France/Arrêt "Perruche": Les "graves carences" d´une société

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Avis du comité d´éthique

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ROME, Mardi 19 juin 2001 (ZENIT.org) – « Le Comité d´éthique s´oppose à l´arrêt Perruche », titrait Le Figaro du 16 juin (lefigaro.fr). En effet, le comité consultatif national d´éthique (CCNE), saisi alors par Mme Elisabeth Guigou, a rendu vendredi dernier un avis contraire au soi-disant « droit » de l´enfant handicapé « à ne pas naître ». La question de fond est posée de façon aiguë: quelle est la place faite aux personnes handicapées dans notre société? Le Comité affirme qu´en dépit des progrès, « il n´en existe pas moins encore de graves carences qui entraînent trop souvent des situations dramatiques et engendrent le désespoir ».

En novembre dernier, une sentence émise dans le cas de Nicolas Perruche, 17 ans, avait établi que la naissance peut constituer un préjudice pour qui naît avec un handicap grave. Le Comité craint que l´arrêt ne soit un pas vers « l´eugénisme ».

Zenit avait à l´époque publié – en italien et en français – des déclarations du P. Gino Concetti, moraliste franciscain de L´Osservatore Romano, et de Mgr Georges Soubrier, dans L´OR en français.

« Le CCNE s´est prononcé vendredi contre « un droit de l´enfant à ne pas naître » qu´il juge inacceptable. L´arrêt avait soulevé un tollé en novembre 2000, lorsque la Cour de cassation avait admis l´indemnisation d´un enfant handicapé parce que la rubéole de sa mère n´avait pas été décelée par les médecins », rappelle le quotidien.

« Les tribunaux, continue Le Figaro, avaient indemnisé les parents pour le préjudice causé par cette erreur médicale. Mais les parents de Nicolas, s´inquiétant pour l´avenir de leur enfant, ont ensuite demandé en son nom, qu´il bénéficie d´une indemnité pour lui permettre d´avoir une vie décente après leur disparition ».

Le Figaro continue: « La Cour de cassation avait été sensible à cet argument humanitaire. Manifestement, elle n´avait pas prévu la cascade d´interprétations philosophiques et morales de son arrêt. Dans cette affaire, l´enfant n´était pas handicapé du fait d´une faute médicale, mais il était né parce que cette erreur avait empêché sa mère d´avorter. Indemniser dans ces conditions n´était-ce pas reconnaître qu´il y avait des vies qui ne valaient pas la peine d´être vécues? N´était-ce pas rejeter les handicapés? Aller vers l´eugénisme? Le Comité consultatif national d´éthique avait été saisi par le professeur Pierre Corvol, puis par le ministre de l´Emploi et de la Solidarité, Elisabeth Guigou. D´emblée le Comité estime que le cœur du débat est la place accordée par la société aux deux millions de personnes souffrant de déficiences acquises ou congénitales: en dépit de certaines avancées, « il n´en existe pas moins encore de graves carences qui entraînent trop souvent des situations dramatiques et engendrent le désespoir » (…).

Notons que le devenir des enfants handicapés « après » la disparition de leur parents est l´une des douloureuses questions qui se pose à ceux-ci et le pape Jean-Paul II lui-même avait évoqué leur angoisse à l´occasion du Jubilé des personnes handicapées en décembre 2000.

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ZENIT Staff

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