parce que don Andrea était, instinctivement, un homme de l’Eglise, il ne concevait pas non plus de pouvoir appartenir au Christ sans appartenir à l’Eglise.

C’est ainsi qu’a commencé, en l’an 2000, son séjour en Anatolie, d’abord à Urfa, près de la localité biblique de Harran, la terre d’origine du patriarche Abraham.

(à suivre)

[Texte original : italien – Traduction réalisée par Zenit]

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ZENIT Staff

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