Fin du mythe de la fécondation artificielle

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Une pratique confrontée à 77% d’échecs

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La maternité par fécondation in vitro (FIV) est de plus en plus répandue, mais les femmes peuvent être induites à se faire des illusions sur ses probabilités de succès : la pratique est en effet confrontée à 77% d’échecs.

C’est une des thèses avancées par Miriam Zoll, dans son livre « La brisure : la liberté, la fertilité, et la recherche de bébés High-Tech » (Cracked Open: Liberty, Fertility, and the Pursuit of High-Tech Babies, Interlink Books).

Dans la préface du livre, Michele Goodwin, professeur de droit à l’Université de droit du Minnesota et Judy Norsigan, directrice de l’association « Our Bodies Ourselves », font état d’un sondage selon lequel un couple sur huit a des problèmes d’infertilité.

« Beaucoup ne se rendent pas compte de la portée de cette vaste expérience [de la fécondation in vitro] où la médecine doit encore établir un point d’appui raisonnable », écrivent-ils.

L’ouvrage soulève aussi la question de l’exploitation des femmes les plus pauvres – notamment en Inde – utilisées comme mères porteuses. Quelque 25.000 couples se rendent en Inde chaque année pour profiter de la disponibilité de ces femmes en manque d’argent.

Pour Miriam Zoll, les baby boomers considéraient la science et la technologie comme « le nouveau Dieu, car elles donnaient la possibilité aux femmes qui ne pouvaient plus donner d’enfants en raison de leur âge, de se faire une famille ».

Miriam Zoll parle d’expérience : désirant un enfant à 40 ans, elle a eu recours à la FIV, qui fut un échec. Son livre décrit le traumatisme émotif et les crises de son couple dans ce parcours.

« La route vers la parentalité en utilisant les moyens scientifiques est constellée de pièges à serpents et d’huiles combustibles », s’est exclamée Miriam Zoll, après l’échec du troisième cycle de FIV qui s’est soldé par une fausse couche.

Elle souligne également qu’après le quatrième cycle, les déceptions avaient fini par marquer ses relations avec son époux et son intimité personnelle : « Le sexe était désormais devenu pour nous synonyme de stress. Cela signifie piqures, laboratoires, éprouvette. Le sexe rimait avec déception, culpabilité et souffrance ».

Tous ces échecs amenèrent Miriam Zoll à envisager le don d’ovules : « l’expérience surréelle d’utiliser le don d’ovules avait la saveur d’une autre technologie, qui se prenait pour Dieu… De quelque chose lié à mon narcissisme et à mon obsession pour la procréation », confie-t-elle.

Deux donneuses d’ovules choisies dans une agence se révélèrent stériles. Des milliers et des milliers de dollars qui n’avaient abouti à rien.

« Ces 35 dernières années, la puissante combinaison du marketing de la médecine reproductive et la tendance des médias à surestimer le potentiel des nouvelles technologies, ont porté à une épidémie mondiale de désinformation sur l’âge où la fertilité d’une femme commence naturellement à décliner et sur le pouvoir de la médecine moderne d’inverser ce processus », conclut-elle.

L’expérience de Miriam Zoll a fait la couverture du New York Times: « La science médicale a fait de grands pas, en sauvant la vie de tant de personnes. Mais quand il s’agit de technologies pour la reproduction assistée, la science échoue beaucoup plus qu’on le croit », affirme-t-elle dans un éditorial publié le 12 septembre dernier.

Elle note que le pourcentage d’échec de la reproduction assistée, selon la Société européenne de Reproduction humaine et d’embryologie, est de 77% : « Une fois entré dans l’univers surréel de la médecine reproductive, aucune issue ne va de soi ; tu y restes jusqu’à ce que ton compte en banque ou ton assurance sanitaire s’épuisent », commente-t-elle.

Traduction d’Océane Le Gall

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Fr. John Flynn

Australia Bachelor of Arts from the University of New South Wales. Licence in Philosophy from the Pontifical Gregorian University. Bachelor of Arts in Theology from the Queen of the Apostles.

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