CITE DU VATICAN, Mardi 22 octobre 2002 (ZENIT.org) – La 77e semaine sociale de France se tiendra du 15 au 17 novembre 2002 à Issy-les-Moulineaux (92) sur le thème: « La violence. Comment vivre ensemble ? ». Michel Camdessus, président des Semaines Sociales de France, présente ci-dessous le thème de cette rencontre.
Mais attention! Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 31 octobre : ils ne vous reste plus que quelques jours pour vous inscrire!
Toute information complémentaire se trouve sur le site des Semaines Sociales de France : www.ssf-fr.org, 3-5 rue Bayard – F-75008 Paris; Tél. : +33 (0)1 42 56 55 40 ; Fax : +33 (0)1 42 56 55 45.
Pour celles et ceux qui ne pourront pas être présents à Issy, la chaîne
KTO propose de suivre les débats avant, pendant et après la session.
Pour toute information : www.ssf-fr.org
– La violence. Comment vivre ensemble ? –
Le XXe siècle fut un siècle violent. Le XXIe siècle, après la brève euphorie du Millénaire, a, peut-être, révélé un de ses visages le 11 septembre à Manhattan, alors que le pays où fut proclamé le « Bienheureux les artisans de paix » s’enfonçait dans un conflit sans fin. La violence demeure, donc, partout. Elle accompagne les tensions entre les personnes, les groupes sociaux, ethniques ou religieux.
Elle devient, avec l’incivilité ou l’insécurité qu’elle génère, le thème central de nos débats politiques. Au plan international, on n’est même plus très sûr que la perspective de son horreur continuera longtemps encore de retenir les peuples d’avoir recours à la guerre atomique.
Parallèlement, les valeurs, les principes moraux et les procédures utilisées jusqu’ici pour la maîtriser sont souvent remis en cause. Le champ risque d’être laissé libre ainsi à une violence débridée. Pour quiconque se soucie de l’homme, de ses chances d’épanouissement dans des communautés apaisées, il est donc urgent de comprendre cet aujourd’hui de la violence. Comprendre notre propre violence d’abord, sous tous ses visages, du sexe, de la race, de l’économie, des institutions, de la politique.
On ne peut faire l’économie de quelque effort pour la reconnaître sous
ses aspects cachés ou enfouis tant nous sommes tentés de la tenir pour banale ou insignifiante. C’est un périple à travers nos zones d’ombre et celles de nos sociétés qui nous attend, celles où s’affrontent désirs et pulsions, celles où se retrouvent refus de l’autre et conflits des cultures.
Nous sommes confrontés aussi au paradoxe des violences auxquelles les chrétiens n’ont cessé de succomber. Le combat contre la violence est au cœur de l’Evangile et l’esprit évangélique a largement participé à la marche de l’humanité vers une culture de paix ; et pourtant, que de pages d’ombre dans l’histoire du comportement politique des chrétiens !
Il nous faut donc aller explorer les racines mêmes de cette violence, rechercher ses causes, qu’elles soient en nous-mêmes ou de nature économique, sociale ou institutionnelle. A partir de là, peut-être serons-nous mieux en mesure de la maîtriser partout où elle est présente, au cour de la condition humaine.
C’est là, comme l’a si bien dit la Commission sociale de l’Épiscopat en 1999, « l’un des buts de la politique qui, afin de sortir de l’animalité de la violence brute, cherche à lui substituer le droit et la parole ». Voilà les clés du vivre ensemble pour ce temps où le monde s’unifie dans les affrontements et où le défi d’accueillir l’autre dans sa différence est plus pressant, plus immédiat, plus universel que jamais.
Notre violence, ses racines et les clés du vivre ensemble aujourd’hui : voilà les questions que la session des Semaines Sociales de France de novembre 2002 voudrait tenter d’éclairer.
Michel Camdessus, président des Semaines Sociales de France
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