Fatima : "Secret et révélation", pour voir le manuscrit du troisième secret

Préparation du centenaire des apparitions en 2017

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« Secret et révélation » : c’est le titre d’une exposition sur les apparitions de la Vierge Marie à Fatima (Portugal) que l’on peut désormais visiter en ligne à cette adresse : segredoerevelacao . Un événement sur la route des célébrations du centenaire des apparitions et alors que le procès de béatification de sœur Lucie est en cours.

L’exposition, installée au niveau inférieur de la basilique de la Sainte-Trinité de Fatima est ouverte au public jusque fin octobre, et elle s’inscrit dans le cadre de la préparation au centenaire (1917-2017) des apparitions de la Vierge Marie aux trois pastoureaux de Fatima, Lucia dos Santos et ses petits cousins les bienheureux Jacinta et Francisco Marto.

Plus de 103 000 visiteurs ont déjà parcouru l’exposition depuis son ouverture en novembre dernier : l’entrée est gratuite, de 9h à 19h. Par la mise en ligne de l’exposition, le sanctuaire espère en permettre l’accès à un plus grand nombre de personnes.

« Secret et révélation » présente les trois parties du secret de Fatima et montre pour la première fois au public le manuscrit du troisième secret, écrit par la voyante Lucie, conservé dans les archives de la Congrégation pour la doctrine de la foi depuis 1957, et exposé à Fatima grâce à l’autorisation du pape François.

L’exposition s’appuie sur le commentaire théologique publié, le 26 juin 2000, par le cardinal Joseph Ratzinger. Les trois parties de l’exposition s’intitulent, selon le contenu du message de la Vierge Marie : « Vision de l’enfer », « Le coeur immaculé de Marie » et « L’Eglise martyre ».

« Prenant comme thème celui de l’apparition du mois de Juillet 1917, le sanctuaire de Fatima présente, à travers la documentation historique et de l’héritage artistique un des thèmes les plus importants de Fatima: le secret qui depuis la Cova da Iria conduit à la contemplation du monde contemporain », explique le responsable de l’exposition, Marco Daniel Duarte.

Traduction officielle en ligne

Les première et deuxième parties du « secret » ont été transcrites par sœur Lucie le 31 août 1941 pour l’évêque de Meira-Fatima. Ce manuscrit de soeur Lucie est disponible en ligne sur le site du Vatican depuis l’an 2000 : facsimilé du manuscrit et traduction en français.

La troisième partie du « secret », du « message » du 13 juillet 1917 a confié aux pastoureaux à la Cova da Iria-Fatima et transcrit par sœur Lucie le 3 janvier 1944 a été rendu public sur volonté de Jean-Paul II par son secrétaire d’Etat, le cardinal Angelo Sodano le 13 mai 2000, jour de la béatification de Jacinta et Francisco Marto, en présence de sœur Lucie, décédée ensuite le 13 février 2005.

Le facsimilé du manuscrit de ce troisième et dernier message et sa traduction en français sont également en ligne sur le site du Vatican.

Cause de béatification de sœur Lucie

La cause de béatification de soeur Lucie, ocd – Lucia dos Santos -, la troisième voyante des apparitions de la Vierge Marie à Fatima, décédée le 13 février 2005, au carmel de Coimbra, a été ouverte en l’an 2008, grâce à une autorisation spéciale du pape Benoît XVI.

La nouvelle a été annoncée par celui qui était alors préfet de la Congrégation romaine pour les causes des saints, le cardinal portugais José Saraiva Martins, le 13 février 2008, en la cathédrale de Coimbra. Il venait de célébrer la messe pour le troisième anniversaire de la mort de soeur Lucie.

Benoît XVI a en effet accueilli positivement la demande présentée par l’évêque de Coimbra, Mgr Albino Mamede Cleto, « partagée par de nombreux évêques et des fidèles du monde entier ».

Il a ainsi accordé une dérogation à la règle du délai de 5 ans imposé après le décès d’un serviteur de Dieu avant l’ouverture d’une cause de béatification et canonisation. Cette dérogation permet de lancer la cause au niveau diocésain.

Jean-Paul II avait accordé une telle dérogation pour Mère Teresa de Calcutta et Benoît XVI pour Jean-Paul II.

Les derniers moments de sœur Lucie

Les derniers moments de soeur Lucie ont été racontés par la supérieure du Carmel de Coimbra (cf. Zenit du 25 septembre 2007). Son corps a été transféré, le 19 février 2006 de Coimbra à Fatima (cf. Zenit du 11 janvier 2006).

C’est le cardinal Tarcisio Bertone, alors archevêque de Gênes, qui avait présidé le 15 février 2005, au nom de Jean-Paul II, les obsèques de sœur Lucie de Jésus et du Cœur Immaculé, à Coimbra, elle qui fut « témoin du mystère de Fatima ». Il avait rencontré sr Lucie plusieurs fois avant la publication du Troisième – et dernier – « secret » de Fatima.

Sœur Lucie s’était éteinte à 17 h 25, le dimanche 13 février 2005, au carmel Sainte-Thérèse de Coimbra. Elle aurait eu 98 ans en mars 2005. Avec ses petits cousins, les bienheureux François et Jacinthe Marto, Lucie « a eu le privilège de voir la Vierge et de parler avec Elle, à partir du 13 mai 1917 ».

« La prière de sœur Lucie m’a toujours soutenu dans les moments durs de l’épreuve et de la souffrance », avait déclaré Jean-Paul II dans son message adressé dès le lendemain, 14 février 2005, à l’évêque de Coimbra, Mgr Albino Mamede Cleto, à l’occasion des funérailles de la dernière voyante de Fatima.

Le pape Jean-Paul II expliquait : « La visite de la Vierge, que la petite Lucie a reçue à Fatima avec ses cousins François et Jacinthe en 1917, a été pour elle le début d’une mission singulière à laquelle elle est restée fidèle jusqu’à la fin de ses jours. Sœur Lucie nous laisse un exemple de grande fidélité au Seigneur et de joyeuse adhésion à sa divine volonté ».

La béatification des pastoureaux

Le pape Paul VI avait rencontré la carmélite portugaise le 13 mai 1967, et Jean-Paul II trois fois, en 1982, en 1991, dix ans après l’attentat de 1981, et le 13 mai 2000.

C’est après l’attentat du 13 mai 1981 que Jean-Paul II avait demandé à prendre connaissance du contenu de cette troisième partie du message, dans le récit écrit par soeur Lucie : il a immédiatement pensé à la consécration de la Russie au cœur Immaculé de Marie.

Le 13 mai 1982, il s’est rendu en action de grâce à Fatima, reconnaissant qu’il devait la vie à l’intervention de la Vierge : il fait sertir la balle qui l’a frappé dans la couronne de la Vierge de Fatima. Il s’était reconnu dans « l’évêque vêtu de blanc » dont parlait le message.

Pendant la célébration de béatification des deux petits cousins de Lucie, en l’an 2000, devant quelque 500 000 pèlerins, le pape Wojtyla a de nouveau remercié la Vierge de sa protection.

Les apparitions de 1917

Le 13 mai 1917, en plein cœur de la première Guerre mondiale qui moissonnait ses victimes par centaines de milliers, la Vierge Marie est apparue, sous l’apparence d’une « femme revêtue de soleil » à la « Cova da Iria », près de Fatima, à trois pastoureaux, cousins : Lucia dos Santos et Jacinta et Francisco Marto. La Vierge Marie leur recommandait de prier intensément pour la conversion des pécheurs.

Luci
e avait dix ans. Les apparitions se renouvelèrent 6 fois en 1917, la dernière, le 13 octobre. Jacinthe mourut en 1919 et François en 1920, année de la reconnaissance des apparitions par l’Eglise.

Lucie avait 14 ans lorsqu’elle fut admise au collège des Sœurs de Ste Dorothée, à Vilar. Et en 1948, elle entra au Carmel Sainte-Thérèse de Coimbra, où elle mena une vie retirée et silencieuse.

Elle a mis par écrit les différentes parties du Message de la Vierge Marie, la dernière partie, en janvier 1944 : elle sera révélée à Fatima le 13 mai 2000.

Avec L. Chauvière

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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