ROME, Vendredi 11 décembre 2009 (ZENIT.org) – Mgr Michel Santier encourage l’engagement au service de la rencontre et du dialogue avec les musulmans en France.
Le Service national pour les Relations avec l’Islam de la conférence des évêques de France (SRI) publie en effet aujourd’hui un communiqué à propos de la réunion, les 4-6 décembre, à Chevilly-Larue, des 70 délégués des évêques pour les relations avec les musulmans et l’islam, sous la présidence de Mgr Michel Santier, évêque de Créteil, président du Conseil pour les Relations interreligieuses..
Prêtres, laïcs et religieuses, ils venaient de 47 diocèses. Pendant deux jours, ils ont notamment travaillé sur l’accompagnement des couples islamo-chrétiens, de plus en plus nombreux en France.
Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), M. Mohammed Moussaoui, a participé à la rencontre le 6 décembre, pour une heure trente d’échanges « francs, directs et très fraternels », souligne la même source.
Mgr Michel Santier a encouragé les participants, au nom des évêques de France, dans leur engagement au service de la rencontre et du dialogue avec les musulmans.
Dans son homélie, Mgr Santier a souligné que cette mission est « passionnante » : « Votre mission de délégué des relations avec les musulmans est passionnante, mais elle est onéreuse, porteuse de difficultés, d’incompréhensions même, de la part de catholiques, et en même temps source de joie dans la rencontre vraie de celui qui vit sa foi en Dieu d’une manière différente. Aussi est-ce avec joie que, durant cette eucharistie, je prie avec vous et pour vous, à cause de ce que vous faites pour l’Evangile, en communion avec votre évêque ».
« L’Evangile nous demande l’exigence de l’amour, vis-à-vis des étrangers, des pauvres, vis-à-vis de ceux qui sont différents de nous. Il nous demande même d’aller au-delà des tensions, des conflits, jusqu’au pardon », a souligné l’évêque de Créteil.
Mgr Santier a rappelé la différence entre « musulman » et « islamiste » et l’enseignement du concile Vatican II: « Au nom de l’Evangile, vous contribuez à ce que les regards de peur posés sur les musulmans qui sont confondus avec les islamistes, par méconnaissance, se changent en regards d’estime, comme l’exprime la déclaration conciliaire Nostra Aetate, sur les relations avec les religions non-chrétiennes ».
L’enjeu, c’est la paix, a souligné Mgr Santier : « Au nom de l’Evangile, pour que nous puissions vivre en paix dans le monde et notre pays, vous favorisez les rencontres entre chrétiens et musulmans, afin que les préjugés mutuels s’évanouissent et que se vivent des rapports de confiance dans la vérité ».
Puis il a brossé un portrait robot du délégué à ce dialogue : « Cette mission demande de votre part beaucoup de patience, un art du discernement spirituel, un tact affiné pour ne pas blesser, ni nos amis musulmans, ni nos frères et sœurs catholiques qui ne comprennent pas pourquoi l’Eglise catholique continue de s’engager dans le dialogue interreligieux. (…) Et dans votre belle et délicate mission, je demande dans ma prière, avec tous mes frères évêques, selon les mots de Paul « que votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la connaissance vraie et la parfaite clairvoyance qui vous feront discerner ce qui est le plus important ». »
L’évêque a également rappelé la nécessité de la connaissance de l’autre et de sa religion : « La connaissance de la religion musulmane exige de vous une formation continue, des lectures, de se tenir au courant de l’actualité qui sur le sujet est débordante. Mais une analyse de la situation dans la vérité ne dispensera jamais d’une connaissance de l’amour qui naît des rencontres avec les personnes qui sont des croyants musulmans ».
Enfin, Mgr Santier a exhorté à la confiance dans l’Esprit Saint : « Cet amour qui vient de l’Esprit Saint éclairera le discernement que vous avez à poser dans les rencontres, les prises de position. Vous faites et vous ferez l’expérience de cette présence de l’Esprit qui nous donne de trouver les mots justes et appropriés dans la vérité du dialogue, qui nous permet de poser des questions ouvertes et non des questions fermées, qui nous conduit à poser des gestes qui ouvrent les cœurs. »
