France : Réconciliation dans l’Eglise et service de l’annonce de l’Evangile

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Discours de clôture du cardinal Ricard

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ROME, Jeudi 9 novembre 2006 (ZENIT.org) – « Le travail de réconciliation dans l’Eglise est important à condition qu’il soit vraiment au service de l’annonce de l’Evangile », affirme le cardinal Ricard.

Le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux et président de la conférence épiscopale française, a reçu le soutien de l’assemblée des évêques de France à Lourdes, comme il le souligne lui-même dans son discours de clôture de l’assemblée, publié par le site Internet de la conférence épiscopale, en même temps que la déclaration de soutien des évêques (www.cef.fr).

Le cardinal Ricard conclut sur la tâche des évêques indiquée par l’Evangile : « La communion est au service de la mission. Le Christ ne dit-il pas : « Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé » (Jn 17, 21) ? Le travail de réconciliation dans l’Eglise est important à condition qu’il soit vraiment au service de l’annonce de l’Evangile. Il ne doit pas contribuer à refermer l’Eglise sur elle-même, en centrant toutes ses énergies sur des problèmes internes. C’est d’abord aux pauvres que nous sommes envoyés ».

« Durant notre Assemblée, rappelle le cardinal Ricard, nous sommes revenus sur deux événements qui ont marqué notre actualité ecclésiale récente : la création de l’Institut du Bon Pasteur et l’information donnée par la presse de la publication prochaine d’un motu proprio qui élargirait les conditions mises à la célébration de la messe dite de « saint Pie V ». Nous savons l’émotion que ces deux nouvelles ont provoquée chez bien des prêtres, diacres et laïcs de nos diocèses. J’ai eu l’occasion d’aborder ce point un peu longuement dans mon discours d’ouverture (www.cef.fr). Je voudrais résumer ici, en quelques mots, le fruit de nos échanges et les convictions qui se sont exprimées lors de notre Assemblée et qui sont rappelées dans le message que vous m’avez adressé. Je vous remercie à ce propos de votre confiance et de votre soutien qui sont pour moi un grand réconfort ».

Le premier point souligné par le cardinal Ricard est la « communion profonde » des évêques de France « avec le pape Benoît XVI ». « Il sait, disait-il, qu’il peut compter sur notre collaboration fraternelle et l’aide de notre prière ».

Le deuxième point est le même souci que le pape « de travailler à l’unité de l’Eglise et d’offrir un chemin de réconciliation à tous ceux qui, à la suite de Mgr Lefebvre, ont quitté la pleine communion avec le Siège de Pierre ». « Nous portons dans notre prière cette œuvre de réconciliation qui est un fruit de l’Esprit », souligne le cardinal Ricard.

Troisième point, le refus de toute polémique: « Nous avons la conviction, continue le cardinal Ricard, que cette oeuvre ne pourra se faire qu’en redécouvrant ensemble la réalité sacramentelle de l’Eglise et qu’en accueillant, avec humilité et simplicité, la fraternité chrétienne comme un don de Dieu. Voir toutes les relations dans l’Eglise en termes de stratégies à mener, de combats à livrer, de victoires à remporter et de polémiques à intensifier ne peut que nuire à cette oeuvre de réconciliation ».

Quatrième point, le cardinal Ricard réaffirme que « l’enseignement du Concile et le dynamisme apostolique qu’il a impulsé à toute l’Eglise restent la ‘boussole’ qui oriente notre marche ».

Il fait remarquer cependant que « le Concile Vatican II est encore à recevoir », qu’il « faut toujours vérifier que son souffle anime bien en profondeur la vie et le fonctionnement de nos communautés chrétiennes » et que « l’on ne met pas sous son patronage des façons de vivre, de penser, de célébrer ou de s’organiser qui n’ont rien à voir avec lui ».

Le cinquième point concerne une réflexion sur les « différends avec les fidèles qui ont suivi Mgr Lefebvre dans son ‘non’ à Rome » : ils ne sont pas d’abord « liturgiques, mais théologiques – autour de la liberté religieuse, de l’oecuménisme, du dialogue interreligieux – et politiques ».

Pourtant, souligne le cardinal Ricard, il ne s’agit pas de « minimiser l’importance de la liturgie qui est au coeur de la vie ecclésiale ».

Dans son sixième point, le cardinal Ricard affirme : « Nous souhaitons poursuivre l’accueil de ceux qui gardent un attachement à la messe dite de ‘saint Pie V’. Une diversité est possible. Mais celle-ci doit être régulée. Il en va de l’unité de la liturgie et de l’unité de l’Eglise. On ne saurait livrer le choix d’une des formes du rite romain – messe de ‘saint Pie V’ ou messe de ‘Paul VI’ – à sa seule subjectivité. Une Eglise où chacun construirait sa chapelle à partir de ses goûts personnels, de sa sensibilité, de son choix de liturgie ou de ses opinions politiques ne saurait être encore l’Eglise du Christ. Il faut résister aujourd’hui à la tentation d’une ‘religion à la carte’. Comme évêques, nous sommes prêts à veiller, avec le Saint-Père et sous son autorité, à l’unité et à la communion au sein de nos Eglises locales et entre nos Eglises ».

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ZENIT Staff

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