France : le P. Cantalamessa à Pontmain

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Le style de Marie !

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Le P. Raniero Cantalamessa, ofmcap, prédicateur de la maison pontificale, était au sanctuaire de Pontmain pour les fêtes de la Pentecôte, du vendredi 6 au dimanche 8 juin 2014, à l’invitation de Mgr Thierry Scherrer, évêque du diocèse de Laval. Il y a découvert « le style de Marie »…

La Vierge Marie apparut à quatre enfants dans ce hameau de la Mayenne, le 17 janvier 1871, alors que la France était vaincue par la Prusse. Elle délivra le message : « Priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps. Mon fils se laisse toucher ». Tous les enfants du village sont revenus de la guerre sains et saufs. L’abbé Michel Guérin – dont le procès de béatification est ouvert -, le curé, avait préparé en quelque sorte la venue de la Vierge dont il plaçait partout une statue, jusqu’en haut du clocher : elle y est toujours.

Durant ces trois jours, le P. Catalamessa a d’abord rencontré les prêtres et les diacres du diocèse le 6 juin. Le lendemain, il a animé une récollection ouverte à tous, sur le thème « Convertissez-vous… et vous recevrez le don du Saint Esprit ». Enfin, dimanche 8 juin, il a participé à la célébration de la confirmation d’une trentaine de jeunes et adultes.

Le style de Marie va à l’essentiel

Il évoque lui-même ces journées au micro de Radio Fidélité Mayenne, expliquant qu’il ne connaissait pas Pontmain mais que sa venue a été pour lui l’occasion de « lire l’histoire de l’apparition ».

Il confie avoir été « saisi par le style de Marie, fait de peu de mots, des mots simples mais qui vont à l’essentiel, au cœur… Le message était particulièrement fort à ce moment-là, car les Prussiens étaient à la porte. Mais comme dans la Bible, un fait historique devient le paradigme de ce que Dieu veut faire dans chaque personne et à chaque époque ».

Dans cette apparition survenue quelques années après Lourdes (1858), le P. Cantalamessa souligne « une constante » : « la Sainte Vierge apparaît aux enfants… Ils sont plus innocents, plus ouverts, plus syntonisés avec elle. »

Se convertir, c’est croire à l’Évangile

Il donne une synthèse de ses prédications sur la conversion, qui est toujours suscitée par « une annonce » : « l’appel à la conversion suit l’action de Dieu, il ne la précède pas, ce n’est pas notre conversion qui donne le salut mais c’est le salut de Dieu qui entraîne à la conversion. Se convertir, c’est croire à l’Évangile. »

Cette conversion est un appel constant, insiste-t-il : « La foi doit être renouvelée chaque jour, elle n’est pas comme un vêtement qu’on achète une fois et qu’on porte… la foi doit être redécouverte, réaffirmée chaque jour. »

En la veille de la Pentecôte, le P. Cantalamessa a aussi médité sur cette phrase des Actes des Apôtres : « Tous furent remplis de l’Esprit-Saint ». « Saint Paul l’explique lorsqu’il dit « l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné » ». Être remplis de l’Esprit-Saint, c’est « faire une expérience bouleversante de l’amour de Dieu », précise-t-il.

La prière c’est le désir de Dieu

Il a également donné une réflexion sur Marie, « qui était au cœur de la Pentecôte », à travers un commentaire du Magnificat, chanté à Pontmain pendant les apparitions. Pour le P. Cantalamessa, cet hymne est « une école de conversion, une école d’évangélisation, et une école spirituelle ».

Mais au-delà des prédications, estime-t-il, le moment « qui a été le plus apprécié et le plus profondément vécu » a été « l’adoration » : « dans le monde moderne, rempli de bruits, d’assauts de nouvelles, la prière risque de devenir impossible si on ne lui dédie pas du temps, si ne le décide pas fortement ».

La prière « ne consiste pas à être à genoux, ou les mains levés… selon saint Augustin, le sens de la prière c’est le désir, et l’on peut avoir ce désir de Dieu lorsque l’on est occupé à autre chose. Le Saint-Esprit vient toujours sur des gens qui sont en prière », fait-il observer.

Au final, qu’il soit au Vatican ou à Pontmain, le P. Cantalamessa prêche l’Évangile : « En utilisant le langage adapté, je suis persuadé qu’il n’existe aucune vérité dans le christianisme qu’on ne puisse faire comprendre à tout le monde. »

Prédicateur de trois papes

Le P. Cantalamessa évoque les trois papes qu’il a connu en tant que prédicateur de la maison pontificale depuis 1980 : « Jean-Paul II était une personnalité gigantesque qui pouvait s’occuper de tellement de domaines différents : vie ecclésiale, spiritualité, vie politique, économie… il a eu une influence énorme dans les événements de la fin du siècle. En même temps, il était toujours en prière, dans un dialogue avec l’Interlocuteur invisible. »

« Benoît XVI était plus introverti, c’est un homme très humble, très respectueux, on ne peut que l’aimer si on le connaît de près… Il a donné un exemple extraordinaire à l’Église avec cet acte d’humilité, de renoncer en se rendant compte que ses forces ne pouvaient plus. »

Enfin, il salue chez le pape François « son énergie, sa liberté d’esprit qui lui permet de faire une révolution après une autre… L’attrait qu’il suscite est le signe qu’il n’a pas pris seulement le nom de saint François mais aussi sa simplicité, son humilité, à l’image de Jésus ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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