Fête de sainte Edith Stein, co-patronne de l'Europe

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« La recherche de la vérité et du bien commun »

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L’Eglise fête aujourd’hui, vendredi 9 août, sainte Edith Stein (1891-1942, en religion, Thérèse Bénédicte de la Croix), victime de la Shoah, carmélite et martyre, que Jean-Paul II a voulu comme co-patronne de l’Europe pour montrer le chemin de « la recherche de la vérité et du bien commun ».

Arrêtée en Hollande, au carmel d’Echt, avec sa soeur Rosa, par les SS, elle a été emprisonnée au camp de Westerbork, déportée par le convoi n° 587, du 7 août 1942, et assassinée en chambre à gaz avec tous les juifs du convoi, au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, le 9 août 1942. C’est pour cela qu’on l’a appelée la « sainte sans tombe ».

Au moment de son arrestation, le 2 août, elle aurait dit à sa soeur Rosa: « Viens, allons pour notre peuple ».

Jean-Paul II l’a proclamée co-patronne de l’Europe le 1er octobre 1999, avec Catherine de Sienne et Brigitte de Suède. Il l’avait béatifiée à Cologne, le 1er mai 1987 et canonisée à Rome le 11 octobre 1998.

Sa mémoire liturgique invite à faire mémoire de la Shoah en disant, avec les papes Jean-Paul II et Benoît XVI, pèlerins à Auschwitz: « jamais plus ».

En choisissant Edith Stein parmi les saintes patronnes de l’Europe, le pape Jean-Paul II disait le sens de sa décision tout d’abord en tant que modèle féminin, puis en tant que témoin de l’histoire, et en tant que modèle d’union de la contemplation et de l’action: « L’Europe est déjà placée sous la protection céleste de trois grands saints: celle de Benoît de Nursie, père du monachisme occidental, ainsi que celle des deux frères Cyrille et Méthode, apôtres des Slaves. A ces témoins éminents du Christ, j’ai également voulu associer trois autres figures féminines, afin de souligner le grand rôle que les femmes ont joué et continuent à jouer dans l’histoire ecclésiale et civile du continent, jusqu’à nos jours. »

« Dès ses débuts, et bien que conditionnée par les cultures dans lesquelles elle était insérée,  a précisé le pape, l’Eglise a toujours reconnu la pleine dignité spirituelle de la femme, à commencer par la vocation et la mission singulière de Marie, Mère du Rédempteur. Dès le début, les chrétiens se sont adressés à ces femmes, telles que Félicité, Perpétue, Agathe, Lucie, Agnès, Cécile et Anastasie – comme l’atteste le Canon romain – avec une ferveur aussi grande que celle qu’ils réservaient aux hommes saints. »

Puis il insistait sur la personnalité des trois saintes qui « ont toutes un lien spécial avec l’histoire du continent ». « Edith Stein, qui, provenant d’une famille juive, quitta sa brillante carrière de chercheuse pour devenir religieuse carmélite, sous le nom de Thérèse Bénédicte de la Croix, et mourut dans le camp d’extermination d’Auschwitz, est le symbole des drames de l’Europe de ce siècle », a expliqué le pape.

« Brigitte de Suède et Catherine de Sienne, qui ont toutes deux vécu au XIVème siècle, travaillèrent inlassablement pour l’Eglise ayant à cœur son destin au niveau européen. Brigitte, qui s’était consacrée à Dieu après avoir vécu pleinement sa vocation d’épouse et de mère, parcourut l’Europe du Nord au Sud, se prodiguant sans répit pour réaliser l’unité des chrétiens, et mourut à Rome. Catherine, humble et intrépide tertiaire dominicaine, apporta la paix dans sa terre natale de Sienne, en Italie et dans l’Europe du XIVème siècle. Elle consacra toutes ses énergies à l’Eglise et réussit à obtenir le retour du Pape d’Avignon à Rome. »

Le pape a aussi souligné leur façon spécifique d’aller contemplation et action, pour mieux transformer l’Europe: « Toutes les trois expriment admirablement la synthèse entre la contemplation et l’action. Leurs vies et leurs œuvres témoignent, avec une grande éloquence, de la force du Christ ressuscité, vivant dans son Eglise: la force d’un amour généreux pour Dieu et pour l’homme, la force d’un authentique renouveau moral et civil. Dans ces nouvelles Patronnes, si riches de dons sous le profil surnaturel ainsi qu’humain, puissent les chrétiens et les communautés ecclésiales de chaque confession trouver leur inspiration, ainsi que les citoyens et les Etats européens, sincèrement engagés dans la recherche de la vérité et du bien commun. »

Voici une brève biographie d’Edith Stein présentée par le site du Carmel en France (http://www.carmel.asso.fr/-Edith-Stein-.html).

Philosophe et carmélite, Edith Stein vient au monde dans une famille juive le 12 octobre 1891. Malgré une éducation marquée par le judaïsme, elle s’éloigne pendant un temps de toute croyance religieuse. Sa vive intelligence l’engage à rechercher la vérité et à mener une vie respectueuse de tous et de chacun.

Edith est l’une des rares femmes de son époque à fréquenter l’université. Élève de Husserl, ses travaux philosophique la rende attentive au phénomène religieux, et la question de la foi en Dieu s’impose progressivement à elle.

En 1921, la lecture de l’autobiographie de Thérèse d’Avila la décide à entrer dans l’Église catholique. Unissant ses compétence philosophique à la lumière que lui donne la foi, Edith Stein se consacre pendant une dizaine d’années à l’enseignement. Son principal souci est de mettre en valeur une vision chrétienne de la personne humaine.

Pleinement lucide sur la signification de la montée du nazisme, elle entre au Carmel en 1933 et y prend le nom de Thérèse Bénédicte de la Croix. Elle poursuit son combat contre le mal qui se déchaîne dans le monde à un niveau de radicale profondeur : avec le Christ, sous le signe de la Croix.

Le 9 août 1942, Edith Stein meurt dans les chambres à gaz d’Auschwitz, à la fois victime de la Shoah et témoin du Christ.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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