Eventuelles relations diplomatiques entre le Vietnam et le Saint-Siège ?

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Déclarations du cardinal archevêque de Hô Chi Minh-Ville

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ROME, Jeudi 12 mai 2005 (ZENIT.org) – A Rome, le cardinal archevêque de Hô Chi Minh-Ville fait le point sur les relations entre l’Eglise et l’Etat ainsi que sur d’éventuelles relations diplomatiques entre le Vietnam et le Saint-Siège, indique une dépêche d’« Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris (EDA, eglasie.mepasie.org).

Rappelons que les catholiques au Vietnam représentent environ 7 % de la population.

A l’occasion des derniers événements marquants de l’Eglise catholique au cours du mois d’avril, à savoir la mort de Jean-Paul II et l’élection de son successeur, Benoît XVI, il a été plusieurs fois question, dans la bouche des autorités civiles et religieuses, de l’établissement de relations diplomatiques entre le Saint-Siège et le Vietnam. Lors de son séjour à Rome où il a participé au conclave, l’archevêque de Hô Chi Minh-Ville, le cardinal J.-B. Pham Minh Mân, a fait le point à ce sujet dans une interview, en langue vietnamienne, enregistrée et diffusée par l’agence Vietcatholic News. Il a en particulier affirmé que ce n’était plus qu’une question de temps.

Bien qu’ignorant combien dureront les démarches techniques préalables, le cardinal s’est dit convaincu de l’imminence de cet événement. Du côté du Vatican, tout le monde y est prêt, a-t-il dit.

Du côté des autorités vietnamiennes, beaucoup de signes montrent chez elles un véritable désir de bonnes relations. C’est ainsi que, récemment, une directive du pouvoir central a été envoyé à l’ambassadeur du Vietnam à Rome de participer à toutes les cérémonies relatives à la mort du pape et à l’élection de son successeur. Le cardinal a rapporté aussi que l’ambassadeur actuel quittait Rome le 28 avril et serait remplacé trois jours plus tard par un autre, déjà rencontré par Mgr Mân à Hô Chi Minh-Ville. Le futur ambassadeur lui avait alors fait part de sa ferme intention d’améliorer le plus possible les relations existantes entre Rome et Hanoi. Le cardinal a informé la secrétairerie d’Etat romaine de ce nouvel état d’esprit.

L’interview a ensuite porté sur la récente Ordonnance sur la croyance religieuse, entrée en vigueur au mois de novembre 2004. Quelque temps après sa parution, avait eu lieu l’assemblée annuelle de la Conférence épiscopale du Vietnam. Le responsable du Bureau des Affaires religieuses était venu rencontrer les évêques, et ceux-ci l’ont interrogé au sujet de l’article 33 de ce nouveau texte, article qui affirme que « l’Etat encourage les organisations religieuses à participer à l’éducation des enfants vivant dans des circonstances spéciales, de porter assistance aux établissements s’occupant de la santé des pauvres, des handicapés, des malades contaminés par le sida, des lépreux, des malades mentaux, de patronner les établissements éducatifs pour l’enfance, de participer aux autres activités de caractère caritatif et humanitaire… ». Certes, remarque le cardinal, il s’agit là d’une ouverture, mais qui comporte en même temps une limite. Cet encouragement s’adresse à des activités menées dans le cadre des paroisses et non pas à l’intérieur de la société vietnamienne dans sa globalité. De même, l’Eglise est encouragée à participer à l’éducation des enfants, mais seulement, telle est la limite, dans les classes maternelles. C’est la raison pour laquelle Mgr Mân a déclaré que ce fameux article 33 était à la fois une ouverture et une barrière aux activités de l’Eglise.

A une question demandant au cardinal pourquoi les évêques du Vietnam n’adoptaient pas une position plus ferme à l’égard du gouvernement, il a répondu que les chrétiens vietnamiens, dans le pays et hors du pays, adoptaient en ce domaine des attitudes différentes. Quant aux évêques, ils ne peuvent se situer qu’à partir de la Bonne Nouvelle, source de lumière, de bien et de vérité. C’est elle qu’ils sont chargés d’apporter aux hommes qu’il faut tous aimer, quels qu’ils soient. Le cardinal s’est également réclamé de Jean-Paul II, qui a toujours déclaré que la seule voie à suivre pour l’Eglise, même lorsque la liberté manque ou que les difficultés sont nombreuses, est la voie du dialogue, celle de Vatican II. Les évêques ne pratiquent donc pas l’opposition systématique mais le dialogue.

Le cardinal a ensuite évoqué un certain nombre de sujets concrets. Il s’est particulièrement étendu sur le centre de culture chrétienne qui a été fondé à l’intérieur des bâtiments de l’ancien petit séminaire de Saigon, récemment rendus à l’Eglise par les autorités de Hô Chi Minh-Ville. L’archevêque veut un lieu de conservation des témoignages de la foi vécue par la communauté chrétienne dans les siècles passés et en même temps un centre d’animation de la foi des chrétiens.
© EDA

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ZENIT Staff

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