Florès : Profanations d´hosties, émeutes, les responsables religieux appellent à la paix

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Ne pas « tomber dans le piège » que tendent des « provocateurs »

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CITE DU VATICAN, Mardi 23 avril 2002 (ZENIT.org) – Les responsables de l’Eglise catholique appellent leurs fidèles au calme après que plusieurs incidents impliquant la profanation d’hosties consacrées aient dégénéré en émeutes, à Florès (Iles de la Sonde, Indonésie).

Dans l’île majoritairement catholique de Florès, les responsables locaux de l’Eglise catholique ont appelé leurs fidèles au calme après que plusieurs incidents impliquant la profanation d’hosties consacrées eurent dégénéré en émeutes.

Dans son message de Pâques, Mgr Abdon Longinus da Cunha, archevêque du diocèse d’Ende, a écrit que la réaction « brutale » de certains catholiques à ces incidents ne faisait que ternir l’image de l’Eglise catholique et son message d’amour et de compassion. Il a appelé les catholiques au calme et à ne pas tomber dans le piège que leur tendent certains provocateurs. « Les conflits interreligieux ne font pas partie de notre culture », a-t-il encore affirmé.

Pour le P. Laurens da Costa, supérieur des prêtres de la Divine providence à Ende, le fait que des non-catholiques reçoivent une hostie consacrée ne doit pas donner prétexte à la brutalité mais à l’introspection. « Nous aussi, les catholiques, pouvons profaner la Sainte Communion si nous la recevons dans une condition indigne », a-t-il ajouté.

L’incident le plus sérieux remonte au dimanche 17 mars. Ce jour-là, un petit commerçant originaire de Java, Slamet Hariyadi, de confession musulmane, a été abordé par des paroissiens de l’église St. Joseph, dans le district de Ngada, juste après qu’il ait reçu la communion et alors qu’il quittait l’édifice religieux, l’hostie consacrée entre les mains. La nouvelle de l’incident s’étant répandue, une foule de chrétiens s’en est pris durant la nuit, dans la ville de Bajawa, aux commerces et aux installations des vendeurs ambulants étrangers à l’île, incendiant et détruisant leurs biens.

Le second incident a eu lieu lors du Jeudi Saint, le 28 mars. Selon la police, une jeune fille, non catholique et habitant depuis peu à Ende, a été invitée par une de ses amies à assister à la messe. Après avoir reçu la communion, elle n’a pas su quoi faire de l’hostie consacrée et l’a laissée tomber sur le sol. Le curé de la paroisse, voyant que la jeune fille était en danger d’être attaquée par des paroissiens outragés, est intervenu pour la mettre en lieu sûr avant d’appeler la police. Les policiers venus chercher la jeune personne l’ayant conduite au commissariat, ils ont vu à leur tour leur bâtiment attaqué par une foule de chrétiens. Ceux-ci ne se sont calmés qu’après qu’un responsable de la police eut expliqué que la jeune fille n’avait pas agi en connaissance de cause.

Face à ces deux incidents et à la tension qui en a résulté, les responsables catholiques, protestants, hindous et musulmans de l’île ont publié une déclaration commune où l’on peut lire que « la profanation de la Sainte Communion non seulement heurte les sentiments religieux des catholiques mais aussi ceux de tous les croyants ». Le communiqué a appelé les habitants de Florès au maintien de l’unité et de la fraternité par la coopération et le dialogue interreligieux.

Selon des chiffres fournis par l’Eglise locale, les cas de profanation d’hosties consacrées ne sont pas totalement rares à Florès et à Timor. Entre 1981 et 1990, 45 cas ont été recensés et 25 autres entre 1990 et 1995 ; depuis 1998, seuls deux cas ont été déplorés.

En 1994, un musulman originaire de la province de Java-Est avait été surpris en train d’écraser une hostie consacrée après l’avoir reçu entre les mains à la cathédrale du Christ-Roi, à Ende ; emmené en-dehors de l’édifice catholique, il avait été battu à mort par une foule de catholiques en colère.

En 1996, un tribunal a condamné à des peines de prison quatre catholiques, tout en acquittant trente autres, pour avoir provoqué une émeute à la suite du cas de la profanation d’une hostie à Maume.

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ZENIT Staff

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