Evêques/Amériques: La globalisation, sans oublier les pauvres

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Deux cardinaux du continent donnent leur point de vue

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ROME, Mardi 24 avril 2001 (ZENIT.org) – La globalisation, « oui », mais sans oublier les pauvres disent en substance les cardinaux George et Maradiaga à l´occasion du Sommet des Amériques qui s´est tenu à Québec à l´occasion de l´accord économique devant inclure 34 pays du continent.

« La globalisation est un phénomène ambigu: selon l´Église, elle constitue une opportunité pour l´évangélisation, mais également une idéologie qui pourrait se développer au détriment de la solidarité entre les peuples », a déclaré le cardinal Francis Eugene George, Oblat de Marie Immaculée, archevêque de Chicago, à l´agence Vidimus Dominum. Pour le cardinal Oscar Andres Rodriguez Maradiaga, Salésien, archevêque de Tegucigalpa, au Honduras, « l´engagement des religieux en faveur des pauvres continue avec beaucoup de sincérité ».

Les religieux, rappelle l´agence, sont souvent critiques vis-à-vis de la globalisation parce qu´ils se rangent du côté des droits des pauvres. Le cardinal George observe qu´ « il est important que l´Église ait une position correcte », et « qu´elle parle avec authenticité de la situation des pauvres ». « La conscience de la dynamique de l´économie est importante, dit-il, et de ce point de vue un religieux ou une religieuse, en tant que tels, ne sont pas nécessairement prophétiques. Il faut, en revanche, des experts, religieux si possible, pour établir un dialogue, car l´économie mondiale continue de toute façon à progresser. Et le dialogue s´avère nécessaire, la critique à elle seule n´est pas suffisante: le nouvel ordre global doit être discuté et il faut, en même temps, comprendre quel est le point de vue des pauvres ».

Le cardinal George remarque cependant l´intensification des échanges entre le Nord et le Sud du continent. « Même la culture populaire aux USA est devenue plus latine, dit-il. L´espagnol est non seulement la deuxième langue, mais il devient une opportunité de changement pour les cultures, en vue d´unifier le Continent pour la première fois dans l´histoire ».

« Nous envisageons avec optimisme cette unification », a expliqué pour sa part à le cardinal Maradiaga, toujours à « Vidimus Dominum ». « Puisque le monde possède les moyens de production pour nourrir toute la population, c´est le système commercial qui est injuste, et il doit, de ce fait, être réexaminé, y compris les barrières commerciales qui peuvent imposer des limites ».

« La globalisation n´est pas négative en soi. Elle est par contre problématique lorsqu´elle implique l´exclusion ». Pour ce qui est du Honduras « un nouveau projet » a été présenté au sommet de Québec. « Il consiste en une hypothèse d´exploitation de l´énergie solaire, permettant ainsi le recours à des sources d´énergie alternatives, qui pourraient servir de base pour un développement alternatif ». « Il existe, face à la globalisation, une réaction des groupes qui critiquent et qui détruisent sans construire. Je suis d´avis, par contre, que toute critique doit avoir un aspect constructif et je suis persuadé que l´engagement des religieux en faveur des pauvres est sincère et réel, mais il ne jouit pas de l´information qu´il mérite ».

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ZENIT Staff

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