Feuille de route au Moyen Orient et projet de constitution européenne

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Mgr Tauran, Secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats

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CITE DU VATICAN, Mardi 1er juillet 2003 (ZENIT.org) – Feuille de route au Moyen Orient et ébauche de constitution européenne: Mgr Jean-Louis Tauran, Secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats donne des clefs de lecture au micro de Radio Vatican.

RV – Mgr Tauran, quelle signification revêt cette première ébauche de constitution européenne?
Mgr T. – Avec cette ébauche, je dirais que l’Europe n’est plus un projet et plus non plus un simple chantier: elle devient vraiment un édifice. L’ébauche de traité, en effet, est plus qu’un simple squelette, c’est une construction organique, dont les pierres ont été placées grâce à l’accord des membres de la Convention. Il est important de rappeler aussi que l’élaboration de ce texte est dû à un dialogue avec différents secteurs de la société civile européenne, et donc, recueille de nombreuses opinions et de nombreuses valeurs humaines. Le respect de la dignité humaine, reconnu à l’article 2 est important, mais il reste aussi les lacunes de la charte des droits fondamentaux de Nice en ce qui concerne par exemple le clonage, le mariage, la famille… De toute façon ce qui est positif, c’est que pour la première fois dans l’histoire des Traités européens, un article proposé par tous les chrétiens européens a été inséré au nom du principe de subsidiarité. En effet, l’Union s’engage à respecter le Statut dont les confessions religieuses bénéficient dans les législations nationales des Statuts membres et s’engage à maintenir un dialogue constant avec les confessions religieuses, en reconnaissant ainsi leur identité et leur contribution spécifique au dialogue public de la société européenne, reconnaissant ainsi leur identité et leur contribution spécifique au dialogue public de la société européenne. Par conséquent, je dirais que tout en conservant quelques préoccupations pour ce qui concerne, par exemple, la référence au patrimoine chrétien, il s’agit d’une construction positive qui marque certainement un nouveau chapitre de l’histoire de l’Europe.

RV – Les pays du sud-est européen ne sont pas encore entrés en tant que protagonistes dans le processus de construction des nouvelles institutions européennes. Pensez-vous qu’ils pourront cependant apporter une contribution significative dans la communauté des peuples du continent et éventuellement dans quels domaines ou quelle direction?

Mgr T. – Je dirais que ces pays du sud-est européen appartiennent à la Maison commune européenne, et ils peuvent donc contribuer à la croissance spirituelle et au développement de l’Europe. Je pense que, par exemple, les souffrances subies, les injustices perpétrées dans ces pays à la fin du deuxième millénaire constitueront un avertissement très important. Le retour de ces pays au sein de l’Union européenne, peut nous faire réfléchir sur les leçons que nous devons tirer de l’histoire. D’autre part, il me semble que l’on doive aussi reconnaître l’apport significatif que la perspective de l’entrée dans l’Union offre à ces pays du sud-est européen, une espèce de catalyseur, capable d’intensifier l’engagement pour la démocratie, pour la réconciliation des populations, pour le respect des minorités, pour le dépassement définitif de l’insécurité qui est encore, comme nous le savons, très présente dans ces pays…

RV – Malgré cette difficulté, dans ces récents voyages en Croatie et en Bosnie, le Saint-Père aussi a exprimé, et même a souligné la nécessité de l’entrée rapide e ces pays dans la communauté européenne, où ils pourront réaliser leur propre avenir…

Mgr T. – Mais pour entrer, ils doivent évidemment adapter leur système juridique et social, de façon à s’adapter aux standards européens.

RV – Le Saint-Père est préoccupé par la situation au Moyen Orient, en Terre Sainte. Il y a des développements?

Mgr T. – Je pense que ce dernier mois, des efforts louables et forts ont été faits de part et d’autre. Mais comme il arrive dans cette partie du monde, un soir nous avons un plan de paix, le lendemain un attentat, et le jour suivant, de nouveau la guerre. Par conséquent, ce qui est important c’est que tout la communauté internationale coopèrent pour faire raisonner Palestiniens et Israéliens, deux peuples appelés par la géographie de l’histoire à vivre ensemble, deux peuples qui ont droit à la même liberté et à la même souveraineté.

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ZENIT Staff

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