France : Rapport sur l'accompagnement en fin de vie remis au ministre le la santé

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Pour que cesse la confusion sur la notion d’euthanasie

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CITE DU VATICAN, vendredi 17 octobre 2003 (ZENIT.org) – Mme Marie de Hennezel, psychologue française spécialiste des soins palliatifs, a remis son rapport sur l’accompagnement en fin de vie à Jean-François Mattéi, ministre français de la santé, indique la revue de presse de la fondation Jérôme Lejeune (www.genethique.org). L’occasion de s’entendre sur ce que signifie la notion d’euthanasie.

C’est le 5ème rapport sur ce thème écrit depuis 1986. Dans son rapport intitulé, « le devoir de non-abandon », Marie de Hennezel fait une série de propositions pour développer en France « une culture de l’accompagnement ».

Avant d’enter dans le détail des propositions, le rapport revient sur les graves questions que pose la fin de vie. Marie de Hennezel y explique que « la demande d’en finir est interprétée au premier degré, alors que l’expérience des équipes de soins palliatifs permet d’affirmer que dans la majorité des cas, cette demande exprime tout autre chose, un besoin d’être rassuré, un besoin de communiquer, de briser le mur du silence qui isole, d’entendre les mots justes, de recevoir les gestes qui apaisent ».

Pour que cesse la confusion entre diverses situations regroupées sous le terme d’ « euthanasie », le rapport définit les trois types d’interventions en fin de vie :
– l’abstention, la limitation ou l’arrêt des thérapeutiques actives
– le soulagement des symptômes et de la douleur
– l’arrêt délibéré de la vie

Les deux premiers sont des pratiques qui font partie de la « fonction soignante ». L’intention est de mettre un terme à des souffrances terminales, pas à la vie. Il s’agit bien « d’une stratégie de soins palliatifs ». Le troisième type d’intervention qui consiste à « donner intentionnellement la mort » est un acte d’euthanasie qui ne fait pas partie de la « fonction soignante ».

Le rapport préconise d’informer sur les soins palliatifs, de diffuser la démarche palliative à l’hôpital, de former les soignants, d’améliorer les pratiques des soignants confrontés à des situations limites.
Une unité de soins palliatifs devrait être créée dans chaque centre hospitalier universitaire (CHU) et une équipe mobile de soins palliatifs devrait être mise en place dans chaque établissement de plus de 400 lits.

La valorisation des soins palliatifs passe par une reconnaissance universitaire de l’enseignement des soins en fin de vie. Si les facultés de médecine forment de bons scientifiques, Marie de Hennezel déplore la « pauvreté de la formation à la relation humaine (qui) n’est plus acceptable » et le fait que « trop de médecins ne savent pas communiquer avec leur malade ». La psychologue explique « plus les médecins sont à l’aise dans le traitement de la douleur et moins ils ressentent la nécessité de recourir à l’euthanasie ».

Auprès de la population, le rapport préconise une campagne d’information afin de mettre fin aux idées « dépassées » qui nourrissent le débat sur l’euthanasie comme « les soins palliatifs ne parviendraient pas à soulager les douleurs extrêmes » : organisation d’états généraux de la vie, institution d’une journée nationale de l’accompagnement et la création d’un Numéro Vert pour écouter, informer et orienter.

Sur l’opportunité d’une loi, Marie de Hennezel conclut « ce n’est pas une loi qui amendera les consciences, ni qui diminuera la solitude des médecins confrontés à des fins de vie difficiles. Par contre, on peut craindre qu’elle freine les efforts des soignants pour améliorer leurs pratiques, pour la penser, pour inventer une manière d’être plus humble et humaine auprès de ceux qu’on ne peut plus guérir »
© Genethique.org

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ZENIT Staff

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