France : Le vendômois fête Raymonde Piedallu, « Juste parmi les Nations »

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Elle a caché deux fillettes juives pendant la guerre

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ROME, Mardi 24 mars 2009 (ZENIT.org) –  C’est pour avoir caché deux fillettes juives pendant la guerre que Raymonde Piedallu, 94 ans, a été déclarée « Juste parmi les Nations » par l’Etat d’Israël le 23 mars 2009, rapporte La Nouvelle République. Son nom sera gravé sur le mur des Justes du mémorial de la Shoah de Yad Vashem.

Raymonde Piedallu est plusieurs fois grand-mère et arrière-grand-mère, précise le quotidien. La médaille des « Justes » qui lui a été remise porte la fameuse phrase de la sagesse juive : « Quiconque sauve une vie sauve l’univers tout entier ».

Cette médaille et le diplôme de Juste parmi les Nations lui ont été remis en la Mairie de Saint-Jean-Froidmentel le 22 mars par M. David Saada, ministre-conseiller auprès de l’ambassade d’Israël à Paris. Celui-ci a fait observer que, sur les 300.000 personnes composant la communauté juive française avant la guerre, 225.000 avaient survécu, « prouvant ainsi que de nombreux Français les avaient aidé et, qu’à travers Raymonde, les justes non identifiés à ce jour étaient aussi l’objet de leur reconnaissance ».

Jeunes mariés de Saint-Jean-Froidmentel, Lucien et Raymonde Piedallu sont séparés par la guerre : Lucien quitte son foyer qu’il ne reverra qu’après l’Occupation. Raymonde reste à Saint-Jean pour assurer l’éducation et la subsistance de leurs deux très jeunes enfants.

Cantinière, garde champêtre et facteur, elle est contactée par une association parisienne et elle accepte de prendre en pension une petite fille, Jeannette. « Vous savez, honnêtement, à ce moment-là, je ne savais pas ce qu’était un juif. M’occuper d’une petite fille en plus des miens, c’était pas bien difficile. »

« En 1942, raconte la Nouvelle République, « année noire de proclamation des lois anti-juifs, naît la petite sœur de Jeannette, Henriette. Raymonde va alors chercher le bébé à Paris et le ramène chez elle. Ce bref séjour dans la capitale occupée, la tension du voyage et la présence allemande permanente dans le Perche… tout cela aurait pu faire renoncer Raymonde. Mais les deux sœurs resteront à Saint-Jean jusqu’à la fin de la guerre et Jeannette sera même scolarisée sous son vrai nom, Dystelman ».

Henriette et Jeannette étaient présente à la cérémonie en l’honneur de Raymonde Piedallu.

Et le quotidien commente : « Raymonde n’a pas le sentiment d’être une héroïne, d’avoir fait quelque chose d’exceptionnel. D’autant plus que sa sauvegarde, celle de ses protégées, elle les doit à la silencieuse complicité des Froidmentaux. Pas un mot aux Allemands pourtant si proches, pas une question de l’institutrice sur l’origine d’un patronyme peu courant en Vendômois ».

« C’est douloureux de se souvenir. Surtout d’une telle période. Jamais cela ne doit se reproduire ! », confie Raymonde Piedallu très émue, à l’issue de la cérémonie.

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ZENIT Staff

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