Enquête planétaire pour comprendre Vatican II

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Un congrès d’historiens présente les résultats

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Anne Kurian

ROME, mardi 2 octobre 2012 (ZENIT.org) – Un congrès organisé à Rome présente une « recherche originale et scientifiquement valide » pour mieux comprendre Vatican II, grâce à une enquête internationale, sur tous les continents.  

Ce congrès international d’études sur « le Concile Vatican II à la lumière des archives des Pères conciliaires », a été présenté ce 2 octobre 2012, au Vatican, par le P. Bernard Ardura, O. Praem., président du Comité pontifical des sciences historiques et par M. Philippe Chenaux, historien français, directeur du Centre d’études et de recherches « Concile Vatican II ».

Le congrès, qui aura lieu du 3 au 5 octobre, est organisé par ce Comité pontifical des sciences historiques, en collaboration avec le Centre d’études et de recherches « Concile Vatican II » de l’Université pontificale du Latran.

L’évènement honorera notamment la « dimension œcuménique », fortement soulignée par Jean XXIII dans son discours d’ouverture : un représentant du département pour les relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou interviendra, ainsi qu’un protestant gérant les archives personnelles du théologien réformé, Oscar Cullmann.

Ce congrès a pour but, explique le P. Ardura, de présenter « une recherche originale et scientifiquement valide, pour une compréhension plus profonde de Vatican II ». Dans le cadre de cette recherche, une « vaste enquête » a été lancée dès 2011, sur « tous les continents », par l’intermédiaire de la Société d’histoire ecclésiastique et des associations d’archivistique ecclésiastiques nationales.

Il s’agissait de répertorier et d’étudier les mémoires, journaux intimes, correspondances, de participants au concile, précise-t-il : cette recherche sur les « archives privées des Pères conciliaires » pourrait en effet aider à « comprendre comment ils ont vécu et compris ce moment ».

Si ces sources privées n’ont pas de statut officiel, elles sont cependant « de grande importance pour comprendre l’évènement conciliaire, le progrès des travaux et l’élaboration parfois pénibles des documents », estime-t-il.

Elles contribuent en tous cas à « l’élaboration de l’herméneutique du Concile, l’«herméneutique de la réforme dans la continuité», que Benoît XVI indique comme la voie de l’authentique interprétation ecclésiale », souligne le P. Ardura.

Cette nouvelle lecture historiographique du « Grand Concile », consiste donc en une « enquête et une analyse approfondies » des écrits personnels des Pères, dans le but de comprendre « le rôle respectif des personnalités singulières et des forces profondes » dans une confrontation continue avec les textes conciliaires, poursuit-il.

Concrètement, le congrès présentera l’état actuel de la recherche dans ce domaine et il indiquera ses succès et ses échecs. Certains échecs dessinent l’évolution de l’Eglise, fait observer le P. Ardura : il y a 50 ans en effet, « la situation de l’épiscopat était très différente, en particulier dans les territoires dits « de mission » ».

Pour le concile par exemple, les évêques venant du continent américain et d’Europe étaient 2090, tandis que les autres étaient seulement 408 pour l’Afrique, 351 pour l’Asie et 74 pour l’Océanie. En outre, fait-il observer, « la grande majorité des évêques des territoires de mission étaient des Européens missionnaires ».

Par conséquent, la recherche des archives doit « tenir compte du fait que tous les documents ne sont pas dans les diocèses mais aussi dans des maisons religieuses ». Par ailleurs, « le traitement des archives n’est pas le même en Europe, en Asie ou en Afrique ».

Malgré les difficultés, l’enjeu de cette recherche est important, souligne le P. Ardura : il s’agit de « développer une étude historique soigneuse de tout le matériel archivistique à disposition, pour ne pas devenir des personnes qui se comportent, selon les mots du bienheureux Jean XXIII, « comme si elles n’avaient rien à apprendre de l’histoire, qui est maîtresse de vie » ».

Le congrès s’ouvrira par la projection d’un documentaire réalisé par la Filmothèque vaticane, et par une conférence à deux voix par le cardinal Angelo Scola, archevêque de Milan, et Philippe Levillain, historien français.

Après le congrès, un premier répertoire des archives des Pères du Concile sera téléchargé sur une base de données sur le site du Comité pontifical, en accès libre.

Ce congrès est le premier de deux évènements, le second étant prévu pour 2015, en l’honneur du 50e anniversaire de la clôture de Vatican II.

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ZENIT Staff

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