France: demande de "débaptisation", réaction

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Après une décision de justice

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La Cour d’appel de Caen vient de rendre sa décision dans l’affaire de la demande de
radiation du registre des baptêmes, jugée en première instance le 6 octobre 2011 par le
Tribunal de Grande Instance de Coutances. Le Tribunal ordonnait alors de procéder à
l’effacement définitif de la mention selon laquelle le demandeur avait été baptisé, et ce,
par tout moyen. Cette décision, à mes yeux, n’était pas admissible.
J’étais alors directement concerné et mis en cause en tant qu’évêque du diocèse de
Coutances et Avranches. J’avais donc décidé de faire appel de cette décision. La Cour
d’appel de Caen infirme aujourd’hui la décision du Tribunal de Coutances.
D’une part, les magistrats ont reconnu que la tenue des registres de baptêmes
correspond à une finalité légitime dans le cadre de la loi informatique et libertés. D’autre
part, les magistrats ont conclu qu’il n’y avait pas, pour cet événement public qu’est le
baptême, atteinte à la vie privée. En effet, le registre n’est pas accessible aux tiers et la
divulgation de l’information est au surplus le fait du seul intéressé.
C’est bien ce que je souhaitais faire entendre en 2011.
Bien sûr, l’Eglise restera à l’écoute des personnes qui veulent faire une démarche en
vue d’obtenir la radiation de leur nom des registres de baptême : l’Eglise continuera,
comme auparavant, à accéder à leur souhait en apposant à proximité de leur nom, sur
le registre des baptêmes, une mention qui en atteste.
L’Eglise accueille de façon compréhensive ces demandes et respecte la liberté de
cheminement de ces personnes. Mais elle se doit aussi d’honorer le sens fondateur et
essentiel de l’acte de baptême. C’est l’attitude qu’elle a eue avec le demandeur de la
Manche.
Elle ne peut pas lui dire : « Oui, votre baptême n’a pas eu lieu. » C’est impossible ! Le
baptême, pour les chrétiens, est une nouvelle naissance dans la vie du Christ. Cet
événement, d’ordre spirituel, est aussi un acte humain et historique, vécu par plusieurs
personnes qui en ont donc été partie prenante ou témoins.
Je suis d’autant plus satisfait de la décision de la Cour d’appel de Caen que celle-ci
pourra permettre de répondre aux interrogations d’autres diocèses confrontés à des
questions similaires.

+ Stanislas Lalanne
Evêque de Pontoise

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Stanisław Lalanne

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