Eucharistie et martyre : l’histoire des chrétiens qui se sacrifient par amour

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Congrès eucharistique de Bari

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ROME, Vendredi 27 mai 2005 (ZENIT.org) – C’est le sacrement de l’Eucharistie qui aide les chrétiens à endurer les souffrances et le martyre pour la foi, et c’est l’Eucharistie qui les pousse à être le pain rompu pour la vie du monde.

C’est la conclusion tirée par les quatre témoins de l’Eucharistie, de San Salvador, de Djibouti, de Roumanie et d’Irak, intervenus mercredi au cours du Congrès eucharistique national italien qui se déroule en ce moment à Bari.

Dans son discours introduisant le débat sur les « Témoignages sur l’Eucharistie dominicale », l’évêque de Terni-Narni-Amelia, Mgr Vincenzo Paglia, a parlé de « l’Eucharistie qui sauvera le monde », affirmant que « donner la vie pour les autres est signe de martyre et d’amour chrétien ».

Mgr Paglia est convaincu que « cela vaut la peine de donner sa vie pour le Seigneur et pour les autres ». Il s’agit de « la plus authentique expression de l’Eucharistie », précise-t-il..

Au cours de la première intervention, Mgr Jesús Delgado, vicaire général de l’archidiocèse de San Salvador, a expliqué que « vivre l’Eucharistie à San Salvador signifie risquer aussi sa vie ». Mgr Delgado est l’ancien secrétaire de Mgr Oscar Romero, assassiné le 24 mars 1980 alors qu’il célébrait l’Eucharistie.

« Suivre le Christ signifie dénoncer et combattre le péché et l’injustice sociale », a-t-il expliqué.

Le père Ioan Bota, prêtre gréco-catholique roumain, a raconté quant à lui les années passées en prison sous le régime de Nicolae Ceausescu lorsqu’il célébrait l’Eucharistie pour lui-même et ses compagnons prisonniers, avec des petits morceaux de pain et quelques gouttes de vin.

Arrêté pendant la semaine sainte de 1948 parce qu’il avait encouragé les fidèles à ne pas croire à la propagande communiste, le père Bota fut roué de coups et contraint de se nourrir de pain et d’eau. Il a frôlé deux fois la mort. « Ce sont Dieu et l’Eucharistie qui m’ont donné la force de survivre et de résister aux persécutions », a-t-il affirmé.

En 1948 l’Eglise catholique roumaine comptait environ trois millions de fidèles. Sous le régime communiste 7 évêques ont été assassinés et 2000 églises détruites. A la fin, l’Eglise ne comptait plus que 300.000 fidèles.

Evoquant le souvenir de ces évêques, le père Bota a expliqué qu’ils « auraient été libérés s’ils avaient renoncé à leur foi. Mais ils ont affirmé que sans la foi ils ne pouvaient pas vivre ».

Le troisième témoignage a été celui de Mgr Giorgio Bertin, évêque de Djibouti et administrateur apostolique de Mogadishu, qui a raconté l’histoire d’Annalena Tonelli, médecin et missionnaire laïque qui a été tuée par des inconnus, d’un coup de pistolet, en octobre 2003. Elle avait expérimenté une nouvelle méthode pour soigner la tuberculose, qui fut adoptée comme projet pilote en Afrique.

« Elle a été tuée dans l’hôpital qu’elle avait fondé près de Mogadishu. Elle avait créé des orphelinats, des écoles, des hôpitaux pour soigner la tuberculose », a rappelé Mgr Bertin.

« Il n’est pas utile de construire des cathédrales, écrivait Annalena Tonelli. La foi a un seul commandement : l’amour. Nous devons être le pain sur la table des pauvres car sans le sacrement de la miséricorde il n’y a pas de rédemption ».

« L’Eucharistie nous dit que notre religion est inutile sans le sacrement de la miséricorde, que c’est dans la miséricorde que le ciel rencontre la terre », poursuivait-elle.

« Faisant comprendre pleinement le sens de la mission, l’Eucharistie pousse le chrétien, et spécialement le missionnaire, à être le pain rompu pour la vie du monde ; l’humanité a besoin du Christ pain rompu… les missionnaires se rendent dans les différentes parties du monde pour annoncer et témoigner de l’Evangile… ils deviennent eux-mêmes pain rompu pour les frères, prêts également au sacrifice de leur vie », ajoutait Annalena Tonelli.

Mgr Shlemon Warduni, évêque auxiliaire de Bagdad, en Irak, a conclu la rencontre affirmant que « l’Eucharistie est notre salut ». Il a raconté que même lors des attaques de missiles, les chrétiens n’ont jamais cessé de se rendre dans les églises pour célébrer l’Eucharistie, ce qui touchaient particulièrement les musulmans.

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ZENIT Staff

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