Etats-Unis : Catholiques et Juifs, le temps des actions communes

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CITE DU VATICAN, Jeudi 10 mars 2005 (ZENIT.org) – Le symposium ‘Alliance de l’Espoir’ a réuni des évêques et des rabbins du monde entier à New York. Le Cardinal Danneels faisait partie de la délégation catholique, menée par le cardinal Lustiger, indique l’agence catholique belge « CathoBel » (http://www.cathobel.be).

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Du 28 février au 1er mars 2005, plus de 40 rabbins, cardinaux et évêques catholiques se sont rencontrés à New York à l’invitation du président du ‘Congrès Juif Mondial’, le rabbin Israël Singer. En compagnie du cardinal Lustiger, alors archevêque de Paris, celui-ci avait initié le symposium en janvier 2004. Les catholiques étaient notamment représenté par le cardinal Walter Kasper, président du conseil pontifical pour les relations avec les juifs, des évêques et de cardinaux européens (dont le Godfried Danneels, Archevêque de Malines-Bruxelles), mais aussi africains, asiatiques et latino-américains. Objectifs ? Démontrer que « plus jamais les religions ne doivent servir la guerre » et passer de la réconciliation et du dialogue aux actions communes. Pour preuves de ces actions concrètes, les participants ont notamment présentés les centres alimentaires en Argentine et au Brésil destinés aux plus démunis et co-dirigés par des prêtres et des rabbins ou encore des initiatives conjointes en Afrique pour procurer des soins aux malades du sida.

« Plus jamais les religions ne doivent servir la guerre », soulignait le communiqué d’ouverture du Symposium ‘Alliance de l’Espoir’, qui s’est déroulé au ‘Museum of Jewish Heritage’ (Musée de l’héritage juif) de New York, les 28 février et 1er mars 2005. À l’initiative conjointe de Mgr Jean-Marie Lustiger, ancien archevêque de Paris, et du rabbin Israël Singer, président du Congrès juif mondial, une quarantaine de hautes autorités de l’Église catholique – cardinaux et évêques – et des rabbins orthodoxes et ultra-orthodoxes venus du monde entier y étaient réunis.

Il s’agissait en fait de la seconde rencontre du genre, la première ayant eu lieu début 2004 (Voir à ce sujet article CathoBel du 23 janvier 2004). Une dizaine de cardinaux et archevêques catholiques venus des États-Unis et d’Europe, des rabbins et intellectuels juifs y étaient réunis pour « approfondir le dialogue judéo-catholique ». « Nous, catholiques et juifs conscients de nos différences, tenons à dire que notre fraternité est plus forte que ce qui nous sépare », déclaraient alors les participants. Après cette phase de « discussion » les participants de cette année, plus nombreux, ont mis l’accent sur les actions communes concrètes.

Outre le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour les relations avec les juifs, qui en a profité pour visiter, pour la première fois, des yeshivot (universités juives), des évêques et de cardinaux européens faisaient partie de la délégation catholique. Parmi ceux-ci, le Cardinal Godfried Danneels, Archevêque de Malines-Bruxelles, le Cardinal Claudio Humes, archevêque de Sao Paulo (Brésil), Mgr Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux (France) et le Cardinal Theodor McCarrick, archevêque de Washington (USA). Cette année, les Églises africaines, asiatiques et latino-américaines étaient également représentées. « La relation entre Israël et le christianisme concerne tous les continents. Pas seulement l’Europe, les Etats-Unis et Israël », ont indiqué les participants.

Collaboration de terrain

« Nous voulons faire une Alliance de l’espoir qui n’est dirigée contre personne, mais adresse un appel à tous les leaders religieux, d’abord aux leaders musulmans, afin que les religions ne servent plus la guerre, mais l’espoir et la paix », affirmait le communiqué du Symposium.

Le cardinal Claudio Hummes y a exprimé le souhait qu’il n’y ait « plus jamais l’ombre d’une expression antisémite dans les prédications et les enseignements des Églises ». Il a ainsi qualifié d’exemplaire le soutien que les communautés juive et catholique du Brésil se sont données pour éviter tout dérapage antisémite au moment de la sortie du film La Passion du Christ, de Mel Gibson

« Entre juifs et catholiques, nous n’en sommes plus au stade du rapprochement, mais à la mise en œuvre d’actions communes », a déclaré le Père Patrick Desbois, secrétaire du comité épiscopal français pour les relations avec le judaïsme, l’une des chevilles ouvrières de cette rencontre internationale.

Parmi les actions déjà menées figurent des centres alimentaires en Argentine et au Brésil destinés aux plus démunis et co-dirigés par des prêtres et des rabbins ; des initiatives conjointes en Afrique pour procurer des soins aux malades du sida, ou encore la recherche des fosses communes des victimes juives des ‘Einsatzgruppen’ nazis en Ukraine pendant la dernière guerre, sous l’égide d’une fondation judéo-catholique.

Hommage à Jean-Paul II

En ouvrant les travaux, le rabbin Israël Singer a appelé les participants à prier, « chacun selon sa tradition », « pour que le pape recouvre une bonne santé ». Il a ensuite rendu hommage à Jean Paul II devant l’ensemble des participants. De l’avis général, ce rapprochement spectaculaire entre juifs et catholiques avait été rendu possible par le pape, lorsqu’il avait glissé une prière dans le Mur des Lamentations lors de son voyage en Terre Sainte en mars 2000.

Le cardinal Lustiger a par ailleurs fait remarqué que c’était la première fois que tant de responsables catholiques étaient réunis avec autant d’autorités rabbiniques orthodoxes. « Jamais ça n’a eu lieu et nous devons réfléchir pour comprendre comment une telle nouveauté est possible ».
© CathoBel

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ZENIT Staff

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