France/Euthanasie : "la vie n'appartient pas aux politiques"

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CITE DU VATICAN, Mardi 30 septembre 2003 (ZENIT.org) – Vincent Humbert, dans le coma depuis mercredi dernier après que sa mère ait injecté du barbiturique dans sa sonde, est décédé vendredi matin, 26 septembre (cf. revue de presse de la Fondation Lejeune du 26/09/03, www.genethique.org). L’équipe médicale de l’hôpital de Berck-sur-Mer a décidé de « limiter les thérapeutiques actives », indique la même source qui fait le point ci-dessous sur les réactions parues dans la presse. « La vie n’appartient pas aux politiques » a déclaré le Premier ministre français.

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Si certains politiques et groupes de pressions veulent profiter de cet évènement pour légiférer sur l’euthanasie, Jean-Pierre Raffarin, premier ministre, explique au Figaro : « on ne peut pas gouverner ou légiférer pour des situations spécifiques ». Il considère que l’Etat n’a pas vocation à se substituer aux choix de conscience des individus : « la vie n’appartient pas aux politiques ». Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, se dit « très réservé sur le principe de l’euthanasie ». « Reconnaître le droit d’abréger la vie d’une personne, on imagine à peu près où ça commence, on voit mal où ça s’arrête ».
Dominique Perben, garde des Sceaux déclare, toujours au Figaro, « il ne faut pas hâter les choses et improviser un débat sous le choc d’une émotion légitime ».

Jean-François Mattéi, ministre de la Santé, s’était clairement opposé à l’euthanasie en décembre 2002 quand Vincent Humbert avait demander dans une lettre au Président de la République « le droit de mourir » (cf. revue de presse du 18/12/02). Aujourd’hui, il se dit partisan de « conserver un interdit » et prévient du danger de prendre une « décision hâtive ». Bernard Kouchner, ancien ministre de la santé, déclare : « j’estime qu’il [Vincent Humbert] a enfin le droit de trouver le repos ». Dans la page Débats et Opinions du Figaro, l’essayiste François de Closets estime qu’il faudrait permettre « une euthanasie réglementée ». Pour le philosophe et membre de l’Académie française Michel Serres, « l’urgence est de se demander pourquoi la mort nous captive et nous sommes toujours en train de remâcher des cadavres.(…) Je ne veux pas me prêter à cette danse macabre ».

Dans le Courrier des lecteurs du journal Libération de ce week-end, une maman dont la fille qui ne pouvait ni parler, ni marcher est morte à l’âge de 5 ans, donne son témoignage. Elle parle de ces 5 années où elle, son époux et des proches « se sont battus contre ceux, à l’hôpital, qui voulaient « euthanasier » notre fille » : « ça ne vaut pas le coup de vivre comme cela » leur avait dit un des médecins. « Quel imbécile », témoigne-t-elle, « toutes ces années ont pesé leur poids d’amour, de mots et de caresses, d’attentions, de combat, de souffrance aussi ». Un des médecins qui suivait leur fille leur avait expliqué : »votre fille m’a coûté 350.000 francs l’année dernière ». Seul un médecin leur a redonné confiance. A la question d’une infirmière : « alors, si elle a un problème, que dois-je faire? », il a répondu fermement : « mais votre travail, mademoiselle : la soigner ». « Une confiance indispensable », explique la maman, « quand on remet le corps et la vie de son enfant aux mains des soignants ».

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ZENIT Staff

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