Festival des jeunes de Coutances-Avranches : Homélie de Mgr Fihey

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« La vision de la Jérusalem céleste nous invite à I’ Espérance »

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ROME, Lundi 2 octobre 2006 (ZENIT.org) – « La vision de la Jérusalem céleste nous invite à l’Espérance, l’annonce du Bon Pasteur nous fait entrer dans la confiance, dans la Foi, le Don de l’Esprit Saint nous comble de Charité », a déclaré Mgr Fihey lors de la messe d’au-revoir avec son diocèse, dimanche 1er octobre.

Dans le cadre du festival des jeunes « Amen toi! », plus d’un millier de jeunes et diocésains se sont en effet rassemblés sur le parvis de la cathédrale de Coutances. Mgr Jacques Fihey a présidé l’eucharistie en action de grâces pour ces 17 années vécues au service du diocèse.

A la fin de la célébration des chrétiens sont venus au nom de tous, dire leur gratitude à Monseigneur Fihey. Ils représentaient les enfants, les jeunes, les communautés religieuses, les prêtres, les différents services d’Eglise. A la fin de la célébration le gâteau d’anniversaire à été partagé entre tous pour les 75 ans de l’évêque.

Homélie de Mgr Fihey

* * *

Trois lectures, trois interpellations.

La vision de la Jérusalem céleste nous invite à l’Espérance, l’annonce du Bon Pasteur nous fait entrer dans la confiance, dans la Foi, le Don de l’Esprit Saint nous comble de Charité. Foi, Espérance et Charité, le coeur de la vie chrétienne est évoqué par ces trois textes. Reprenons-en le message.

L’Apocalypse nous présente la Jérusalem céleste, notre vraie patrie. Elle est resplendissante comme une pierre précieuse nous dit l’auteur de ce texte. Nous savons bien que Jésus nous a invités à chercher le Royaume et que c’est dans cette Jérusalem que nous serons pleinement citoyens du Royaume. Vivons dans ta conviction que le Seigneur nous y a préparé une place.

L’Évangile de Saint Jean nous rappelle que le vrai pasteur, le Bon Pasteur, c’est Jésus.. Lui a donné sa vie pour ses brebis. Lui s’est sans cesse préoccupé des brebis égarées, Lui se bat pour qu’il y ait un seul troupeau et un seul pasteur. Aussi chacun de nous est-il appelé à écouter et à suivre, en confiance, ce Bon Pasteur qui nous aide à marcher vers la Jérusalem céleste.

Nous sommes un peuple animé par l’Esprit et tant mieux, nous dit le livre des Nombres, si beaucoup dans le peuple reçoivent ce don de témoigner de la Parole de Dieu. Rendons grâce à Dieu pour ce don qui nous pousse à bâtir le Royaume.

Foi, Espérance et Charité, voilà l’essentiel, voilà notre vraie richesse, voilà notre vraie réussite.

Puisque, devenu votre évoque il y a 17 ans, je vais vous quitter dans quelques jours, puisque vous recevrez dans la joie un nouvel évoque, permettez-moi d’esquisser, ce qui, en cette célébration donne un reflet particulier à notre action de grâce.

Je suis venu vers vous d’un autre diocèse et c’est bien ainsi car on voit mieux comme cela que je suis venu envoyé par le Seigneur et non choisi par l’Église qui m’accueillait. L’évêque est vraiment envoyé dans l’Église qui lui est confiée. Rendons grâce à Dieu qui appelle sans cesse des serviteurs évoques, prêtres et diacres au service de la Parole et de la Vie.

J’ai eu sans cesse la conviction profonde que vous m’avez accueilli comme un frère et suivi comme un père. J’en ai été heureux : l’évêque est d’abord un frère dans le Christ, appelé comme chacun des baptisés, à la sainteté et pourtant sans cesse pêcheur. Il lui faut marcher, avec tous et chacun, comme tous et chacun, sur la route de la sainteté. Il lui faut s’efforcer d’aimer chacun comme un frère. Rendons grâce au Seigneur pour cette vocation fondamentale.

L’évêque s’efforce aussi d’être un père en ce sens qu’il doit veiller à nourrir la Foi de ses frères, à ta conforter, qu’il doit appeler à la communion fraternelle, qu’il doit soutenir les plus faibles et encourager les forts. Vous m’avez, je crois, j’espère, aidé à répondre à cette attente même si je ne l’ai fait que très imparfaitement. Rendons grâce au Seigneur et à I’ Esprit mais je vous en remercie aussi vous tous qui avez su me témoigner de votre amitié et de votre attachement.

Nous avons vécu ensemble des moments forts, parfois des moments difficiles. Vous savez comme moi que l’évêque seul ne peut rien : il a besoin de prêtres, de diacres, d’animateurs pastoraux, de laïcs consacrés, et de laïcs militants, de priants. Et je pense ce soir aux communautés monastiques du diocèse qui nous rejoignent dans la prière. Je rends grâce au Seigneur pour tous ceux qui, avec Foi et générosité, m’ont aidé dans ma mission et ont fait que notre Église, autant qu’elle l’a pu, a cherché à répondre à sa mission. Merci au Seigneur de tout cela.

Tournons-nous ensemble maintenant vers l’avenir. Église de Coutances et Avranches, tu as de beaux jours à vivre. Riche de tant de membres solides, formés, attachés au Seigneur, ne crains pas d’avancer encore pour répondre aux appels de I’ Esprit. Des chantiers sont ouverts, à la suite de notre démarche synodale : de l’importance d’une recherche sur l’art et la Foi à une réflexion approfondie sur le ministère des prêtres et des diacres comme le présente Vatican II, d’un effort renouvelé pour donner toute sa place à la solidarité enracinée dans la Charité, d’un renouveau de la catéchèse à un effort pour rejoindre les jeunes mais aussi les plus démunis, bien des routes s’ouvrent à toi. Je rends grâce au Seigneur; je sais, en partant, que des ouvriers sont au travail en toi, Église de chez nous, et que l’Esprit trouvera encore des bras prêts à oeuvrer pour la moisson.

Avec nous des jeunes, de jeunes adultes sont présents. Il rendent grâce avec nous. Ils viennent de vivre, nous venons de vivre des journées fraternelles. Le Festival a rassemblé une partie de ceux qui au long des années ont accueilli la Parole du Seigneur et marché en Église vers la Jérusalem céleste. Pensons à tous ceux qui ont vécu les JMJ mais aussi à tous ceux qui ont accueilli le don de I’ Esprit dans le sacrement de la Confirmation. Rendons grâce ensemble pour eux et pour notre Église à laquelle ils apportent leur jeunesse, leur enthousiasme, leur expérience chrétienne différente de celle des générations plus âgées. Quelle richesse pour nous tous.

Permettez-moi d’en venir aux confidences : j’ai été, au milieu de vous, grâce à vous, un évêque heureux et je vous en remercie. Lorsque j’arrivais à Coutances je n’étais pas sans questions : passer du monde militaire à un diocèse très marqué par le rural, cela n’irait sans doute pas de soi. Et c’est avec joie que j’ai découvert les richesses de notre Église et les qualités des normands. Merci en particulier aux Coutançais qui m’ont je crois vite adopté pour l’un des leurs mais aussi pour tant et tant de femmes et d’hommes qui se sont levés pour servir. Le nombre de volontaires bénévoles qui nous ont aidés cette semaine en est un signe éclatant.

Je pars et je devrai répondre à ma vocation en me laissant travailler par l’Esprit qui me demande de me détacher de plus en plus de ce qui a fait une part de ma vie pour m’enraciner plus profondément dans ce qui devrait être pour moi l’essentiel, la prière et la recherche de Dieu. Priez pour que je fasse cette mutation dans la paix en attendant d’entrer dans la Jérusalem céleste.

Que le Bon Pasteur, celui qui a donné sa vie pour chacun de nous, nous entende ce soir et nous envoie son Esprit pour nous renouveler et faire de nous de plus en plus des enfants du Père.

Mgr Jacques FIHEY
1er octobre 2006

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ZENIT Staff

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