France : « Père malgré lui» ou de la paternité responsable

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Un cas analysé par « Libération»

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ROME, Mercredi 4 juillet 2007 (ZENIT.org) – Une mère est attaquée en justice par le père de son enfant qui refuse en quelque sorte d’être « père malgré lui». Un cas, signalé par la synthèse de presse de la fondation Jérôme Lejeune qui offre de quoi nourrir une réflexion sur la paternité responsable.

Le père d’un enfant non désiré, Benoît, a attaqué en justice Anne-Marie, la mère, pour « faute ». Il ne voulait pas de cet enfant ; il pensait qu’elle prenait la pilule.

Benoît parle d’un « désastre», décrit « une ruse machiavélique», se sent « piégé». Selon lui, les femmes ont le « pouvoir exorbitant» de « choisir si elles font des enfants» ; elles ont une « responsabilité accrue».»J’ai le droit de disposer de ma vie familiale ou non», argumente-t-il.

En 1993, Anne-Marie assigne Benoît en justice pour une reconnaissance de paternité que la justice reconnaît en 2000. Il est condamné alors à verser 304 euros par mois de pension alimentaire.

Le 21 mars 2006, la Cour d’appel d’Orléans statue que « le simple fait de devenir père, même sans l’avoir recherché, ne saurait être considéré comme un fait dommageable». « Tout homme qui accepte des rapports non protégés encourt […] la possibilité d’une procréation». Et la Cour le condamne à 10 000 euros de dommages et intérêts.

La Cour de Cassation doit se prononcer prochainement.

Depuis cette aventure en 1991, Benoît, déjà père de plusieurs enfants, s’est marié et a eu un garçon.

Dans Libération, Eric Zemmour, journaliste et auteur du « Premier Sexe» remarque que l’arrivée de « la pilule a tout changé». Il constate que « les hommes ont cessé de faire attention tandis que les femmes ont lancé ce slogan qui me scandalise : ‘Notre ventre nous appartient’, ce qui revient à dire qu’elles ont un droit de vie et de mort sur leurs enfants». Il observe « qu’aujourd’hui, les femmes s’affolent sous la pression de l’horloge biologique et font des enfants dans le dos des hommes et l’homme de se comporter comme la femme et de se poser en victime.»

Maya Surduts, du Collectif pour les droits des femmes, note que « la contraception reste le domaine exclusif de la femme alors que c’est une contrainte énorme». Elle dénonce l’attitude des hommes qui, « s’il y a une grossesse, estiment qu’ils se sont fait avoir». « Il serait quand même temps qu’ils fassent preuve d’un peu plus de maturité». « En réalité, les hommes veulent enfermer les femmes dans la procréation et pourtant, au fond, ils leur reprochent ce pouvoir de donner vie», conclut-elle.

© genethique.org

Source : « Libération » (Charlotte Rotman) 04/07/07

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ZENIT Staff

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