France/Crise agricole: Message de Mgr Yves-Marie Dubigeon

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« Nous serons invités à revenir sur la crise du monde agricole pour en tirer les leçons ».

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CITE DU VATICAN, Mercredi 21 mars 2001 (ZENIT.org)
– Voici une déclaration de Mgr Yves-Marie Dubigeon, évêque de Sées, et de la Mission Rurale de l’Orne à propos de la crise agricole qui affecte de nombreuses personnes dans notre monde rural. Elle est publiée avec cette introdcution à la « une » du site de la conférence des évêques de France (http://www.cef.fr). Mgr Dubigeon part des ravages de la tempête de 1999 pour envisager aussi « l´après » de la crise actuelle: « Nous serons invités à revenir sur la crise du monde agricole pour en tirer les leçons ».

La Mission Rurale est une instance regroupant « Chrétiens en Monde Rural », « Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne », « Action Catholique des Enfants en Monde Rural », « Action Catholique Générale Féminine » et les « Prêtres et Religieuses en Rural ». Cette instance se veut attentive à l’évolution du monde rural et à la vie des personnes en lien avec l’Évangile.

A PROPOS DE LA CRISE AGRICOLE
Déclaration de Monseigneur Yves-Marie DUBIGEON
et de la Mission Rurale dans l’Orne

Décembre 1999, la tempête s’abat sur notre pays faisant d’énormes dégâts matériels mais aussi psychologiques. Quelques mois plus tard, la crise de l’E.S.B., avec sa psychose, s’installe. C’est le début d’une grave crise de toute la filière viande. La situation des producteurs est fragilisée. Les négociants et tout l’agro alimentaire sont durement touchés, sans oublier les artisans et commerçants du monde rural. Le doute, la crainte, voire le désespoir, deviennent omniprésents. « Personne n’est à l’abri ! »
Comme si cela ne suffisait pas, une épizootie de fièvre aphteuse arrive là, tout près de chez nous. L’inquiétude est grandissante : « Je peux perdre en quelques heures tout le travail d’une vie ! Je suis traumatisé ! » ; « Je ne dors plus qu’avec des tranquillisants. » ; « Je suis à bout ! Je ne peux plus supporter les jugements à courte vue. »…
Cette situation ne peut laisser indifférente l’Eglise qui est dans l’Orne. Comme citoyens et comme chrétiens, elle nous concerne tous. Notre message voudrait être signe de notre compassion et de notre solidarité.
A toutes les personnes qui sont touchées par cette crise, nous souhaitons dire combien nous sommes solidaires. A toutes les familles qui vivent dans l’inquiétude, nous voudrions dire : vos inquiétudes, vos angoisses, vos cris habitent nos vies et notre prière.

Que pouvons-nous faire ?
Nous sommes invités, tout d’abord, à une vigilance dans nos manières de parler de la profession agricole. Il y a des paroles qui blessent et qui découragent ! N’entendons-nous pas trop souvent : « Les agriculteurs se plaignent tout le temps ! Ils sont toujours en train de réclamer ! » ; « De toute façon, ils sont bien remboursés quand on abat leur troupeau. » ; ou encore : « Mais qui va payer tout ça ? C’est encore l’argent des contribuables ! » Dans cette crise de confiance et d’espérance, refusons les slogans faciles qui fragilisent davantage encore les personnes touchées !
Nous sommes invités à être attentifs. Nous connaissons tous, de près ou de loin des personnes affrontées à cette réalité. Discrètement, mais fraternellement, prenons le temps de parler avec ceux que l’on devine en difficulté ; mais aussi avec ceux qui nous paraissent plus solides. Parler parce que ce sont des frères et sœurs.
Une fois passée l’urgence de la fièvre aphteuse, nous serons invités à revenir sur la crise du monde agricole pour en tirer les leçons. Nous sommes tous concernés par les enjeux de cette crise ; ne serait-ce que comme consommateurs toujours prêts à baisser les prix sans nous demander où cela mène.
Avec leur courage habituel, les agriculteurs ont à relever le défi. A nous tous de les soutenir et de prendre nos responsabilités de citoyens et de consommateurs.

A Sées, le 19 Mars 2001

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ZENIT Staff

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