France: La Croix du Christ, en opposition absolue et radicale avec la croix nazie

Print Friendly, PDF & Email

Les évêques protestent contre une affiche « intolérable »

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

CITE DU VATICAN, Jeudi 14 février 2002 (ZENIT.org) – « Pour les chrétiens, la croix est le lieu fondateur où Jésus Christ a révélé le visage de l´amour qui va jusqu´à donner sa vie. Elle est en opposition absolue et radicale avec la croix nazie qui est la négation même de toute humanité », déclare Mgr Ricard à propos de l´utilisation de la Croix dans une affiche. Le cardinal Lustiger lui s´inquiète « terriblement » en tant que « citoyen ».

Dans un communiqué publié le 13 février, le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux, proteste contre l´utilisation qui est faite de la Croix du Christ sur l´affiche du film « Amen »: « un manque de respect intolérable » pour les Chrétiens (cf. cef.fr). Le cardinal Lustiger interroge: « Pourquoi a-t-il attaqué l´Eglise? ».

L´affiche est due au photographe italien Oliviero Toscani, naguère cheville ouvrière de campagnes publicitaires pour une maison italienne de prêt-à-porter et qui ont fait scandale. C´est le deuxième cas international d´une affiche de film offensant les chrétiens. La protestation convergente des chrétiens avait dans le cas précédent obtenu le retrait de l´affiche. Une marque de voiture avait également retiré une affiche publicitaire à la suite la protestation des chrétiens.

Cette utilisation, explique Mgr Ricard, « crée une identification intolérable du symbole de la foi des chrétiens avec celui de la barbarie nazie ». La protestation a été immédiatement reprise hier par l´agence SIR de la Conférence des évêques d´Italie (CEI, www.chiesacattolica.it) et par la presse de la péninsule.

Mgr Ricard en appelle au respect de « la dignité humaine », ainsi qu´ »à la liberté religieuse et au respect des croyances ».

Le cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris, a pour sa part déclaré que le graphisme de l´affiche du film de Costa-Gavras, « Amen », était « un fauteur de haine », rapporte l´AFP. Le cardinal Lustiger déclare que ce graphisme l´inquiète « terriblement non pas seulement comme chrétien, comme catholique, mais comme citoyen, pour l´ordre public ».

« On risque de voir sur les cimetières, les églises, le graphisme très intelligent de M. Toscani comme un graphisme de haine, de la même façon qu´on trouve des croix gammées sur certaines tombes ou sur les synagogues », a-t-il estimé. « C´est utiliser la violence, la haine, comme un signe provocateur pour faire vendre un film ». « Pourquoi a-t-il attaqué l´Eglise? Pourquoi n´a-t-il pas mis également la drapeau américain avec une croix gammée? », a demandé le cardinal Lustiger, en réponse à une évocation du film qui parle du silence de l´Eglise et du monde occidental devant la Shoah, toujours selon la même source.

« Cette affiche, écrit pour sa part Mgr Ricard, représente une croix chrétienne prolongée d’une croix gammée avec la photo des deux personnages principaux, le titre du film  » Amen  » figurant dans la branche horizontale de la croix. L´amalgame entre les deux croix est explicite ».

« La superposition de la croix chrétienne et de la croix nazie crée une identification intolérable du symbole de la foi des chrétiens avec celui de la barbarie nazie, s´indigne Mgr Ricard. Détourner de leur sens des symboles qui portent la foi de tant d’hommes et de femmes est un manque de respect inacceptable ».

Mgr Ricard rappelle que « pour les chrétiens, la croix est le lieu fondateur où Jésus Christ a révélé le visage de l´amour qui va jusqu´à donner sa vie ». « Elle est en opposition absolue et radicale avec la croix nazie qui est la négation même de toute humanité », conclut l´archevêque.

« C’est la raison pour laquelle je ne peux qu’exprimer douloureusement combien l’affiche du film  » Amen  » blesse gravement la sensibilité des catholiques, conclut Mgr Ricard. Cette provocation ne peut qu’être dénoncée par tous ceux qui sont attachés à la dignité humaine, à la liberté religieuse et au respect des croyances ».

« Dans mon esprit, répond Constantin Costa Gavras, l´affiche d´ »Amen » n´a aucun caractère provoquant. L´affiche correspond au problème posé par le film et traité aussi par de nombreux historiens: celui de la responsabilité du Vatican du fait de sa passivité lors du génocide des juifs et des tziganes par les nazis », écrit le réalisateur dans un communiqué diffusé aujourd´hui à Berlin.

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel