Esclavages contemporains : crier "assez !"

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Le Saint-Siège appelle à briser le silence

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Le Saint-Siège appelle à « briser le silence » sur la « plaie » des esclavages modernes, en «  motivant des hommes et des femmes de bonne volonté qui veulent crier : ‘Assez!’ ».

Mgr Silvano M. Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU à Genève, est intervenu lors de la 27ème session du Conseil des droits de l’homme, sur le Point 3 « sur les formes contemporaines d’esclavage », ce 9 septembre 2014.

L’archevêque a dénoncé « des formes choquantes d’esclavage contemporain », tels « les enlèvements massifs de jeunes filles par la secte Boko Haram au Nigeria ou par le prétendu « État islamique » dans le nord de l’Irak » ou encore « les quelque 250.000 enfants enrôlés de force et même utilisés comme boucliers humains sur les lignes de front de conflits armés ».

Mais il existe aussi « des formes plus subtiles d’esclavage », qui concernent « les 5,7 millions d’enfants victimes du travail forcé et de la servitude domestique, de mariage précoce forcé et servile, de formes d’esclavage basés sur la caste, qui ne sont pas limités aux pays en développement et aux pays pauvres », a souligné Mgr Tomasi.

Pour le Saint-Siège, les conventions internationales actuelles de lutte contre ce fléau « n’atteindront pas pleinement leurs objectifs » sans une « volonté politique plus large » qui engage « tous les membres de la société ».

Il s’agit de « briser le silence sur cette plaie ouverte sur le corps de la société contemporaine » et de « motiver des hommes et des femmes de bonne volonté qui veulent crier : ‘Assez!’ ».

Ce combat se joue à tout niveau, a fait observer l’archevêque : « tous membres égaux de la famille humaine », les hommes sont appelés à « rejeter toute inégalité, qui autoriserait une personne à en asservir une autre » et à « agir partout avec amour mutuel et générosité, permettant ainsi la libération et l’inclusion de tous ».

Mgr Tomasi a rappelé que le pape François « saisit toutes les occasions de dénoncer les nombreuses et abominables formes d’esclavage [qui] persistent dans le monde d’aujourd’hui », notamment par la création d’un réseau rejoint par des représentants de grandes religions.

« Non plus esclaves, mais frères » : c’est aussi le thème choisi par le pape pour la 48e Journée mondiale de la paix, qui sera célébrée le 1er janvier 2015.

Parmi les causes des formes contemporaines d’esclavage, l’archevêque a diagnostiqué « l’appât du gain, l’incidence croissante de la pauvreté absolue parmi les familles touchées par la crise économique, le manque d’éducation et l’analphabétisme, le chômage à long terme… ».

« Pour contrer efficacement l’esclavage, la dignité inviolable de chaque personne doit être reconnue avant tout », a-t-il conclu

Avec une traduction de Constance Roques

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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