Euthanasie: le Conseil de l’Europe ne se prononce pas

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CITE DU VATICAN, Mardi 30 septembre 2003 (ZENIT.org) – La revue de presse de la Fondation Lejeune continue de relever les réactions après la mort de Vincent Humbert (www.genethique.org) : le Conseil de l’Europe ne se prononce pas.

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Les 45 membres de l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe qui se retrouvaient à Strasbourg devaient débattre du thème : « faut-il ou non dépénaliser l’euthanasie en Europe ? ». Devant le nombre d’opinions divergentes, le débat à été différé. Le suisse libéral Dick Marty appelait à suivre le modèle hollandais et belge en invitant les états à se doter d’une loi encadrant cette pratique. Le socialiste britannique Kevin McNamara prônait un maintien des législations actuelles, qui fait de l’euthanasie un meurtre, au nom de la défense de la vie et de la primauté du droit.

Cyril Rojinsky, avocat, intervient dans la rubrique Rebonds du quotidien Libération. Il y explique qu’il a euthanasié son père en phase terminale d’un cancer du poumon. Selon les médecins, cet homme n’avait plus que 48 heures à vivre mais c’était pour lui intenable. Il s’interroge sur cette décision : « Etait-ce la bonne ? Encore aujourd’hui je n’en sais trop rien ». « Mon père ne m’a absolument rien demandé. J’ai décidé à sa place, sans qu’il y ait la possibilité matérielle d’accepter ou de refuser ce que j’allais faire ». Pourquoi un tel acte ? « Me suis-je épargné moi-même la souffrance extrême de voir mon père, que j’adorais, dans un tel état pour encore 48 heures ? N’était-ce pas pour en terminer avec ma propre souffrance, plutôt que pour faire cesser la sienne ». En tant qu’avocat, Cyril Rajinsky le sait : « l’euthanasie est l’une des infractions les plus graves, si ce n’est la plus grave qui soit. Il s’agit d’un attentat, d’un meurtre prémédité ». C’est pour cela qu’il affirme : « l’euthanasie doit rester une transgression ». « L’euthanasie doit rester un illégalisme, même si cet illégalisme n’est finalement pas sanctionné, même s’il y a sursis ou dispense de peine à l’issue d’un débat judiciaire ».

Pour la psychiatre Corinne Zerbib, paraplégique depuis 3 ans, « cet évènement reflète le manque criant d’un accompagnement, d’une réelle « rééducation » psychologique de la personne victime d’un handicap acquis ». Elle explique qu’une société qui reconnaît aujourd’hui « le droit de se soustraire à la souffrance ou à la perte d’un idéal » encouragera demain « ses enfants au suicide ».

Christian Hervé, directeur du laboratoire d’éthique médicale à Necker, et David Rodriguez-Arias, doctorant en éthique médicale et biologique, appellent à un débat pour « définir une pratique plus humaine et lever le voile d’hypocrisie et de clandestinité ». L’exception d’euthanasie devrait être envisagée en parallèle avec le développement des soins palliatifs.

La presse commente encore aujourd’hui la mort de Vincent Humbert relançant le débat sur l’euthanasie. Il semblerait que seuls le PS et le PC réclament une nouvelle loi. Les articles dans leur ensemble appellent à l’ouverture d’un débat sans pour autant légiférer.

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ZENIT Staff

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