Etudiants internationaux et rencontre des cultures, par Mgr Kalathiparambil

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Une pastorale vivement encouragée par Jean-Paul II

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ROME, mercredi 30 novembre 2011 (ZENIT.org) – Jean-Paul II a lui-même encouragé la sollicitude de l’Eglise pour les étudiants internationaux, rappelle Mgr Joseph Kalathiparambil, secrétaire – « numéro 2 » – du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, lors de sa présentation, ce mercredi matin, du thème du congrès qui s’est ouvert à Rome ce mercredi 30 novembre à propos des étudiants internationaux « au sein de l’impressionnant phénomène des migrations » (cf. Zenit du 29 novembre 2011, et ci-dessus, l’introduction de Mgr Antonio Maria Veglio, président du dicastère organisateur). Mgr Kalathiparambil, indien, parle d’expérience, et il confie qu’il a lui-même été l’un des ces étudiants « internationaux » à Rome.

Voici le texte intégral de l’intervention de Mgr Kalathiparambil, dans une traduction de travail, non officielle, publiée par ce dicastère :

Présentation du thème du congrès
“ETUDIANTS INTERNATIONAUX ET RENCONTRE DES CULTURES”

S.Exc. Mgr Joseph KALATHIPARAMBIL
Secrétaire du Conseil pontifical
pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement

Messieurs les cardinaux, Votre Béatitude, Excellences, Révérends Pères, religieuses et religieux, chers agents pastoraux et étudiants universitaires internationaux!
C’est avec un grand plaisir que je profite de cette occasion pour présenter le thème de ce Congrès mondial sur la pastorale des étudiants internationaux. Il s’agit assurément pour moi d’une grande satisfaction et cela me renvoie en esprit aux merveilleuses années où j’étais moi-même « étudiant international » ici, dans cette Ville éternelle de Rome. Ce fut sans aucun doute une expérience stimulante et enrichissante d’étudier au sein d’une communauté universitaire multiculturelle et multiethnique, avec des étudiants provenant de divers continents et cultures, ayant des coutumes et des modes de vie différents, mais appartenant à la même Eglise catholique et à la même humanité. Vivre dans une société de ce type est toujours stimulant et requiert patience, compréhension, respect, dialogue et engagement.
Le document final du premier Congrès mondial, organisé par notre Conseil pontifical en 1996, déclare que la catégorie de l’étranger est une condition qui appartient aux contenus de la Révélation et est une dimension dans laquelle l’Eglise du Christ est appelée à être l’« espace », le « lieu de communion », et le « Sacrement de Dieu » qui rassemble tous les hommes et les femmes dans son Royaume. Tandis que le document reconnaît la contribution intellectuelle, culturelle et spirituelle des étudiants internationaux dans l’approfondissement et l’enrichissement du patrimoine culturel de la société d’accueil, il reconnaît également le dilemme qui se présente parfois à eux – en particulier lorsque la culture locale met à dure épreuve leurs systèmes de valeurs –, aggravé par des attitudes hostiles et xénophobes et des pratiques morales permissives, ainsi que par des modèles ecclésiaux différents de ceux auxquels il étaient habitués dans leur pays natal.
Les participants au deuxième Congrès mondial, organisé par notre dicastère en 2005, ont identifié également, en dépit des nombreuses contributions positives, le « choc culturel » et la « sécularisation » comme certains des principaux impacts négatifs qui rendent difficile la vie des étudiants internationaux. Le bienheureux Jean-Paul II, en s’adressant aux participants à ce Congrès, a voulu souligner ce phénomène croissant comme un domaine important pour l’action pastorale de l’Eglise, et a affirmé que les étudiants internationaux contribuaient aussi bien au développement de leurs pays d’origine qu’à la mission de l’Eglise.
En s’adressant aux participants à l’assemblée plénière du Conseil pontifical de la culture en 1983, le Pape avait déclaré que tous les fils et les filles de l’Eglise devraient prendre conscience de leur mission et découvrir la façon dont la puissance de l’Evangile peut pénétrer et régénérer les mentalités et les valeurs dominantes qui inspirent les cultures, mais également les opinions et les attitudes mentales qui en découlent. Au cours de ce troisième Congrès mondial, que nous venons d’entamer, notre Conseil pontifical désire se concentrer sur la façon de développer une méthodologie bien étudiée en vue d’aborder ce phénomène croissant et stimulant, ainsi qu’un programme de réseau continental et international amplement coordonné, pour l’avenir de ce domaine crucial de l’activité pastorale de l’Eglise à l’époque moderne.
En regardant de près le programme de ce Congrès, nous pouvons donc constater qu’il a été structuré de façon à nous donner pratiquement trois journées entières d’intense écoute, réflexion et partage, pour nous permettre de comprendre la signification et les implications, les exigences et les bénéfices de la rencontre des cultures dans le monde des étudiants internationaux. Ce soir, nous écouterons les paroles du préfet de la Congrégation pour l’éducation catholique, S.Em. Le cardinal Zenon Grocholewski, qui considère le thème de ce congrès comme « particulièrement intéressant et actuel », non seulement en raison des tensions culturelles qui affectent les dynamiques de la société multiculturelle et multinationale, mais également parce qu’elles conditionnent les projets éducatifs, l’enseignement et la recherche académique. Les salutations et l’expérience des délégations fraternelles provenant du Patriarcat œcuménique de Constantinople, de la Communion anglicane et de la Fédération luthérienne mondiale, contribueront assurément à encourager notre travail.

En s’adressant à l’assemblée plénière du Conseil pontifical de la culture en 1997, le bienheureux Jean-Paul II a affirmé que la foi dans le Christ incarné dans l’histoire ne transforme pas seulement intérieurement les personnes, mais elle régénère aussi les peuples et leurs cultures. Dans cette perspective, S.Em. le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical de la culture, nous guidera demain, au cours de la session du matin, afin de comprendre et de reconnaître l’interrelation et l’interdépendance existant entre l’Evangile et la culture. L’Evangile de notre Seigneur est transmis et rendu compréhensible au monde à travers son enracinement dans la culture existante de l’époque.
Au cours de la table-ronde qui aura lieu dans la deuxième partie de la session du matin, le président du SECIS (Service of European Churches for International Students – Service des Eglises pour les Etudiants Internationaux), le père Pierre Devos, SJ, de Belgique, et le président de l’ACCU-USA (Association of Catholic Colleges and Universities in the United States of America), le Dr Michael Galligan-Stierle, mettront à profit leur expérience pour discuter de la manière dont la rencontre des cultures a influencé de façon positive et négative la foi et les valeurs de la jeune génération aujourd’hui. Les deux étudiants délégués provenant du Canada et d’Inde se joindront à la table-ronde pour analyser les deux exposés à partir de leur point de vue personnel et pratique.
Dans l’après-midi, immédiatement après la présentation audiovisuelle des activités de la SECIS, S.Exc. Mgr Vincent Nichols, archevêque de Westminster, au Royaume-Uni, et président de la commission sur la catéchèse, l’école et l’université du Conseil des Conférences épiscopales d’Europe, nous instruira sur la façon dont la rencontre des cultures est considérée dans le processus d’évangélisation dans les écoles et les Universités. Pour son exposé, le prélat prendra appui sur l’« Idée d’Université » du Bienheureux cardinal Newman.
Ces deux interventions principales de la journée, ainsi que les débats de la table-ronde, faciliteront notre analyse et notre contribution personnelle aux groupes d’études et à leurs
divers thèmes de réflexion. Je vous rappelle que les groupes d’études sont extrêmement importants pour la réussite de ce Congrès. Votre collaboration sera donc très appréciée.
La deuxième journée sera consacrée à souligner le rôle vital de la culture dans le domaine de l’éducation. S.Exc. Mgr Savio HonTai-Fai, secrétaire de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, traitera de ce thème à partir de trois points de vue: (1) les transformations culturelles, (2) les frontières de l’éducation, (3) l’inculturation de l’Evangile et de la foi. S.Exc. Mgr Hon Tai-Fai prendra en considération le processus de mondialisation, qui a conduit à une uniformisation de la culture, et la crise de l’identité culturelle des personnes et des institutions dans le cadre de la culture de la mondialisation, qui conditionne l’éducation elle-même et les systèmes éducatifs.

Après les présentations audiovisuelles sur les activités mises en place pour les étudiants internationaux dans diverses parties du monde, la table-ronde organisée dans l’après-midi discutera de la possibilité d’animer un service pastoral spécifique pour les étudiants internationaux et des défis que cela comporte. Sœur Mérète L. Klinke, appartenant à la Congrégation des sœurs de la Charité de Nevers et agent pastoral pour les étudiants en France, ainsi que M. Mehul Dabhi, président de l’International Mouvement of Young Catholic Students-PAX Romana, basé à Paris, présenteront leurs expériences personnelles sur ce thème au cours de la table-ronde. Deux étudiants d’Allemagne et de Tanzanie contribueront aux débats en analysant les deux présentations à travers la contribution de leur expérience personnelle concrète dans ce domaine.
Les groupes d’études en fin d’après-midi nous offriront une fois de plus la possibilité d’offrir le meilleur de nos réflexions et de nos expériences pastorales et de proposer un projet en vue d’un manuel d’orientations à l’usage de la future pastorale universitaire des étudiants internationaux. De même que l’établissement du SECIS fut encouragé comme réponse concrète au premier Congrès mondial en 1996, notre Conseil pontifical désire entreprendre, comme réponse concertée à ce troisième Congrès mondial, la tâche de rédiger un manuel commun, contenant vos suggestions et vos indications.
Le dernier jour du Congrès bénéficiera de la contribution de sœur Martha Seide, FMA, religieuse salésienne d’Haïti, professeur de théologie de l’éducation à l’Université pontificale salésienne « Auxilium » de Rome. Son exposé portera sur un thème très complexe: en effet, elle nous proposera un modèle de leadership des jeunes dans la société moderne mondialisée. Elle approfondira ce thème en traitant de la possibilité ou non de créer un modèle spécifique unique de leadership pour les jeunes aujourd’hui, à partir de la situation des jeunes en Amérique latine.
L’événement principal, qui ajoutera grandeur, joie et signification à notre troisième Congrès mondial, est représenté par l’audience avec le Saint-Père Benoît XVI le vendredi 2 décembre. Il s’agit d’une occasion unique et solennelle pour nous tous, car le Saint-Père a voulu reconnaître, une fois de plus, l’importance de cette sollicitude pastorale particulière de l’Eglise, également comme geste d’encouragement à l’égard des étudiants internationaux, et de reconnaissance à l’égard du travail de ceux qui sont engagés dans ce domaine d’activité pastorale.
Puisse la force du Saint Esprit inspirer et guider toutes nos paroles, nos débats et nos propositions au cours de ces quatre journées de Congrès.

Merci!

Mgr Joseph Kalathiparambil
Rome, 30 novembre 2011

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ZENIT Staff

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