Fidesco : Une mission d’un ou deux ans au service des pauvres

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Entretien avec son président, J.-L. Moens, nouveau membre de « Cor Unum »

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ROME, Jeudi 7 juin 2007 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI a nommé le président de FIDESCO, M. Jean-Luc Moens, nouveau membre du Conseil pontifical « Cor Unum », le 29 mai dernier.

Jean-Luc Moens est né le 15 novembre 1951 à Léopoldville (actuelle République Démocratique du Congo). Belge, marié, père de 7 enfants, il est actuellement délégué aux affaires internationales de la Communauté de l’Emmanuel et président de FIDESCO depuis 1997. Il est l’auteur de plusieurs livres sur l’évangélisation. Le dernier, à paraître en septembre 2007, s’intitulera « L’imitation de Jésus Christ missionnaire » (Editions de l’Emmanuel).

Dans cet entretien à Zenit, le président de FIDESCO rappelle que « la mission chrétienne concerne tout l’homme, tant sa dimension spirituelle que matérielle » et commente la place de plus en plus importante accordée aux laïcs dans l’Eglise.

Zenit – Pouvez-vous nous présenter Fidesco ?

J.-L. Moens – Fidesco est la Fédération Internationale pour le Développement Economique et Social par la Coopération. C’est une ONG, fondée par la Communauté de l’Emmanuel en 1981 et qui existe en France, en Belgique, en Allemagne, en Autriche, aux Pays-Bas, en Pologne, aux USA, en Australie, au Rwanda, au Congo. Fidesco est spécialisée dans l’envoi de volontaires dans des projets de développement et d’aide aux personnes défavorisées. Fidesco travaille avec des partenaires locaux d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine dans des domaines très divers : éducation, agronomie, enseignement, gestion, construction, santé… Les volontaires qui partent avec Fidesco sont des jeunes catholiques qui désirent travailler pour les plus pauvres au nom de leur foi, d’où l’autre sens du nom de Fides – co, la Foi au service de la Coopération. Fidesco est une illustration de ce que la mission chrétienne concerne tout l’homme, tant sa dimension spirituelle que matérielle.
Depuis sa création, Fidesco a envoyé plus de 1000 jeunes dans une quarantaine de pays. Nous avons actuellement 120 volontaires sur le terrain et une bonne soixantaine qui se préparent à partir en septembre.

Zenit – Que propose exactement Fidesco aux jeunes qui s’intéressent à la coopération ?

J.-L. Moens – Fidesco leur propose de partir pour un an ou deux ans au service des pauvres avec trois lignes directrices :
– mettre leur compétence professionnelle au service d’un projet ecclésial de développement, d’éducation ou de compassion dans des régions défavorisées de notre planète ;
– être en même temps témoin du Christ. Fidesco est en effet né d’une demande d’évêques africains d’avoir des techniciens volontaires capables de soutenir leurs projets de développement tout en donnant un témoignage chrétien véritable ;
– vivre une aventure inoubliable, car Fidesco est aussi une école de vie. Si, à première vue, les jeunes volontaires Fidesco partent pour donner, en fait on s’aperçoit qu’ils reçoivent bien plus encore. On peut dire que chacun d’entre eux rentre transformé, enrichi par le contact avec l’autre. Pour tous, c’est l’occasion d’une vraie croissance dans tous les domaines.

Pour vivre cela, Fidesco propose un temps de discernement et de formation avant le départ. Au retour, les volontaires sont suivis pour les aider dans leur réinsertion professionnelle. Il faut dire que cette réinsertion se passe en général très bien car, de nos jours, les entreprises apprécient que des jeunes se donnent pour un idéal humanitaire.

Zenit – Votre nomination comme laïc dans un conseil pontifical est-elle un signe nouveau de l’ouverture de l’Eglise à l’égard des laïcs ?

J.-L. Moens – Je pense qu’en ce qui concerne ma nomination, il serait préférable de poser cette question à des personnes plus autorisées que moi. Il me semble cependant que le fait que plusieurs laïcs aient été nommés au conseil pontifical Cor Unum est un signe. C’est la confirmation d’un besoin d’engagement toujours plus dynamique des chrétiens dans le domaine de la charité. On sait combien Benoît XVI tient à cette dimension du témoignage chrétien. Plus largement aussi, je constate que l’ouverture de l’Eglise aux laïcs n’est pas nouvelle. Depuis le Concile Vatican II, le Synode sur les laïcs de 1987 et la belle exhortation apostolique de Jean-Paul II « Christifideles laici », il me paraît clair que le rôle des laïcs dans l’Eglise est de mieux en mieux compris et mis en valeur, en particulier pour l’évangélisation. Il est de plus en plus évident un peu partout dans l’Eglise que l’apostolat est aussi une tâche que doivent mener les laïcs. Fidesco en est une des illustrations. Ceci n’implique pas une concurrence avec les clercs mais bien plutôt une saine complémentarité. Et cela porte du fruit, même au niveau des vocations sacerdotales ! Je suis en effet frappé de constater que les mouvements et communautés nouvelles qui donnent une place importante aux laïcs sont aussi des lieux où naissent de nombreuses vocations sacerdotales. N’oublions jamais que tous les prêtres ont été d’abord des laïcs !

[Pour tout renseignement complémentaire concernant FIDESCO, cf. www.fidesco-international.org en 6 langues ou écrire à fidesco@emmanuel.info]

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ZENIT Staff

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