Fondation Follereau : 14 millions de malades guéris ces 25 dernières années

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Une campagne contre l’exclusion

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ROME, Mardi 20 janvier 2009 (ZENIT.org) – La Fondation Raoul Follereau rappelle que la lutte contre la lèpre, c’est plus de 14 millions de malades guéris ces 25 dernières années. Elle organise une campagne « contre l’exclusion » qui accompagne la lèpre et appelle à « abattre les barrières » de l’exclusion.

A l’occasion de la 56e Journée mondiale des malades de la lèpre, dimanche prochain, 25 janvier, la Fondation publie un dossier complet, et entre autres ces deux témoignages du Tchad et du Burkina Faso.

D’après le rapport du Dr Moussa Djibrine, coordinateur du Programme national de lutte contre la lèpre au Tchad :

Tchad – Dépistage au hasard d’une panne d’auto

C’est au hasard d’une panne d’auto dans une région déserte que Raoul Follereau aperçoit des lépreux pour la première fois. Plus de 70 ans plus tard, c’est en se perdant au coeur de la brousse qu’une équipe médicale fait elle aussi une rencontre inattendue…

« Lors de notre tournée d’avril, nous partons pour le Sud. Il fait très chaud. La route est défoncée. Vers midi, il n’y a pas de doute : nous nous sommes perdus. Une femme approche, sa lourde charge de bois sur la tête. Même de loin, impossible de ne pas remarquer une tache, bien visible, sur son front. De plus près, plus de doute : c’est une lèpre multibacillaire, la forme la plus contagieuse !

Sans attendre, on se met au travail : test de sensibilité, examen des nerfs, information, identifi cation, remise du premier mois de traitement… Nous rassurons notre patiente avant de la quitter – elle ne souffrira d’aucune séquelle – et lui recommandons d’aller chaque mois pendant un an au centre de santé le plus proche de son village, où nous déposerons son dossier en passant.

En 6 jours, au cours de cette tournée, nous dépisterons encore 22 lépreux et reviendrons avec cette inquiétude : au Tchad, la lèpre n’est plus un problème de santé publique, mais est-elle vraiment éliminée ? »

Burkina Faso – La guérison n’est complète que si elle est aussi sociale

« À quoi sert de guérir un lépreux si c’est pour faire de sa vie une mort sans fi n ? », disait Raoul Follereau. Pour faciliter le retour dans la société des handicapés guéris de la lèpre, la Fondation Raoul Follereau soutient les actions des associations nationales Raoul Follereau. Charrettes, animaux, semences… il suffit de peu pour aider un handicapé guéri de la lèpre à retrouver son autonomie et sa place dans la société.

Les projets soutenus peuvent être collectifs : exploitation d’un moulin à grain, aménagement et exploitation d’un jardin de maraîchage, champ de cultures avec verger de fruitiers… Ils sont souvent individuels et permettent à un ancien malade de créer sa propre activité.

Bernadette a obtenu une charrette et un âne : « Cela m’aide beaucoup. Je ramasse du bois et je le vends. Je suis veuve et j’élève seule mes enfants. Avec cette charrette, je suis autonome et je subviens aux besoins de ma famille. » Zimbila, aussi, a demandé et reçu un attelage pour transporter et vendre du sable : « Avec ma femme, on a les moyens de vivre maintenant. C’est plus facile pour notre fils. »

Soumaïla, Jean-Marie et Jean-Paul ne mendient plus dans les rues. Soumaïla a pu acheter 2 chèvres, qui lui permettent aujourd’hui de vivre de son travail et de faire vivre sa famille. Jean-Marie s’est lancé dans l’élevage : « J’avais la lèpre et je croyais que je ne pourrais plus jamais travailler. Mais, j’ai été guéri et, plus encore, maintenant je travaille ! Je suis libre et je suis fi er de nourrir mes enfants ! » « La vie s’est ouverte, pour moi », dit Jean-Paul, éleveur lui aussi : « Maintenant, je peux même acheter les produits pharmaceutiques et payer les scolarités de mes enfants ! »

Enfin, dépistée trop tard, Hadi ne pleure plus sur ses mains rongées par la lèpre : « Les bienfaiteurs de France n’ont pas oublié leurs frères africains. Grâce à eux, je peux vendre mes céréales au marché. Mes mains ne pouvaient plus travailler. Maintenant, elles se lèvent pour vous remercier ! »

© Fondation R. Follereau

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ZENIT Staff

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