Espagne : « L’école catholique n’a pas su présenter une alternative »

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Intervention du cardinal Cañizares à un congrès sur l’éducation catholique

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ROME, Vendredi 30 avril 2010 (ZENIT.org) – Le préfet de la Congrégation pour le culte divin et la disciple des sacrements, le cardinal Antonio Cañizares, reconnaît que l’école catholique n’a pas su présenter une alternative et souligne qu’il lui faut montrer une nouvelle vision de l’homme et de la femme.

Le cardinal Cañizares inaugurait lundi les travaux du IIIème congrès international : « Education catholique pour le XXIème siècle » qui s’est tenu à l’Université catholique de Valencia San Vicente Mártir.

« Nous devons reconnaître que dans l’école catholique nous n’avons pas su présenter une alternative mais il faut le faire, car l’école catholique a une nouvelle vision de l’homme et de la femme, où sont présents l’avenir et l’espérance », a-t-il déclaré. 

A ce propos, le cardinal Cañizares a invité à « un examen de conscience » devant le fait que 30% de la société espagnole a été élevé dans des écoles catholiques et que cela « n’a pas d’incidence face à tout qui arrive dans notre société ».

Ce pourcentage, a-t-il relevé, « devrait contribuer à ce que notre culture ne devienne pas une culture de la mort, une culture relativiste, mais une culture d’amour et de vérité qui nous rend libres ». 

En « période d’indigence » et de « crise du sens et de la vérité », l’école catholique « ne saurait être une entité neutre, elle doit aller à contre-courant », a-t-il ajouté.

Pour le préfet de la Congrégation vaticane, l’école catholique doit être une « école révolutionnaire » et libre, car face à « la crise morale et la perte de l’horizon humain, du sens de la vie », le monde a besoin d’un changement décisif. Sans ce changement il n’y a pas d’avenir pour lui ».  

Selon le cardinal Cañizares, le pire des maux de la société actuelle est de « ne plus savoir ce qui est moralement bon et moralement valable ». 

Difficultés

Analysant la situation de l’éducation aujourd’hui, le cardinal a souligné les difficultés « d’éduquer dans une société qui admet l’avortement », avec des « lois contre la famille » et « une télévision comme celle que nous avons actuellement, où se diffuse une vision de l’homme totalement opposée à la personne humaine ». 

Il a aussi déploré un système social « injuste », soulignant que les « riches sont toujours riches et les pauvres toujours plus pauvres ».

Les systèmes d’éducation actuels ont échoué, a-t-il ajouté, car « ils n’ont pas répondu suffisamment à la question ou aux exigences de l’éducation ». 

Evoquant ensuite le cas de l’Espagne et sa loi sur l’éducation, le cardinal Cañizares a souligné qu’il s’agissait pour lui « d’un des plus grands échecs de la société espagnole », laquelle, selon lui, s’est laissée « dominée par la raison instrumentale » dans la mesure où « elle ne favorise pas l’exercice de la raison pour chercher la vérité et étouffe les questions fondamentales de l’être humain ».

De cette manière, a-t-il déploré, « on créé une société comme celle que nous connaissons, accompagnée d’une culture enveloppante qui réduit en miettes notre humanité ». 

La place centrale de Jésus Christ 
 
L’école catholique « doit contribuer à une nouvelle humanité dans une synthèse entre foi et raison », a poursuivi le cardinal Cañizares, rappelant qu’« au centre de la conception chrétienne de l’école catholique figure Jésus Christ et son message de salut ».

Il estime que les écoles catholiques ne sont pas là pour dispenser uniquement un « enseignement de valeurs », mais aussi « un art de vivre » qui est à la base de l’évangélisation. 

« Il ne faut pas avoir peur d’être libres, car l’école catholique a pour vocation de transformer la société », a-t-il dit.

Dans son intervention, centrée sur le thème « l’éducation catholique : avenir et espérance », le cardinal Cañizares a relevé l’importance de la « cohérence » chez les enseignants, précisant que ceux-ci ne sont « pas seulement des enseignants, mais aussi des témoins de ce que nous voulons offrir, un art de vivre, une humanité nouvelle ».

Le représentant du Saint-Siège a rappelé l’importance du fait que « Jésus Christ et la foi ne soient pas quelque chose en plus, de complémentaires à notre existence professionnelle, mais notre être substantif de maîtres qui sont dans l’école pour évangéliser, ceci exigeant une formation très concrète des enseignants ». 

Le congrès, qui a eu lieu du 26 au 28 avril à Valencia, voit l’enfance comme une étape particulièrement significative du cycle de la vie, durant laquelle la personne se construit, et en même temps comme un sujet prioritaire dans la question urgente de l’éducation à affronter dès aujourd’hui.  

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ZENIT Staff

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