Europe : les évêques se penchent sur la famille

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Assemblée plénière du CCEE à Rome

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À la veille du synode sur la famille (5-19 octobre), les évêques européens se penchent sur la situation paradoxale de la famille sur le continent, à la fois valorisée et dévalorisée.

Les présidents des Conférences épiscopales d’Europe sont en effet réunis à Rome pour leur assemblée plénière annuelle du 2 au 4 octobre 2014. A cette occasion, ils rencontreront pour la première fois le pape François, ce 3 octobre.

Famille et politique européenne

L’Assemblée, organisée par le Conseil des conférences épiscopales d’Europe (CCEE), est consacrée au thème de la famille, à travers des thèmes tels que « l’institution de la famille, sa crise et les défis qu’elle doit aborder dans l’Europe actuelle ; la réflexion de saint Jean Paul II sur la famille ; les défis pastoraux et les possibilités canoniques concernant le mariage. »

Le cardinal Péter Erdö, président du CCEE, souligne dans un communiqué les « paradoxes du contexte européen » : malgré la baisse du nombre de mariages et l’augmentation des unions instables, « la majorité des Européens aspirent à une relation de longue durée ».

« En outre, alors qu’on note une tendance à proclamer la fin de la famille ‘traditionnelle’, une étude révèle l’importance que les Européens attachent à la famille, l’une des valeurs les plus élevées dans leur échelle de valeurs et le lieu privilégié pour l’éducation des enfants à la vie de la société (Source: European Values ​​Study) ».

« Si la famille et le mariage sont des institutions d’une telle valeur, pourquoi cette dichotomie entre le désir de tant d’Européens et leur pratique ? Et dans une telle situation, qu’est-ce que l’Église, ses pasteurs et tous les fidèles sont appelés à faire ? », se demande le cardinal.

Echanges sereins, écoute et prière

Parmi les intervenants du premier jour, le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, a encouragé les participants à « poursuivre sereinement les échanges entamés dans les diocèses et les conférences épiscopales sur le thème de la famille ».

Le défi principal de la première phase synodale – la seconde sera en 2015 – sera la méthodologie, a-t-il estimé : « compte tenu des attentes suscitées, cette assemblée ne peut réussir que dans un climat d’écoute mutuelle authentique » et dans « une atmosphère de prière et de dialogue constructif ».

Il a fait observer que « les échos médiatiques de ces dernières semaines pourraient laisser croire que les évêques et cardinaux sont divisés en partis mais cette logique politique est étrangère au mode de pensée de l’Église ». Il a souhaité « que la communion profonde entre les évêques et la liberté de parole ne soient pas attaquées par des pressions indues, quelles que soient leurs tendances ».

Soulignant que « la famille est le baromètre de l’état de santé d’une culture », le cardinal a plaidé pour une pastorale fondée « sur une vision théologique qui génère enthousiasme en montrant la beauté de l’amour humain, sacrement de l’amour divin ».

L’influence de l’Europe au Moyen-Orient

Lors de l’ouverture de l’assemblée, les participants se sont unis en prière « à ceux qui souffrent et qui sont dans l’épreuve », en particulier « en Terre Sainte, en Syrie, en Irak » et « en Ukraine et en Russie », afin que soient trouvées « des solutions pacifiques » aux conflits.

Mgr Fouad Twal, patriarche latin de Jérusalem, a lancé « un appel pressant à tous les présidents des Conférences épiscopales d’Europe, à toutes les autorités civiles et religieuses » à protéger la communauté chrétienne en Terre Sainte.

Pour le patriarche, « la situation complexe des peuples vivant en Terre Sainte et au Moyen-Orient peut être considérée comme partie intégrante de la politique européenne » car « l’influence de l’Europe et la responsabilité de ses dirigeants vont au-delà de ses frontières géographiques ».

« Nous voulons, nous cherchons et nous aimons la paix, le fruit de la justice, avant tout », a-t-il affirmé en déplorant le fait que « sur la terre qui a accueilli la famille de Nazareth, modèle de la famille saine, la guerre et la culture de la mort provoquent aujourd’hui des millions de réfugiés, la destruction et la séparation des familles » et « la prolifération du commerce de drogue, de l’immoralité, des abus ».

Moins de deux mois avant la visite du pape au Conseil de l’Europe et au Parlement Européen (25 novembre 2014), les évêques aborderont aussi des questions de politique européenne, avec entre autres l’intervention du nouvel observateur permanent du Saint-Siège auprès du Conseil de l’Europe, Mgr Paolo Rudelli.

Le cardinal Oswald Gracias, président de la Fédération des Conférences épiscopales d’Asie (FABC) et Mgr Gabriel Mbilingi, président du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SECAM), interviendront également.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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