France : l'abbé Guérin, de Pontmain, vers la béatification

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Ouverture de l’enquête diocésaine

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Mgr Thierry Scherrer, évêque de Laval, a officiellement ouvert l’enquête diocésaine en vue de l’éventuelle béatification de l’abbé Michel Guérin (1801-1872), premier curé de Pontmain.

Le curé de l’apparition mariale

Un article d’Alexandre Barbe, publié sur le site du diocèse, précise que l’enquête a été ouverte au cours d’une cérémonie en la basilique de Pontmain. L’abbé Guérin est le fondateur de la paroisse de Pontmain, en Mayenne, où a eu lieu une apparition mariale en 1871.

Il a été ordonné au Mans et nommé à Pontmain en 1836, selon sa volonté : l’abbé Guérin voulait en effet « être nommé dans le lieu le plus misérable du diocèse. Il voulait vivre parmi les plus petits et les plus pauvres », rappelle Mgr Yves Le Saux, évêque du Mans.

Pour Anne Bernet, historienne et postulatrice de la cause, « de nombreux habitants du village sont conscients que Pontmain n’existerait pas sans le P. Guérin. Cette apparition de 1871, c’est lui, c’est sa prière, c’est sa sainteté. Qu’il ait fait de cette paroisse une sorte de modèle arrivée à un haut degré de piété, c’est une évidence ».

« Tout cela, c’est son œuvre mais le soir de l’apparition, lui, ne verra pas. C’est très beau car il a lui-même donné toute sa vie, il a obtenu cette grâce de cette apparition mais pas celle de voir. Ce qui illustre très bien cette parole de l’Evangile : « Ce qui a été caché aux sages et aux tout-puissants a été révélé aux tout-petits (Mt 11,25). Le P. Guérin a la grande humilité de l’accepter, » ajoute-t-elle.

L’équipe prête serment

L’enquête diocésaine est la première étape du procès de béatification. Elle prépare le dossier pour la reconnaissance par Rome des « vertus héroïques » : « Quand on parle d’héroïcité des vertus, cela signifie que l’Eglise essaye de vérifier si cet homme a vécu l’humilité, la charité, le don de lui-même de manière tout à fait remarquable dans le contexte de son époque », précise Mgr Le Saux.

Six personnes travailleront sur le dossier : la postulatrice, les trois membres de la commission historique (Gaston Cherel, Hélène Lindner-Bonnin, Olivier Landron), le notaire (Christophe De Quatrebarbes ) et le promoteur de justice (le P. Claude Poussier). Cette équipe est complétée par trois censeurs théologiens.

Lors de l’ouverture de l’enquête, tous ont prêté serment, la main droite posée sur la Bible, devant Mgr Le Saux et Mgr Scherrer : « Je jure d’accomplir fidèlement la charge qui m’a été confiée dans le procès sur la vie, les vertus et la réputation de sainteté du serviteur de Dieu l’abbé Michel Guerin (1801-1872), curé de Pontmain. En particulier, je jure de ne rien dire ou faire qui puisse, directement ou indirectement, attenter à la vérité ou à la justice, et je jure de rester libre de tout compromis et conditionnement. Je jure encore de conserver le secret sur toutes choses qui pourraient diffamer le Serviteur de Dieu ou d’autres personnes. Que Dieu m’assiste, et ses saints Evangiles ».

Deux ans de travail

Au terme de ce travail, l’évêque du lieu doit dire si en conscience, il y a matière à transmettre le dossier à Rome.

Selon Anne Bernet, les recherches devraient prendre « au moins deux ans mais l’on peut toujours avoir des surprises. Nous allons aussi instruire le dossier à charge et voir si certains aspects de la vie du serviteur de Dieu pourraient être moins lumineux ».

Pour Mgr Scherrer, l’abbé Guérin est « quelqu’un d’exceptionnel, c’est un homme de conviction, profondément enraciné dans sa foi chrétienne… Il vivait dans la réalité de son temps et il a voulu rendre plus humaines les conditions de vie des habitants de Pontmain qui n’était d’ailleurs à l’époque ni une commune, ni une paroisse. Avec courage, audace et obstination, il est arrivé à faire que Pontmain devienne paroisse et commune. Pour cette raison il est un modèle, un entraîneur pour nous aujourd’hui ».

« Il n’est pas simplement un modèle pour les prêtres, il est aussi un modèle pour tous par sa capacité à faire le choix de renoncer à soi pour la joie et le bonheur de ses frères », ajoute Mgr Le Saux.

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ZENIT Staff

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