France : Les soignants face à la fin de vie, au CHRU de Lille

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Réflexion sur l’acharnement thérapeutique

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ROME, Jeudi 28 septembre 2006 (ZENIT.org) – On ne prend pas assez en compte la souffrance des soignants face à la fin de vie ni de leur point de vue sur l’acharnement thérapeutique, souligne la revue de presse de la fondation Jérôme Lejeune (www.genethique.org).

Le thème de la journée de réflexion éthique du Chru de Lille cette année était « l’acharnement thérapeutique ». Comment donner du sens à la poursuite des traitements chez des patients en fin de vie ? Quel soutien apporter aux familles, aux équipes soignantes ?

Stéphanie Pierret, infirmière en service de soins intensifs des malades de l’appareil digestif du Chru de Lille, explique qu’en situation de fin de vie pour le patient « on poursuivait des traitements invasifs inutiles et qui pouvaient durer des jours. Nous étions encore dans du curatif alors que dans notre esprit, nous devions passer au palliatif. Face à cela plusieurs d’entre nous étaient en pleine incompréhension ». Avec l’aide de l’équipe mobile de soins palliatifs du Chru, les soignants de ce service ont engagé un travail de réflexion. « Aujourd’hui, nous faisons la distinction entre soins et traitement : même si nous ne pouvons plus traiter le patient, nous devons rester de bons soignants, ce qui permet de valoriser notre présence auprès du malade ».

Plusieurs participants ont souligné le manque de prise en compte de la souffrance des soignants. Le travail avec une équipe mobile de soins palliatifs est souvent nécessaire pour que les soignants changent leurs pratiques courantes et ne gardent pas des gestes systématiques. Mais le Pr Jean-Pierre Jouet explique que cette approche ébranle certaines certitudes chez les soignants : « l’acharnement thérapeutique nous confronte à nos limites, l’échec de notre médecine et les limites du pouvoir. En tant que médecins, nous ne sommes pas préparés à cela. Notre formation nous a appris à guérir (to cure en anglais) plutôt qu’à prendre soin (to care). Pour un praticien, il est plus simple de poursuivre un traitement que de l’arrêter ».

Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse et dont les sources sont indiquées. Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction.

Source : Le Quotidien du Médecin (Florence Quille) 28/09/06

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ZENIT Staff

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