Enfin la paix en Ouganda

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L’Eglise catholique aide les ex-réfugiés à recommencer à vivre

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ROME, Mardi 21 juillet (ZENIT.org) – Le recteur du Grand séminaire d’Alokolum, dans le nord de l’Ouganda, Mgr Cosmas Alule, a fait savoir à l’œuvre catholique internationale Aide à l’Eglise en Détresse (AED) que le camp de déplacés né autour du séminaire durant la guerre civile, est en train de se vider, 80% des réfugiés étant retournés dans leurs lieux d’origine.

Bien qu’il n’y ait pas encore d’accord de paix définitif signé entre le gouvernement ougandais et les rebelles de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), Mgr Alule – précise un communiqué de l’association – explique que la guerre civile commencée en 1988 est enfin terminée et que la situation est en train de se stabiliser.

Le recteur souligne que l’Eglise affronte encore les difficultés dues au conflit. Les futurs prêtres du séminaire d’Alokolum, qui ont vécu en contact direct avec les réfugiés durant la guerre civile, les assistant au plan humain et social, continuent de s’en occuper. Ils se rendent dans les villages pour aider tous ceux qui viennent de rentrer à redémarrer dans la vie, par exemple en enseignant dans les écoles.

Mgr Alule explique que beaucoup d’élèves ont grandi dans les camps de déplacés, sans connaître d’autres types de vie et qu’ils ont, à cause de cela, des problèmes de conduite. Ils n’ont pas appris ce que signifient l’effort, la discipline et le respect d’autrui, précise-t-il.

Les adultes aussi ont beaucoup de problèmes, signale-t-il: dans les camps, ils ont en effet oublié comment on gagnait sa vie, et toute une génération a grandi sans savoir ce que veut dire vivre normalement. Le recteur estime qu’à ce niveau-là les personnes âgées exercent un rôle très important, car ils ont maintenu les valeurs traditionnelles et peuvent les transmettre aux jeunes.

Un autre problème est le traumatisme dont beaucoup souffrent encore soit parce qu’ils ont assisté au viol de leurs mères, leurs sœurs et leurs femmes, à des enlèvements d’enfants ou à des massacres. Pour les aider, les évangélisateurs reçoivent une formation spéciale dans un centre créé dans ce but par le diocèse de Gulu.

Mgr Alule fait savoir que l’Eglise, en ce moment, est « la seule institution en Ouganda qui bénéficie encore de la confiance de la population » car, même dans les moments les plus difficiles, celle-ci est restée aux côtés de ceux qui souffraient.

Le fait d’avoir laisser le grand séminaire à Alokolum au lieu de le transférer dans une zone plus sûre, par exemple, est le fruit d’une mûre décision, que le recteur qualifie de « prophétique », car autrement les fidèles auraient pu avoir l’impression que l’Eglise abandonnait les nécessiteux pour se mettre à l’abri.

« Le fait que l’Eglise ait partagé les joies et les peines de la population, a été un signe important pour l’avenir », déclare-t-il.

Le Grand séminaire d’Alokolum accueille des jeunes étudiants provenant de tout l’Ouganda. Mgr Alule signale que ceux qui n’appartiennent pas au diocèse de Gulu savaient ce qu’ils faisaient quand ils ont décidé d’étudier dans cette région frappée par la guerre civile. Selon le recteur, aucun séminariste n’en est sorti indemne, et certains sont traumatisés.

Quoiqu’il en soit, il s’est révélé que ces hommes, dans leur pastorale, se sont montrés particulièrement sensibles et compréhensifs à l’égard de ceux qui ont vécu les mêmes expériences. Beaucoup de ces futurs prêtres sont nés dans des camps de réfugiés, et certains ont même été victimes d’enlèvements.

Le nombre des vocations, explique le recteur, est en augmentation, motif pour lequel le grand séminaire devient trop petit pour accueillir tous les jeunes. L’année académique passée les futurs prêtres étaient 163, cette année ils seront 206.

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ZENIT Staff

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