ROME, Vendredi 9 mars 2001 (ZENIT.org) – Le peintre français Jean Bazaine est décédé dimanche dernier à Clamart. Fasciné par la foi catholique, il avait créé des vitraux et des toiles pour des édifices religieux, et en particulier, en tant qu´ami du P. Joseph Wrésinski, fondateur du mouvement « Aide à Toute Détresse-Quart Monde » (ATD-Quart monde), il avait réalisé les vitraux de la chapelle du bidonville de Noisy-le-Grand. Jean Bazaine avait aussi illustré, à la demande du Père Joseph, le livre « Paroles pour demain », publié en 1983.
« Jean Bazaine, grand peintre contemporain, est mort. Les pauvres ont perdu un vrai ami. Un ami qui avait compris que le beau n’est pas un luxe, mais un droit et une nécessité pour les plus défavorisés », annonce le mouvement fondé par le Père Joseph.
Jean Bazaine avai rencontré le P. Joseph Wrésinski en 1957 au bidonville de Noisy-le-Grand. Face à cet univers de misère, il avait aussitôt accepté de créer des vitraux pour la chapelle que le Père Joseph venait d’y bâtir. « La première conquête de l’individu, écrivit Jean Bazaine à propos de ces vitraux, c’est la conscience de sa dignité d’homme. Je pense que ces modestes vitraux où certains n’auraient pu voir que l’inutilité, la gratuite de l’œuvre d’art en un lieu où manque le pain, la population de Noisy-le-Grand a senti qu’ils n’étaient rien d’autre que l’affirmation de leurs droits irréductibles à une conscience plus élevée. »
Les deux hommes sont devenus de véritables amis. Lorsque le P. Joseph Wrésinski connut des moments de découragement au point de vouloir partir, c’est Jean Bazaine qui réussit à le convaincre de rester « qui défendra les familles, qui restera à leurs côtés si vous n’êtes plus là ? » Ami de Mounier et de Proust, il draine aussi dans son sillage une pléiade d’artistes, depuis les peintres de la Galerie Maeght jusqu’à sa propre compagne, Catherine de Seyne, qui crée une troupe de théâtre avec les adolescents. « Le plus beau pour ceux qui ont été le plus privés », disait-il. Aujourd’hui, à sa suite et à la suite du Père Joseph, de nombreux artistes ont compris qu’ils ont un rôle à jouer pour « détruire » la misère et l’exclusion sociale.
C´est l´esprit même de la Journée du 17 octobre, instituée par les Nations Unies Journée internationale de la lutte contre la misère à la demande du Père Joseph, comme la plaque commémorative du Trocadéro à Paris l´atteste: de nombreux jeunes s´y étaient retrouvés au cours de la JMJ de 1997.
